Chapitre 47:

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-T'as l'air ridicule, marmonnais-je en refermant ma main sur la poignée de la baie vitrée pour  la refermer derrière moi, dans un fin grincement qui fit rouvrir les  yeux d'Harry un peu plus loin, redressant la tête en plaçant un bras  derrière sa nuque pour la maintenir, le regard curieux.

-Pas  du tout, j'ai l'air affreusement séduisant, rétorquait-il dans un petit  sourire laissant entendre qu'il était de bonne humeur, fermant de  nouveau les yeux et relâchant la nuque vers le ciel comme un peu plus  tôt, attendant que je me joigne à lui comme il m'en avait deviné  l'intention.

En effet, il était installé,  allongé de tout son long sur le transat de Mia, dans un long peignoir à  motif pied de poule bleu marine et rouge, lui arrivant jusqu'aux  chevilles, noué lâchement autour de la taille, le nœud retombant dans le  vide près du carrelage de la terrasse un peu plus loin.  Il pendait autour de lui, presque comme le faisaient ses belles boucles  autour de son visage, rebondissant lâchement sous ses mouvements,  souriant au vide et surtout au soleil devant lui, lui donnant un air  adorable. Les rayons de l'astre brûlant glissaient  sur sa peau, rendant la courbure de ses joues particulièrement roses,  faisant ressortir en transparence les petites veines qui couraient sous  ses paupières alors que sa lèvre inférieure brillait pour ces derniers.  Elle était jetée vers le ciel, lovée dans l'éclat du soleil, attirant  mon regard plus que jamais alors que je traversais maladroitement la  terrasse jusqu'à lui, sans même prendre la peine de jeter un œil aux  endroits où je posais les pieds, ma tasse de thé fumante entre les  mains, attendant un instant debout devant lui. Son  visage était particulièrement détendu, calme, son rictus en coin  laissant entendre qu'il savait que j'étais là, qu'il sentait ma présence  alors que je donnais un petit coup de genou à ses mollets, à hauteur de  mes jambes pour lui faire comprendre de les décaler. Ce qu'il fit sans hésiter, m'offrant une place sur son transat usé, ouvrant seulement de nouveau les yeux.

-Que me vaut cet honneur?  Questionnait-il en soufflant sur une petite boucle échappée sur son  front, la faisant voler un instant au-dessus de lui avant de retomber  exactement au même endroit sans qu'il ne fasse plus rien pour la  retirer.

-Je t'ai vu par la fenêtre, t'avais l'air bien au soleil, moi aussi, je veux bronzer un peu.

-Ah  ouais, souriait-il en faisant courir sur moi un regard que je  connaissais bien, gourmand et amusé, tu ferais mieux de retirer un peu  tout ça dans ce cas, je suis fan de ta trace de bronzage, précisait-il  en faisant tomber sa main sur ma cuisse, non loin de lui, là où traînait  effectivement la marque de mon maillot de bain.

Celle-là  même qui datait du jour où nous étions tous partis pique-niquer en mer,  le soleil avait bruni ma peau sous la limite de mon maillot de bain,  sur le haut de ma cuisse, y ayant laissé une marque disgracieuse que le  brun semblait pourtant adorer. Il passait son  temps à baiser du bout des lèvres la ligne de peau blanchie à chaque  fois que je me retrouvais nu entre les mêmes draps que lui,  objectivement, cela arrivait souvent. Même très souvent. Depuis la pendaison de crémaillère de Liam la  semaine dernière, pas un jour n'était passé sans que l'on ne couche  ensemble, mon corps était épuisé tout en aillant jamais été aussi  affamé, Harry allait finir par me tuer. Il ne se lassait jamais, et petit à petit il me rendait tout autant assoiffé que lui, nous n'allions jamais nous en sortir.

Les  choses n'avaient pas réellement changées, peu importe que nous partagions  désormais officiellement une relation, que l'on se soit décidé à former  un couple, les choses étaient similaires à ce qu'elles avaient été  entre nous ces derniers temps. On se retrouvait le soir, dans la chambre de l'un ou l'autre, couchions  ensemble, plusieurs fois à vrai dire, avant de discuter de tout et de  rien une bonne demie heure, à fixer le plafond blanc au-dessus de nous,  avant de se réveiller seuls, la journée de l'autre aillant déjà commencé  depuis un moment. Et c'est alors que je réalisais que je m'étais réellement inquiété pour rien, j'avais la sensation que nous mettre d'accord là-dessus allait changer notre vie directement, que nous allions devoir agir différemment, mais ce n'était pas le cas.  Nous avancions comme on le voulait, peu importe que l'on ne ressemble  pas à ce à quoi on peut s'attendre en entendant le mot couple ça n'avait  pas d'importance pour nous, on se fichait de tout ça, on se contentait  d'agir comme on en avait envie et tant que ça nous allait à nous,  c'était le plus important.

Alizéa - Larry (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant