Chapitre 18

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Le noir ancre ma tête. Tout est vide. Comme si je m'étais reçu un bon coup dans le crâne. C'est ce qu'il s'est passé, andouille. J'ai réellement reçu un coup dans le crâne ? Je peux aussi sentir le sang séché au-dessus de ma bouche. Tête basse, j'essaye de la relever en ouvrant les yeux, mais seuls des personnages flous sont présents et je rabaisse aussitôt la tête. Réveille-toi ! me supplie ma conscience. En l'entendant, je relève brusquement la tête, les yeux embrumés.

Je tente de me relever, mais quelque chose me retient. Je regarde mes poings liés à une chaise. Mes pieds sont accrochés à chaque pieds de la chaise. Je me débats un instant en repensant à la salle de simulation il y a quelques jours, accrochée au lit. Je ne veux pas recommencer. Puis j'entends Bruno gémir devant moi. Je relève aussitôt la tête.

- Bruno !

Celui-ci est toujours sous le choc.

- Bruno, réveille-toi...

Ma voix tremble. Voyant qu'il ne réagit pas, je regarde autour de moi. Nous sommes enfermés dans une pièce toute blanche, des agents postés à chaque coins de la porte. En voyant l'homme à la barbichette courte et brune qui discutait avec une femme mince comme un phasme, mes souvenirs surgissent tout à coup. Bruno et moi nous sommes criés dessus et l'alarme s'est déclenchée. Un homme est arrivé dans les escaliers et avait hurlé : « Plus un geste ! » Bruno et moi avons continuer à courir mais une autre personne était arrivée par derrière et m'avait assommé. Enfin, nous avait assommé.

Et nous voilà ici. Tremblante de peur, je tente de trouver la sortie, mais la pièce est tellement blanche qu'on ne perçoit aucune faille. Voyant que je suis réveillée, la femme me regarde avec froideur et reporte son attention à l'homme.

- Cébren ?

Bruno se réveille petit à petit, les yeux rouges. Je lui sourit pour le rassurer.

- Je suis là...

- Où est-ce qu'on est ? demande-t-il avec étonnement en voyant qu'il était lui aussi lié.

- J'aurai aimé que tu le saches...

On aurait pu croire qu'il ne s'était rien passé entre nous. Que la dispute n'avait jamais existé. Mais je me souviens de ça tel un tourbillon coincé dans mon cerveau.

- Vous vous êtes réveillé, murmure l'homme à la barbichette.

Du coin de l'œil, je les regarde d'un œil mauvais.

- Lâchez-nous, les intime Bruno.

- Qui est-ce qui vous a envoyé hein ? s'énerve l'adulte en s'approchant de mon meilleur ami.

- Personne, réponds-je sur le même ton.

- Ne me dites pas que vous êtes venus de votre plein gré, ricane la dame.

- Non, avoue Bruno en essayant de garder son calme devant le monsieur qui s'était penché vers lui.

Celui-ci hoche frénétiquement de la tête, comme parano. Qu'est ce qu'il a ? À croire qu'on va le tuer...

- Ils m'ont l'air innocent, déclare la femme.

- Innocent ? répète l'autre d'un ton froid. Eux ?

- Ils n'ont pas l'âge pour le protéger, ils sont trop jeunes.

Silence.

- De qui parlez-vous ? les questionné-je d'une voix dure.

- Cela ne vous regarde pas, rétorque la dame. Adam, ça ne sert à rien... ajoute-t-elle à son copain.

Tremblant de rage, il se retourne vivement et me toise du regard.

Les HooperOù les histoires vivent. Découvrez maintenant