Epiphany n°7

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-Tu sais au fond de toi qu'il a raison. -dit Namjoon en fourrant un bout de pizza dans sa bouche.

-N'importe quoi. 

-Tu mens et tu le sais. -il posa sa part sur le carton et me regarda, l'air énervé- J'arrive pas à croire que tu lui ai balancé toutes ces horreurs.

-Il me l'a demandé.

-Non, il t'a demandé pourquoi tu ne l'appréciais pas, il n'a pas demandé à se faire rabaisser ! 

J'haussais les épaules en continuant de manger.

-Mais bordel Taehyung, t'a encore un cœur au moins ?! 

Je le regardais, sans répondre, parce qu'il n'y a rien à répondre, parce que je ne sais pas. Mon cœur bat dans ma poitrine, c'est une certitude, mais qu'en est-il de mes émotions.

-Est-ce que tu es capable d'éprouver autre chose que de la haine ?

Au ton de sa voix, je pouvais dire qu'il voulait me poser cette question depuis longtemps. Mais je ne lui répondit toujours pas.

-Je sais que tu as souffert de sa mort, -je grimaçais- il faut que tu l'admette maintenant Taehyung, il est mort. Et t'en prendre à lui, t'en prendre à Jimin, ça ne changeras pas le fait qu'il est mort. 

Je ne mangeais plus, je me levais pour rentrer chez moi. La nuit était tombée depuis longtemps, j'avais mangé avec Namjoon puisque ses parents n'étaient pas là ce soir.

-Ca sert à rien de fuir Tae, je pense même que sa présence peut t'aider à aller mieux.

-Je m'en fout, je ne veux pas l'oublier Namjoon. -dis-je en me dépêchant d'enfiler mes chaussures.

-Je ne te dit pas de l'oublier, juste de tourner la page.

Je sorti de chez lui en claquant la porte.

Alors que j'allais traverser la rue, sur le trottoir d'en face, devant ma maison, deux personnes attendaient, ils avaient le regard braqué sur une des fenêtre de l'étage.

Alors je m'arrêtais, et j'attendit. Qui étaient-ils ? Que faisaient-ils là ? 

Puis comme pour exaucer mes prières, la réponse, aussi étrange soit-elle vint à moi. 

Une fenêtre s'ouvrit, et un corps fin sorti de la fenêtre. Les deux se précipitèrent pour éviter une mauvaise chute.

Les trois personnes, maintenant dehors, se tournèrent toutes dans une seule direction avant d'y aller en courant.

Mais la question demeure. 

Pourquoi est-ce que Jungkook vient de sortir de chez moi en pleine nuit, par une fenêtre, pour rejoindre deux autre types ?




Dans la nuit, je faisait une insomnie. Ca faisait longtemps que ça ne mettais pas arrivé. 

Je me demande ou il est allé ? Je me demande qui sont ces types. 

Mais pourquoi je pense à ce con moi merde !

Je me retourne dans mon lit. Il est deux heures du matin. J'arrive toujours pas à dormir. Bon, de toute évidence je ne trouverais pas le sommeil ce soir.

J'entendis du bruit dans les escaliers, une marche qui grince. Je sais que cette marche grince, tout le monde le sait, sauf une personne. Mais je ne m'en préoccupe pas, il est assez grand pour faire ce qu'il veut. 

Il n'est personne pour moi, je m'en fout.





Le lendemain, je me lève, la tête sérieusement dans le pâté. 

Pourquoi est-ce que je continue de me lever alors que je n'en ai pas envie ? A force de faire ça, est-ce que je vais me convaincre que j'en ai envie ? Ca risque pas. 

Bon, il faut voir le bon côté, aujourd'hui, c'est samedi. Et qui dit samedi, dit que personne ne vient me faire chier. Je vais pouvoir aller le voir aujourd'hui.

 Je m'habille normalement et sors de ma chambre. Il est dix heures et personne dans le salon. 

Dans la cuisine. Il y a un post-it avec une assiette d'horrible pancakes. 

"Je suis partie faire les courses, réveille Kookie pour qu'il prenne son petit-déjeuner pas trop tard. Je vous aimes. Maman."

Elle n'en pense pas un mot. 

Elle ne peut pas l'aimer, elle s'en persuade. L'amour qu'elle aurait donner à Seokjin, elle le refile à Jungkook, un amour d'occasion, déjà utiliser pour quelqu'un d'autre... Ca me fait pitié.

Je soupire et froisse le papier rose entre mes doigts avant de le balancer dans la poubelle.

Je monte les escaliers en enjambant la marche qui grince et toque à sa porte. Pas de réponse. J'entre. 

La pièce est inondée de lumière. Et lui, il est là, enroulé dans la couverture, seulement le haut de sa tête dépasse.

Je soulève la couette.

-DEB-

Qu'est-ce que c'est que ça ? Son pyjama est un short et un simple t-shirt. Ce qui laisse apparaître des petit bleus et des petites cicatrices. Sur quoi je suis tombé ? 

Il dort encore. Il n'a pas bougé d'un cil. 

Je repose la couverture sur lui et quitte la pièce.

Je retourne dans la cuisine. Je jette ma part de pancakes à la poubelle. J'ai pas faim.

Je me vautre devant la télévision éteinte et enfonce mes écouteurs dans mes oreilles.

Une demi-heure après, il descend les escaliers, habillé. Avec ce sourire sur les lèvres. Je lis un petit "bonjour" et je lui fait un signe de tête.

Ce sourire à une autre résonnance pour moi maintenant.

Mais après tout, ce ne sont pas mes affaires.


ButterflyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant