Chapitre 9

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Tandis que je descendais lentement les escaliers, j'entends papa qui enfilait son manteau et Aloyse se plaindre à côté de moi.

- Je suis désolée, s'excuse celle-ci. J'aurai aimé venir pour te soutenir, mais il y a mon tournois de tennis et...

- Je comprends, la coupé-je rapidement.

Devant son air triste, je rajoute plus calmement :

- Ne t'en fais, pas... Tout ira bien.

Pas très convaincue, elle me fait un petit sourire en coin et toutes deux finissons de descendre les escaliers. Papa ouvre la porte tout en me fixant tendrement, les clefs de la voiture des voisins dans la main. Les clefs de l'une des voitures de Mme Turner. Elle est très riche et a une maison très luxueuse en face de chez nous. Si on voulait, elle pourrait nous donner la voiture. Mais papa refuse d'accepter son aide. Et moi je sais pourquoi.

Je prends une veste et m'en vais dans le jardin pour rejoindre la voiture.

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PDV Aloyse :

Je regrette de ne pas pouvoir aller soutenir Cébren dans son opération. J'aurai aimé être là, mais je pense qu'elle comprend. Elle sait que le tennis est ma passion et pour rien au monde je ne raterai une occasion pour faire un tournois. Surtout si c'est pour participer à Roland Garros...

Papa arrête la voiture devant l'immense gymnase de Dole. C'est la première fois que je vais sur les terrains de compétitions de tennis à Dole. C'est... Géant ! Bien sûr, j'ai déjà fait des tournois, mais entre clubs. Mais là, c'est une occasion rêvée ! Il y aura Nadal et d'autres grands joueurs de tennis comme lui. Je frissonne de plaisir en voyant les terrains...

- Vas-y, lance papa. Je te récupère après l'examen de Cébren.

- D'accord ! réponds-je gaiement en sortant de la voiture.

Au moment où je referme la portière, je lance un « bonne chance ! » à ma petite sœur et m'élance vers le gymnase. À la porte se trouvait ma prof de tennis. Elle tourne la tête en me voyant arrivée et me sourit.

- Aloyse ! se réjouit-elle en m'invitant à rentrer. Alors ? Pas trop stressée ?

- Ça va...

- Tu savais que Mr Myker viendrait ?

- Quoi ? Vous voulez dire... Le président de...

- De la Californie, oui, conclue ma prof.

Stressée comme jamais, je pose mon sac sur le banc, attendant qu'un vestiaire se libère. Je reconnais Laurent, un garçon de mon groupe. Il joue super bien. Avec lui, on est sûr de perdre. Mais, je n'ai jamais joué contre lui. Je le vois, taper dans les balles fluo en la renvoyant à l'autre bout de la salle pour qu'une adulte - Steph – la réceptionne en retour. Celle-ci a l'air épuisée, comparé à Laurent, qui transpire à peine. Ses cheveux noirs partaient en bataille – qui le sont toujours d'ailleurs – et ses yeux bleus clairs font ressortir ses petites joues rouges. Ses bras sont trapus et il a une carrure magnifique. Toutes les filles sont à ses pieds... Moi, je ne l'aime pas. Son caractère, je veux dire. Il est souvent maigrichon et a un fort caractère. Quand un vestiaire se libère, je me lève et entre. Ça pue la transpiration et les chaussettes moisies, mais ce n'est pas ça qui compte. Je dois faire ce concours.

Une quinzaine de minutes s'écoulent pendant que je m'habille et me brosse les cheveux. Face au miroir, mes cheveux bien lisses, je les attache en queue-de-cheval quand j'entends un bruit. Je relâche aussitôt mes mains de mes cheveux, les laissant tomber dans mon dos. Je sors des vestiaires. Personne. Le bruit reprend. Je me retourne vers la porte d'issue derrière moi. Ça venait de là. Lentement, je prends mon déodorant dans les mains et m'approche tout doucement de la porte. Je suis face à la poignée à présent. Je l'ouvre ?

Les HooperOù les histoires vivent. Découvrez maintenant