Chapitre 16:

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C'était la deuxième fois que je mettais les pieds dans cet hôpital et décidément j'étais dans un bien meilleur état aujourd'hui. Je me revois la veille déambulant dans les couloirs sans même trop savoir ce que je faisais, sûrement plus embrumé encore que pendant ma cuite d'hier soir. Le fait de savoir ses proches en danger pouvait nous mettre dans un état incroyable et j'avais vécu une expérience définitivement hors du commun. Je ne contrôlais plus ni mon corps ni mon esprit, c'était assez surprenant mais surtout très inquiétant, je ne voulais plus jamais revivre quelque chose de similaire. Être en contrôle et en possession de tous mes moyens était tout de même quelque chose de naturel qui pouvait causer beaucoup de dégâts lorsque c'était perdu.

Et pour avoir perdu le contrôle, j'avais perdu le contrôle. Mes pensées m'avaient accusées de tous les torts du monde, me soufflant vicieusement à l'oreille que j'étais responsable des ennuis de Mia, du manque de Liam et de tout ce qui pouvait bien m'arriver. Je me pensais victime de mon égoïsme de ses dernières années. Et décidément ce bon vieil ami n'avait pas décidé de me lâcher. Pendant tout ce temps où Mia s'était retrouvée seule dans cette chambre sans vie, Harry à l'entrée pleurant le manque de réponses sur son état, moi je n'avais cessé de me blâmer. Mais je n'avais rien à voir dans cette histoire, ce n'était pas mon combat, ce n'était pas moi qui souffrait, je n'avais pas le droit de me placer en tant que héro de l'histoire, responsable d'un drame que personne n'aurait pu prévoir, moi le dernier.

-Bonjour, Mia Tomlinson s'il vous plaît? Demandais-je gentiment à l'accueil, incapable de me souvenir de comment rejoindre le couloir où je m'étais effondré la dernière fois, tout était définitivement trop flou dans mon esprit.

-Bien sûr, me répondit gentiment la jolie blonde de l'accueil, remontant ses lunettes sur le bout de son nez pour fixer l'écran de son ordinateur. C'est au deuxième étage, chambre 203, expliqua t-elle, l'ascenseur est au fond de ce couloir, précisa t-elle en pointant du doigt un renfoncement sur notre gauche.

-Merci beaucoup, bonne journée à vous, souriais-je en replaçant convenablement le col de ma chemise d'un geste presque obsessionnel.

Depuis mon réveil j'étais stressé, j'avais peur de voir l'état de Mia, de croiser Harry et même Zayn qui devait sûrement savoir que j'avais fini au bar, j'avais peur de croiser la conséquence de mes actes. Et encore une fois voilà que je me conduisais comme un lâche incapable de voir ses défauts en face. Mais plus je me voilais la face moins j'avais honte de moi. Tout était bien trop difficile en ce moment, le nouveau cabinet qui me demandait beaucoup trop de travail, le fait d'avoir revu Ellie et Liam qui me faisait-il réaliser combien ils me manquaient, l'accident de Mia et maintenant cette histoire avec Harry, est-ce que j'étais maudit? Pourquoi les choses ne voulaient-elles pas tourner comme il fallait pour moi? Pourquoi est-ce qu'il y avait toujours un soucis de plus à venir s'additionner à la liste déjà longue au risque de faire s'écrouler ma montagne d'ennuis.

"Si doux", se remémorait mon esprit, faisant naître un frisson -sûrement de dégoût- tout le long de ma colonne vertébrale alors que je pénétrais dans l'ascenseur. Je m'étais interdit de penser à ce qui s'était passé avec Styles toute la matinée et voilà que mon esprit se décidait à me le ressortir au pire moment, quelques secondes même avant que je n'aille voir Mia. Qu'avait-il même cru dire par là? Je détestais la façon dont ça semblait comme un compliment, une récompense pour être resté parfaitement immobile tout le long, à sa merci. Je n'étais pas "doux", j'étais viril et fort. L'alcool m'avait embrumé l'esprit et paralysé mais cela n'avait rien avoir avec ma vrai personnalité, tout ceci avait été une plaisanterie du début à la fin. De toute façon j'aurais dû savoir que ce n'était pas une bonne idée de boire auprès de cet homme, de baisser mes barrières, il était évident que boire à côté d'un pervers comme Styles allait mal tourner, ce gars était incapable de se tenir. Je pouvais déjà m'estimer heureux qu'il n'ait pas essayé de me violer c'était certains.

Alizéa - Larry (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant