Chapitre 8 : Hors d'état

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Je me réveille lentement en ce matin où le soleil perce mes rideaux qui ne sont pas si opaques que ça. Je sors de mon lit, les cheveux en pagaille, juste un long t-shirt que mon père ( ou mon frère je me souviens pu ) m'a donné pour recouvrir mon corps pas encore réveillé.

Je sors de ma chambre pour aller vérifier si Nathan dort toujours, mais fouillant la pièce du regard, je ne le trouve pas. Je me dirige sans trop me poser de questions, me faire un café. J'aperçois un petit papier sur lequel il est inscrit '' je suis parti chercher le déjeuner, attend-moi et fais-moi donc un café '' avec un petit bonhomme clin d'oeil. Ouin, assez direct ce matin lui.

Je prépare le café, parce que je suis gentille et que j'en ai aussi besoin d'un et l'entends revenir avec un sac en papier brun qui sens le paradis en ce matin où je suis plutôt affamée.

- Bon matin ! dit-il en me voyant. Petit déjeuner pour madame.

- Merci mon cher, voilà le café tant attendu de monsieur, dis-je à mon tour.

Le déjeuner passe, lequel nous avons parlé de tout et de rien. Comme un vieux couple, on riait, se regardait, se vantait comme quoi notre look matinal était ravissant. Moi en t-shirt beaucoup trop grand, lui avec le même linge que la veille et bien sûr son bon vieux coton ouaté qui le suit partout.

Nous avons pris chacun une douche avant de se changer et se diriger au bureau. Je lui ai prêté du linge que mon frère a oublié la dernière fois qu'il est venu chez moi. Le pantalon est trop petit puisque Nathan est plus grand que mon frère, c'est vraiment trop drôle à regarder, j'essaie de contenir mon rire et ne pas éclater en larmes. Une nouvelle image gravée dans ma tête pour toujours. Je ne suis pas vraiment sûr que ce soit une bonne chose, mais bon.

Une fois arrivé au bureau, je désinfecte un peu la patte de Guimauve qui n'est pas encore totalement guéri. Nous sommes allés chez le vétérinaire et ils nous ont dit de seulement continuer de désinfecter et changer le pansement puis, ça va guérir tout seul.

En rapportant mon attention sur ce qui se passait dans le bureau, je remarque que Stevens nous attendait pour nous faire le rapport de nos derniers jours de congé.

- Quoi de bon à nous raconter aujourd'hui Jack, dis-je.

- Nous avons des développements concernant le dossier Morin, dit-il en laissant la situation en suspens.

- Quoi exactement ?

- L'équipe est retourné interrogé Mme.Morin dans sa maison de désintox et nous lui avons posé des questions avec un polygraphe, qu'elle a bien sûr accepté de passer.

- Okay et.. ?, ajoute Nathan, impatient de savoir la suite.

- Lorsque nous lui avons demandé si elle était impliquée dans la mort de son mari, elle a d'abord hésité à répondre avec une fureur dans les yeux. Mais elle est revenu à la raison en disant que, comme elle l'a dit auparavant, non elle n'avait rien à voir avec la mort de son mari.

- Et... ?, continue d'insister l'impatient

- Le polygraphe nous a indiqué qu'elle mentait, déclare finalement Jack sous nos yeux ébahis.

Moi et mon coéquipier analysons la situation et regardons la vidéo de l'interrogatoire de Mme. Morin. Elle a plusieurs passes louches avant de répondre aux questions des enquêteurs, elle hésite beaucoup, détourne le regard des inspecteurs, ce n'est pas net. Elle se racle souvent la gorge, ce qui est un signe de stress. Il va falloir la confronter sur ce sujet, si elle veut bien nous parler.

Pendant que moi et Nathan parlons de cette situation et de quoi faire par la suite, Jack vient me voir dans le bureau commun de moi et Nath pour me parler. Je me dirige donc vers son bureau, comme il me le demandait et je m'assois sur la chaise en face de son bureau. Il n'a pas l'air très ravi de ce qu'il s'apprête à m'annoncer, le stress embarque.

- Je n'ai pas de très bonne nouvelle pour toi mademoiselle Gagnon. L'enquête que tu as terminé assez rapidement avec Nathan, sur le meurtre au dépanneur du coin, il se trouve que ce n'est pas Daniel Flynn qui avait effectué le meurtre. En fait, l'affaire est cachée derrière un gros trafic de drogue, donc nous ne savons même pas qui est le chef, d'ailleurs.

- C'est... énorme comme nouvelle ?, je réponds un peu ébranlée. C'est tout ?

- Non en fait, la famille de Daniel a lancé une poursuite contre toi, puisqu'il dise que tu as accusé un innocent et que tu aurais pu gâcher sa vie en l'envoyant en prison.

QUOI ? Je me fais poursuivre en justice pour avoir envoyé un gars en prison alors qu'il a lui- même avouer son crime. Oh non, ça va pas se passer comme ça...

- Mais comment je pouvais savoir qu'il était innocent, il y avait son ADN dans les gants que nous avons trouvé sur la scène de crime, en plus il n'a même pas contredit les faits quand nous l'avons envoyé en prison. Il a confirmé que c'était lui, ils ne peuvent pas me poursuivre, what the f***! dis-je visiblement énervé de la situation, pour ne pas dire plus.

- Je sais Kath, mais lorsque nous avons été enfin en contact avec la famille de M. Flynn, une lettre de menaces a été évoqué, c'est pour cela que Daniel n'a pas osé contredire, il était sous la menace des gars dans le trafic. Et pour les gants, il les avait effectivement porté et la vraie personne responsable du meurtre a décidé de prendre les gants qui étaient derrière le comptoir pour faire accuser le propriétaire du dépanneur. Tout était planifié d'avance.

Je ne m'en sortirai pas si facilement finalement.

C'est la première fois que j'échoue dans la résolution d'une enquête. Encore plus que je me fais poursuivre en justice.

Je suis sous le choc. Je savais que je n'aurais pas dû m'arrêter à la preuve des gants, ce n'est pas suffisant. J'aurais dû voir que quelque chose clochait, c'était trop facile, ce n'est jamais trop facile comme ça. Je viens peut-être de ruiner ma carrière. Si je perds en justice, qu'est-ce que je vais faire ? Je n'aurai plus d'emploi, je vais peut-être devoir retourner au Québec, je ne veux pas retourner là-bas, je n'ai pas déménagé ici pour rien. Voyant bien que je suis hors d'état pour finir ma journée, Jack me propose de prendre le reste de la journée off, ce que j'accepte volontier. Je me dirige vers le bureau où Nathan m'attend.

- Pis, c'est quoi t'a fais de mal encore?, me demande-t-il en riant.

Je ne lui réponds même pas. Je ne veux ni me fâcher contre lui, ni partir à pleurer comme une idiote.

Ce n'est pas sa faute, je ne vais pas lui mettre tout sur le dos, quand même. Je suis juste un peu trop émotive en ce moment.

J'ai juste pris mes choses rapidement, j'ai embarqué dans mon auto et je suis parti chez moi, dans le silence. Je n'ai même pas pris le temps de connecter mon téléphone pour mettre de la musique, ce que je fais normalement en premier.

J'ai laissé Nathan derrière, en questionnement, seul, dans notre bureau, avec le chat qui miaule parce que Nathan ne la toujours pas nourri ni vidé sa litière qui déborde de merde.

Va vraiment falloir que je fasse tout avec NOTRE boule de poils qu'on a promis de prendre soin ENSEMBLE.

BELLE journée !!

Notez le sarcasme ici.

Merci. 

Suspect #1 - L'ombre d'un passé compliquéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant