Les Hooper

Chapitre 1

Je remercie HollyPlume pour ma page de couverture ♥

 - Tout ce monde sera détruit. Ce n'est rien, pour vous, les grands successeurs de nos présidents. Tout ce que vous savez faire, c'est de continuer à nous faire souffrir. Moi, Cébren Audier, vous dit ce que je pense et ce que pense mon peuple. Je ne suis qu'une petite miette comparée à cette immense planète et pourtant, cette petite miette à le droit de s'exprimer, comme tout enfant comme moi devrait le faire. Je sais que vos ventres crient famine, mais cette miette ne se laissera pas faire. Elle ira jusqu'au bout pour ne pas se faire manger.

« Kepzo n'est qu'une toute petite partie de l'Amérique du Sud. Une île. Une île inconnaissable dont vous ne vous préoccupez pas. Elle a ses lois, ici il y a les votre. Nous sommes sortis de ses continents pour une bonne raison : vous. Vous ne faites qu'apitoyer leur sort et vous n'osez plus sortir de chez vous pour nous aider, ne serait-ce qu'une seconde...

Là, je prends une grande inspiration. Ce que je dis, c'est moi qui l'ai écrit.

- Beaucoup de personnes peuvent changer cette planète. Moi, je ne suis que le messager qui ose dire du mal sur vous, comme vous direz. Pourtant, je suis bien la première à me lancer dans cette politique. Personne n'a osé. Personne ne s'est montré. Moi je sais pourquoi : parce que vous avez peur. Peur que ses présidents vous montent sur le dessus pour vous arracher ce dont à quoi vous tenez.

« J'ai une famille. Une grande. Et je suis la plus petite de toutes. Et ce n'est pas mon dernier mot.

J'ai peur. Mes membres tremblent. Pourtant, je dois rester solide et courageuse. Je continue mon discours.

- ... certains se disent qu'il faut qu'on fasse quelque chose. Nous sommes une grande famille, mais nous ne nous en rendons pas compte. Nous sommes des humains, prêt à respecter vos lois, mais pas comme un dictateur qui veut que l'on devienne ses chiens de garde. Nous aimons cette belle vie pure et simple, pourtant vous ne savez pas ce qu'il se passe dans notre dos. Beaucoup de gens souffrent à côté de nos petites vies bien confortable. Moi, je vis dans une nouvelle région où chacun de nous s'entraide. Et je pense que vous devriez faire de même.

Et ça continue dans le même genre pendant un bon moment. À la fin de mon discours, j'aperçois Bruno, un garçon de ma classe. C'est un bon gars. Il me fait sourire chaque fois que ça ne va pas. Il est mon meilleur ami et pour rien au monde j'aimerai qu'on se sépare.

Je descends de la petite estrade, tremblante comme une feuille. Mais j'évite de le montrer et me tiens le plus droite possible. La salle est bondée de monde. J'ignorai ce jour là que beaucoup de gens viennent entendre le discours d'une gamine de 8 ans. J'étais petite et frêle. Maintenant, je sais sur quoi la vie tiens : sur une balance. À tout moment, tout peut basculer. Comme moi. Depuis ce jour, je me dis que je n'ai fait que nous attirer des ennuis, à ma famille et moi. Surtout moi.

Je tenais mes petites notes dans mes mains moites et, du coin de l'œil, je regarde la réaction des juges. Des présidents. C'était réel. Ce jour là, je l'avais préparé tellement longtemps... Et j'y étais. Enfin. Je vois qu'ils font une drôle de tête. Notre président à nous sourit de plus belle, découvrant de grandes dents blanches sur une tête noire. Sa petite moustache noire bien coiffée, descends légèrement vers sa bouche. Je tourne entièrement la tête vers lui, le plus lentement possible. Il rit intérieurement, ça se voit. Il me regarde, me fait un clin d'œil et se lève. Je l'aime bien moi, Mr. Trembay.

Soudain, j'entends une chaise crisser sur le sol et quelqu'un se met à applaudir. C'est Mme. Turner, ma voisine. Je pivote sur moi-même et la regarde, inquiète. Elle a les yeux bouffis, sans doute à force d'avoir pleuré. Ses longs cheveux blonds ondulés tombent dans son dos et ses yeux d'un bleu profond me regardent, les yeux remplis de larmes encore. Sa peau bronzé me rappel ma mère, Évelyne Audier, morte le 7 avril 2015. 5 ans après mon arrivé sur terre, le jour de mon anniversaire.