Criminologie

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Le pot de vernis à ongles se renversa. Une petite flaque bleu canard se forma à côté de la main de la jeune fille qui tenait le pinceau. La cliente en face d'elle la regardait avec un air ahuri. C'était le deuxième incident cette semaine et la patronne n'allait pas laisser passer, cette fois-ci. Bailey avait l'air absorbé par ses pensées et semblait totalement désintéressée de toute chose venant du monde extérieur, même des gouttes de vernis tombant sur son jean. En réalité, elle était en pleine remise en question intérieure, ce qui pouvait lui donner un air un peu étrange aux yeux de la dizaine de personnes, employées et clientes comprises, qui avait les yeux rivés sur elle.

Bon ça va ? Je te dérange pas la voix, je peux reprendre le contrôle de ma vie seule. Ok ? Merci !

Je m'appelle Bailey, j'ai 21 ans, je vis à Los Angeles en Californie. Je ne supporte plus cette endroit. Ça peut paraître inconcevable pour tout étranger à cette ville ou encore aux États-Unis, mais je n'en peux plus.

Toutes ces filles qui passent leur vie à la plage, vont à des festivals de musique, alternent lycée, manucure et chaussures, énervant. Ces garçons qui se prennent pour des bad guys, forment et déforment des boys bands sans cesse en se baladant torse nu toute la journée, horripilant. Et en plus je travaille dans un bar à ongles. L'angoisse.

Honnêtement, ce n'était pas du tout la vie que je m'étais imaginée. Mais alors vraiment pas. D'après la Bailey de sept ans, je suis mariée avec quatre enfants et un perroquet dans une fabuleuse ferme au Texas. Aujourd'hui je n'en demande pas tant ! Seulement faire partie de la police criminelle dans une petite ville en France. Oui bon c'est vrai que j'aurais pu commencer par en demander un peu moins, mais autant vous dire que si le kiosque à rêves existe, je préfère commencer fort. Au cas où je n'aurais qu'une seule chance.
Ah, et oui, je suis sérieuse quand je parle de petit village français. Je rêverais de pouvoir sortir acheter ma baguette de pain en robe de chambre écossaise avec des charentaises aux pieds sans que personne ne me juge.

Je n'en peux simplement plus de l'Amérique, je fais un burn-out. Et ce ne sont pas que de grands mots. Il est temps de prendre des mesures drastiques...