Chapitre 3:

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Je soufflai un bon coup, laissant ma tête partir en arrière alors que je commençais à fixer le plafond. Cela faisait une heure que j'étais assis à mon bureau au cabinet devant ces mêmes dossiers sans être capable de me concentrer. Depuis hier soir toutes ces mêmes infos tournaient dans ma tête alors que j'étais incapable de me focaliser sur autre chose. Je n'arrivais pas à croire que j'allais retourner sur Alizéa, et d'autant plus dans de telles circonstances. J'avais passé la soirée à me remémorer mes journées passées aux côtés du vieux Victor, j'étais vraiment le petit garçon le plus heureux du monde lorsque j'avais le droit de l'accompagner au bureau. Il profitait en général de sa pause du midi pour m'emmener manger une glace ou boire un verre sur la promenade. Parfois il me faisait faire un tour au parc le soir avant de me ramener à ma mère, c'était même lui qui m'avait apprit à faire du vélo.

Je devais vraiment beaucoup de choses à cet homme, et apprendre qu'il ne m'en avait jamais voulu pour ma disparition me réchauffait autant le cœur que ça ne me faisait sentir encore plus coupable. Quoi qu'il arrive je devais être à son enterrement, c'était déjà la plus maigre des faveurs que je pouvais lui faire en remerciement à tout ce qu'il m'a apporté. Et puisque je n'étais pas capable de me concentrer d'avantage, il ne me restait plus qu'à en profiter pour aller parler tout de suite à mon patron.

Je refermai mes dossiers dans un geste vif et rassemblai mes affaires ne supportant pas que chaque choses ne soit pas à leurs places, avant de me diriger vers le bureau du patron d'un pas certain. Je ne devais pas me laisser marcher sur les pieds, ici l'assiduité était une qualité très importante, de toute évidence prendre des jours de congés ne serait sûrement pas bien vu mais je les méritaient bien, même plus que le patron lui-même et j'étais bien décidé à le lui faire comprendre. Il était hors de question que cette petite escapade ne nuise à ma carrière.

-Entrez, répondit directement la voix grave de monsieur Benson après que mon poing se soit abattu sur sa porte.

Bien que celle-ci soit faite de verre il ne s'était même pas donné la peine de lever la tête pour vérifier qui venait le déranger, comme toujours.

-Ahh, monsieur Tomlinson, vous avez fini le dossier Pelson ? Demanda-t-il convaincu que je ne mettrais jamais les pieds dans son bureau pour autre chose que lui rendre du travail terminé.

-Pas encore, je travail dessus, je viens vous voir pour une affaire personnelle.

-Voyez-vous ça, mon employé model aurait une vie privée ? Je suis ravi de l'apprendre, ria t-il de bon cœur en référence aux soirées que je passais seul à travailler alors que ma journée était fini ne laissant peu de place à l'imagination sur mon manque d'interaction social. Ce n'était un secret pour personne que je n'avais rien de plus intéressant à faire que de travailler.

-En effet, je viens d'apprendre le décès d'un proche du côté de Santa Barbara, j'aurais aimé user de quelques uns de mes jours de congés pour me rendre aux funérailles.

-Bien sûr, vous avez un nombre incalculables de congés payés jamais réclamés, j'aurais bien été obligé de vous les reverser un jour. Vous seriez absent de quand à quand ?

-Je partirais au plus vite, ce soir si possible et reviendrais lundi.

-Je vais voir ça, je pense que l'on pourra se passer de vos services d'ici demain mais je tiens à me renseigner avant, je vous tiendrais au courant dans l'heure.

-C'est parfait, merci beaucoup monsieur Benson, concluais-je en le gratifiant d'une poignée de main avant de quitter mon siège.

-Tomlinson ? Appela t-il alors que j'avais déjà la main sur la poignée. Toutes mes condoléances.

Alizéa - Larry (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant