Chapitre 13

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Ma respiration s'accélère. Mes sens sont en alertes, prête à bondir si il se montre.

- Cébren ? Ça va ? s'enquiert Sophie en posant une main sur mon épaule.

Je ne lui réponds pas, trop apeurée. Je ne comprends pas comment les autres ne peuvent pas s'en apercevoir. Comme si le possédé surgirait à tout moment si je bouge, je regarde autour de moi sans bouger sauf des yeux. Je me frigorifie comme glacée.

- Tu es toute pâle, continue Sophie.

Je me lève, l'entraînante avec moi et la décale dans un coin sombre où personne ne nous entendra.

- So... Phie... Il... Je... Un... Le... balbutié-je.

- Le quoi ? s'inquiète de plus en plus Sophie. Oh mon Dieu... Cébren, tu tremble comme si ta vie en dépendait... Qu'est ce que...

Elle enlève sa main de mon bras. Comme si quelque chose s'était rouvert, je saignais du bras. Pas à n'importe quel endroit. C'était un petit trou dans mon bras qui s'ouvrait. Et moi je sais pourquoi. Parce-que j'ai peur. Mais c'est plus fort. Je ne peux le représenter. Mais, d'où vient ce trou ? Je l'ai sur le bout de la langue ! Je devais me rappeler quelque chose... Frustrée, je sens le sang couler le long de mon bras droit.

- Je vais te mettre un bandage, ne bouge pas.

Aussitôt, Sophie s'en alla. J'aurai aimé hurler pour ne pas qu'elle me laisse seule mais elle était trop loin. Je tremble comme une feuille. Mes jambes tremblent tellement que je m'effondre. Assise, les pieds écartés, je reprend mon souffle. La sueur arrive sur mon front.

Soudain, des bruits de pas retentissent. Je relève la tête à une vitesse à m'en craquer le cou. C'était le garçon de tout à l'heure. Alexandre ! On m'avait donné son nom quand j'étais dans le cercle. J'essaye de me relever, sans succès.

- Y a quelqu'un ? demande Alex en descendant les marches que j'avais descendues il y a peine une demie-heure.

- Al...

Sa tête apparaît et ses yeux verts obliquent vers moi. Il termine de descendre précipitamment, manquant de tomber et m'agrippe les épaules tout en s'accroupissant.

- Calme-toi... me rassure-t-il.

Sa chaleur me réconforte mais n'enlève pas ma forte peur pour autant. J'ouvre la bouche.

- Qu'est ce qu'il se passe ? ajoute-t-il en me relevant.

À peine debout, mes jambes fléchissent. Il me rattrape de justesse, ma tête dans son torse.

- J'y... Arrive... Pas, murmuré-je.

- Attends...

Une main sous mon dos et l'autre sous mes jambes, il me porte jusqu'à l'escalier. Il m'assoit sur la première marche et me regarde droit dans les yeux. Je devais lui expliquer la situation avant que l'un de nous meurt. Il n'y avait qu'un mot pour le faire paniquer et comprendre vu que je n'arrive pas à formuler une phrase.

- Les... Aikumanji... formulé-je la voix rauque.

Bouche-bée, il ne répond pas. Sa force est impressionnante mais ses yeux trahissent qu'il paraît faible tout à coup.

- Et ! J'ai réussis à trouver du bandage ! C'était pas facile, il était bien cach...

En nous voyant, Sophie se stoppe et nous fixe de son regard bleu.

- Alex ?

Avant qu'il n'est le temps de répondre, un cri retentit depuis l'endroit où le cercle des personnes sauvées par Alex déchire le silence. On se relève d'un bond et on entend des hurlements déchirants.

Les HooperOù les histoires vivent. Découvrez maintenant