7 Mariés

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Pdv Emily
Quel étrange et cruel coup du destin ou de n'importe qui, (je soupçonnais certains dieux d'avoir des poupées vaudou à notre effigie et de les plonger dans de la merde bien fraîche lorsque notre vie leur paraissait trop tranquille) que de se marier avec un roi, et le pire de tous, seulement pour que monsieur puisse enfanter. J'adorais être une poule pondeuse, vraiment. Pendant ce petit débat intérieur sur la meilleure manière de tuer quelqu'un lentement dans l'agonie, il prononçait les vœux. Je savais qu'il était trop tard, il me passa la bague au doigt et je réalisais, qu'à défaut d'être seulement une poule pondeuse j'allais passer à côté de l'amour, le vrai, de l'amusement et de la vie. Je serai reine, je devais bien me tenir, manger, dormir, respirer et surtout satisfaire mon mari. Attendez depuis quand ces pensées parasites avaient envahies mon esprit ? Une vague de haine me submergea bien plus vite qu'il n'en fallut au Titanic pour couler. Le contrôle que je détenais sur ma pitoyable existence m'echappait sans me laisser le temps de réagir. Il se jeta soudainement et sauvagement sur mes lèvres sans concession. Ma rage afflua rapidement à chaque cellules de mon être, mes nerfs étaient en fusion. Je m'empressais de le repousser de toutes mes forces et lui collais une bonne droite en pleine figure. Il se tint la joue en se massant la mâchoire, et lorsqu'il posa de nouveau ses prunelles sombres sur moi je pus y déceler une lueur de défi mélangée avec la colère d'avoir été offensé devant son peuple. À vrai dire je m'y étais attendue dès que j'avais appris que j'allais me marier ce matin, ce mariage signifiant la fin de mes libertés et donc de ma vie. Ce fut ainsi que se termina ma courte mais intense vie. Adieu monde cruel. Ses yeux hypnotisants mais furieux ne me lâchèrent pas d'un iota pendant quelques instants de flottement où tout le monde ouvrait la bouche comme des magicarpes hors de l'eau. Son aura de dominant me frappa de plein fouet, il n'était pas roi pour rien, et tout le monde se pliait à la volonté du roi. Mon corps se figea, comme si tout les atomes autour de nous le compressaient pour m'empêcher de bouger, je parvenais à peine à respirer. Tout le reste des convives s'étaient agenouillés a en juger par la position du prêtre. C'était ainsi que fonctionnaient les métamorphes, le plus puissants soumettait les autres sans efforts et s'ils s'y refusaient ils souffraient moralement comme si on passait leur cervelle au mixeur. Seuls ceux à force égales pouvaient se tenir tête, et il en résultait le plus souvent des mises à mort pour assurer sa position. Le roi m'agrippa par la gorge sans que je puisse protester et me souleva. « -Écoute moi bien je ne me répéterai pas, désormais tu m'appartiens et si tu tentes encore de m'humilier devant mon peuple une punition pire que la mort t'attend jeune fille. » Je commençais à suffoquer, l'air ne passait plus dans mes poumons. Dans un effort désespéré je lui attrapais les mains pour tenter retirer ce qui comprimait ma trachée. Quand il remarqua que je n'allais pas tarder à m'évanouir il m'attira contre lui dans une étreinte, plutôt tendre étant donné ce qu'il venait de se passer. La pression tomba d'un coup, le voile de dominance se leva, et encore sous le choc je restais pétrifiée, par la peur et la surprise. Message reçu cinq sur cinq, j'étais bien une poule. Et je lui donnerais pleins de petits poussins qu'il pourrait transformer en nuggets à sa guise. Il me chuchota quelques mots à l'oreille. « -Tu m'y as obligé, ma belle, je ne peux pas être faible devant mon peuple. » J'avais oublié que tout n'était qu'une question de paraître. Ayant eut mon lot émotionnel d'imprévus et de frayeurs/fureurs en tout genres, je me laissais faire docilement. Un câlin me soulageait même. Mais je préférai largement les câlins de ma peluche favorite. Yann se retourna vers la foule, levant une main en l'air le visage neutre , comme si rien d'inhabituel ne venait de se passait, il cria : « -fêtons cela mes amis ! » Le monde commença à se disperser et se diriger vers le palais. Yann m'agrippe par la taille et alors que j'essayais de me défaire de sa poigne, m'ordonna : « -Tu ne te sépares pas de moi, je vais t'emmener te changer, tu es complètement sale.
-Oh j'aurai été plus propre si je ne m'étais pas faite renversée par un léopard.
-encore plus si tu n'avais pas tenté de t'enfuir...
-Et encore plus si tu ne m'avais pas kidnappé.
-Bon sang, tu ne peux pas faire preuve de maturité? Et juste accepter la situation telle qu'elle est ? Je ne reviendrai pas sur ce mariage, alors tu peux l'accepter gentiment et jouer à la parfaite petite épouse et je te laisserai passer tes journées comme tu l'entends ou bien tu peux me résister encore et te retrouver rapidement enchaînée et bâillonnée dans une chambre à attendre de me faire des petits tout les soirs. » Je déglutissais, cet homme était clairement dangereux, il allait beaucoup trop loin. Je m'éloignais lentement, avant de lui tirer la langue et de me diriger en sautillant vers le palais comme si rien ne m'avait atteint. Il ne me suivit pas cette fois malgré ses menaces et ses ordres, il avait comprit que je ne souhaitais pas fuir encore un nouvelle fois. Du moins pas pour le moment, il pouvait toujours se foutre les canapés crevettes-avocats dans le nez s'il comptait avoir une petite soumise pour femme. Ayant à peu près mémorisé le dédale de couloirs et de portes à dos de dos de colosse, je me rendais rapidement dans la chambre ou j'avais précédemment reçu le total look petite femme parfaite. Les trois femmes s'y trouvaient toujours. « -Que faites vous ici ?
-Son altesse nous a commissionné pour arranger votre tenue à n'importe quelle moment de la journée alors nous resterons ici aussi longtemps que vous aurez besoin de nous.
-Parfait, alors sortez moi la tenue la plus affriolante que cette garde de robe magistrale possède
-Ma reine, je ne suis pas sûr que ce soit très conventionnel...
-Je veux seulement qu'il tombe sous mon charme, vous connaissez les hommes ... » Je leur fis des yeux de chien battus, et en comptant sur la libido très actives des metamorphes, je croisais les doigts. Après un commun accord elles me dévoilèrent une somptueuse robe prune, moulante et très décolletée. Je l'adorais, et peut être mon nouveau plan, allais bel et bien marcher. Une fois enfilée, je fixais le décolleté plongeant, pas assez à mon goût. « -Vous n'avez pas une paire de ciseau par hasard ? » Je découpais minutieusement plus bas, munie d'un fil je cousais quelques retouches (j'avais la main pour ça), presque jusqu'au nombril, certes pas de place à l'imagination, c'était l'effet escompté. Et dans ma petite caboche blessée résonnait un rire machiavélique digne de la plus méchante des méchantes de Disney.

 Et dans ma petite caboche blessée résonnait un rire machiavélique digne de la plus méchante des méchantes de Disney

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Chapitre très demandé merci à tous celles et ceux qui ont lu jusqu'ici ! J'essaie de reprendre un peu le rythme malgré mes longues absences ! J'espère que vous aimez toujours autant cette histoire... ;)

Épouse du roi des ThérianthropesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant