Prologue

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Point de vue inconnu
Je jetais un œil à ma somptueuse robe blanche dont les diamants et perles précieuses brodés ravivaient l'éclat.

Mais le bout n'était pas immaculé car sali par la boue etla terre, ma petite touche personnelle que j'avais malencontreusement faite moi-même en tentant de m'enfuir.

Je soupirais et observais nerveusement les personnes présentes. Il y avait bien trop de monde pour que ma paix intérieure soit maintenue, de plus ils étaient attifés tous de grandes robes de bal, de tenues de cérémonies, de coiffures gigantesques et grossières, et d'innombrables bijoux mettant en avant leur richesse.

Je me fis pousser par le colosse derrière moi, un grand homme baraqué qui m'emmenait tout droit à l'échafaud.

Je fus alors obligée d'avancer, pieds nus, j'avais perdu mes escarpins dans la course. Mon heure était venue.

Mais malgré les circonstances ma fierté m'obligeait à rester digne, jeter des regards noirs à mes parents et aux quelques autres coincés qui me scrutais dédaigneusement ou avec pitié.

Je gardais la tête haute même si je jurais avec mon apparence lamentable, la robe salie, les cheveux en bataille, les joues rouges, le souffle court, les genoux écorchés comparé à eux qui avaient une tenue impeccablement propre sans aucun plis, tirés, maquillés et coiffés aux quatre épingles.

Tous ces faux sourires, ces têtes hypocrites me donnaient la nausée. Et là au milieu de la clairière m'attendait mon cercueil, mon bourreau et celui qui allait m'enterrer.

Je m'arrêtais de marcher, chaque pas étant plus difficile que le précédent, mais le gorille derrière ne fut pas du même avis, il me poussa plus fort pour m'obliger à reprendre mon chemin.

Il était inutile de résister et je n'avais aucune envie de me ridiculiser encore plus avec une autre tentative de fuite furtive.

Je devais me résoudre à mon destin. Destin à chier, mais destin indiscutable et inéluctable.

J'adressais une prière à n'importe qui, qui puisse m'entendre dans ce monde pourri. Aujourd'hui était le jour de ma mort, moi Emily Clara Stinwood allait mourir après une lente etdouloureuse agonie, mal-aimée et abandonnée.

L'homme qui me souriait de son sourire colgate fraîcheur de vivre, au centre de l'endroit était le plus bel enculé que je connaisse. Il était aussi indéniablement beau, mais son image de beau gosse était trèsvite ruinée lorsqu'il ouvrait la bouche.

Et c'était lui la raisonde mon malheur, lui la raison de ma fin de vie.

Je regrettais immédiatement de plonger mon regard dans ses beaux yeux ténébreux. Arrogant, il me souriait comme un demeuré, fier de lui. Mais je nepouvais pas l'ignorer.

La voix du croque-mort retentit :« -Monsieur Yann Jack Summersun, roi des thérianthropes de ce pays voulez-vous prendre pour épouse mademoiselle Emily Clara Stinwood ici présente ?
-Oui je le veux. » Tout aurait été tellement plus simple si ce maudit roi avait répondu non.

« -Et vous mademoiselle Emily Clara Stinwood, voulez-v...
-Oui elle le veut. »

Il s'était même permis de répondre à ma place ! Son sourire prétentieux s'étirait jusqu'à ses oreilles et me donnaient des envies de meurtres sanglantes.

Je le détestais. Officiellement. Il me força la bague au doigt alors que je me débattais. Mais je déchantais rapidement et me tenais sage lorsqu'il menaça de m'attacher et de consommer notre union devant tout le monde.

Une fois l'alliance rutilante trônant pour mon plus grand désespoir sur mon annulaire je lui lançais mon regard le plus meurtrier, assorti à une once de dégoût non feinte.

Auquel il me répondit, sans me laisser le temps de réagir, en se jetant soudainement et sauvagement sur mes lèvres sans concession.

La personne qui faisait office de prêtre à nos côtés, venant de nous marier paraissait gênée alors que mes yeux voulaient sortir de leur orbite.

Je m'empressais de le repousser de toutes mes forces et lui collais une bonne droite en pleine figure.

Il se tint la joue en se massant la mâchoire, et lorsqu'il posa denouveau ses prunelles sombres sur moi je pus y déceler une lueur de défi mélangée avec la colère d'avoir été offensé devant son peuple.

À vrai dire je m'y étais attendue dès que j'avais appris que j'allais me marier ce matin, ce mariage signifiant la fin de mes libertés et donc de ma vie.

Ce fut ainsi que se termina ma courte mais intense vie. Adieu monde cruel.

Mais laissez moi vous conter,mes petits castors, le début joyeux de la fin de ma vie, et comment toutes ces emmerdes ont commencé...

Épouse du roi des ThérianthropesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant