Chapitre 4 : Mystère et boule de poils

9 0 0
                                    

L'enquête Morin avance un peu chaque jour. Quelques semaines ont passé. Aucune trace n'a été trouvée sur le gobelet de café. À mon humble avis, ce n'est pas un suicide et j'en suis convaincue. Toutes les traces d'ADN ont été nettoyer et le bureau était propre avec une odeur de lavande qui ne peut pas avoir été diffusé par M.Morin puisqu'il, selon les paroles de sa fille, déteste la lavande. Le gobelet de carton n'est pas normal non plus. En plus, le fusil n'était même pas dans la bonne main, ce qui est une preuve supplémentaire sur la théorie d'un meurtre. Comment encore croire au suicide dans ce cas ?

Je veux dire, pourquoi Kevin Morin le grano aurait pris le temps de nettoyer complètement son bureau avec des produits dont il n'aime pas l'odeur, après avoir bu du café, boisson qu'il n'aime même pas tant, dans un gobelet en carton qui détruit l'environnement, tout en sachant qu'il voulait se suicider en tenant son fusil dans la main contraire à son habitude ?

Je comprends même pas comment certains croient encore la théorie du suicide.. Il s'est tiré une balle dans la tête et il n'y a aucune trace de sang. Il devait avoir du sang transparent selon les dires de ceux qui sont pour l'option '' suicide '' encore.

Ceux qui ont fait le sale job sont un peu niaiseux de ne pas avoir vérifié ces détails de grande importance, selon moi en tout cas. Une autre chose pour renforcer le cas d'un meurtre, la position du corps de Kevin Morin n'est pas naturelle du tout. Les photos me laissent croire que son corps a été déplacé et que les traces de sang auraient pu être effacées de cette manière. Mes hypothèses sont loin d'être confirmées et je ne veux pas trop me prononcer sur ça, je suis nouvelle, je préfère rester discrète et ne pas trop m'étendre sur mes théories.

Même si je m'appuie seulement sur ma logique pour faire mes déductions.. Je suis peut-être trop intelligente comparée aux autres enquêteurs.

En ce lundi matin pénible, nous, quand je dis nous, c'est Nathan et moi, avions le travail d'aller au centre de réadaptation pour voir Mme. Morin. C'est à 2 heures d'Oakland mais heureusement, le trajet ne s'est pas fait en silence aujourd'hui. Nous avons parlé de tout et de rien. Rien de bien sérieux à part le fait qu'on s'obstinait sur les échanges récents au hockey. Je crois que nous serons jamais d'accord lorsqu'on parle de sports. Ce n'est pas grave, c'est quand même divertissant le voir débattre sur ses opinions ( moins bonne que les miennes, mais c'est juste un détail ).

Je peux honnêtement le considérer comme mon ami maintenant, pour de vrai et j'en suis ravie. J'ai au moins une personne sur qui je sais que je peux compter.

Pour en revenir avec l'interrogatoire de Nancy Morin, ça n'a rien donné. Nous avons tout essayé, elle ne parle pas, insulter de tout ce que l'on lui dit, fuyant notre regard volontairement.

Après 30 pénibles minutes totalement inutiles, nous avons juste décidé d'un regard de découragement commun, de quitter le centre et de retourner au bureau, rien de bien intéressant à dire au boss ainsi que quatre heures de véhicules gâchés, mais divertissante.

Une fois que je suis revenue au bureau, j'ai décidé d'aller prendre l'air, j'avais un peu chaud. J'ai pris la porte de derrière et je me suis dirigé vers la petite table à la raser de la forêt, j'aime bien m'y installer pour écrire et chantonner ce qui me passe par la tête. J'ai profité du fait que je suis seule pour monter la note et carrément chanter tout en gribouillant dans mon cahier kaki. C'est au moment où je termine la dernière phrase de la chanson One Day que quelqu'un me surprend:

- Wow, tu m'avais caché ton talent pour le chant, dit Nathan qui vient s'asseoir en face de moi, sans la moindre hésitation.

- Ce n'est pas un talent, c'est un passe-temps, dis-je rapidement, esquivant sa remarque.

- J'aime bien chanter, mais je n'ai jamais trouvé que j'avais du talent, chaque fois que quelqu'un me dis ça, je change de sujet. J'aime mieux continuer de chanter seule, dans ma douche et ne pas admettre que oui, j'ai possiblement un talent en chant.

- Je ne vois pas pourquoi tu voudrais te cacher, tu es magnifique quand tu chantes, répond-il avec un clin d'oeil.

Les fameux clins d'oeil, j'ai l'impression que c'est quelque chose qui nous unit, nous passons notre temps à fermer seulement un œil sur deux. Ma paupière gauche va finir par être musclé si ça continue comme ça.

- Ça fait combien de temps que tu m'espionnes ?, dis-je avec un sourire en coin, plus du tout malaisée.

- Assez longtemps pour t'avoir vu chanter une chanson au complet.

Sur sa phrase, un frisson me traverse le corps, comme si ça me faisait presque plaisir qu'il m'ait vu chanter. J'aime bien avoir l'attention des gars, il ne faut pas m'en vouloir. Maintenant il sait que je ne suis pas seulement bonne pour donner des ordres, travailler et avoir l'air bête, ce qui me rassure quand même un peu. Beaucoup.

- Tu sais que moi aussi j'ai un talent que pratiquement personne ne sait, mais je ne me cache pas quand quelqu'un le découvre par contre, j'assume totalement et j'en suis fier, ajoute-t-il, clairement fier de son talent inconnu. Trop fier. Je vais le faire redescendre sur Terre un peu.

- Je ne pensais pas qu'être gossant était un talent... je réussis à murmurer.

Je n'ai même pas eu le temps d'entendre sa réponse que j'attends un petit cri, comme un pleur. Ce n'est pas un son humain, c'est clair. Nathan semble l'avoir entendu aussi, il me regarde, des points d'interrogation dans les yeux. Je décide de me lever pour voir d'où vient le son.

J'observe le boisé et la clôture devant mes yeux, lorsque j'aperçois un petit chat, tout mignon, pris la patte sous la clôture. Je me précipite vers lui pour mieux observer son état. Nathan vient voir et quitte tout de suite en courant. Le cruel, il veut me laisser seule avec ce petit bébé.

Ne sachant pas quoi faire, j'essaie de calmer la petite bête qui semble vraiment effrayée et frigorifiée. Pauvre petit, je ne sais pas depuis combien de temps il est la, j'ai de la pitié pour la pauvre bête.

J'ai peut-être jugé Nathan trop vite lorsqu'il a quitté 20 secondes plus tôt, il s'avère qu'il était parti chercher des pinces pour libérer la patte de la pauvre bête. Sans même nous consulter, nous savons quoi faire. Je continue de calmer le petit animal pendant qu'il coupe le grillage avec délicatesse. Dès que c'est fait, j'enlève mon manteau et enveloppe le petit a l'intérieur, il est vraiment gelé. Il a dû passer la nuit dehors. Sa patte saigne.

Je regarde Nathan troublée et inquiète, il semble réfléchir. Il se lève et me dit de le suivre, c'est ce que je fais, le chaton encore dans mes bras. Nous entrons dans le bureau où le patron nous attend. Nathan l'avait déjà averti, la surface de son bureau était presque déserte, il y avait une petite boîte et de l'alcool pour désinfecter la plaie de l'animal avant qu'elle s'infecte.

Environ une heure plus tard, le patte du bébé était bandée et désinfectée. Il pouvait marcher et avait l'air en meilleur état que lorsque nous l'avons trouvé dehors. Jack a dit que nous pouvons le garder à une seule condition, on s'en occupe et il reste dans notre bureau.

Marché assez vite conclue.

Nathan l'a nommé Guimauve puisqu'il est tout blanc. Je sais, pas original pantoute. Je n'avais pas mon mot à dire de toute façon ça l'air.

Pendant que le boss et Nathan s'occupait de Guimauve, je suis aller à l'animalerie la plus proche. J'ai acheté un petit lit, de la nourriture, un bol, de la litière et un petit jouet rempli d'herbe à chat. Dès que je suis revenue au bureau, j'ai installé le tout. Guimauve est venu, il a tout de suite apprivoisé l'environnement, presque vider sa nourriture et s'est endormi en petite boule dans son lit tout bleu.

C'est un persan aux yeux bleus, j'ai fais mes recherches. Nathan déconne en disant que c'est son frère d'oeil.

Même si le chat est très mignon, les yeux des Nathan sont durs à battre en terme de beauté.

Et de bleuté. 

Suspect #1 - L'ombre d'un passé compliquéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant