Butterfly

Epiphany n°12

-Jungkook ? 

-Oui, Hyung ?

-Je voudrais te présenter mes excuses. -il décrocha son regard de la marre et me regarda- Pour tout ce que je t'ai dis quand tu es arrivé.

Il écarquilla les yeux, il était si surpris qu'il en lâcha son bâton dans l'eau. Dire qu'il avait mis trente minutes à chercher le bâton parfait.

-Oh... Moi aussi. Je voudrais que tu me pardonnes, ce que je t'ai dit ce jour là, c'était méchant.

Je lui ébouriffait les cheveux. Je ne sais pas pourquoi, mais depuis quelques temps, j'aimais toucher ses cheveux, passer mes doigts dans ses boucles brunes et les défaire. Il avait les cheveux doux et brillants, c'était magnifique. Quand le matin il se battait avec la brosse pour donner une forme à sa tignasse, il était adorable, et il l'était encore plus quand il laissait tomber, comme tous les matins et qu'il sortait avec ses cheveux indisciplinés.

-Tu sais Hyung, moi, je voulais juste avoir une famille, alors j'étais content de te rencontrer. 

-Moi aussi Jungkook, ça m'a pris du temps, mais je suis très heureux d'avoir pu te rencontrer.

Il rougit, ses petites joues toutes rouges lui donnaient un air encore plus enfantin. Je ne comprenais pas comment il avait fait pour ne pas se faire adopter avant. Puis finalement, j'en suis ravi. Sinon, nos chemins ne se seraient jamais croisés.

-Pourquoi tu ne t'es pas fait adopter avant Jungkook ?

Il baissa la tête et se mit à jouer nerveusement avec ses doigts.

-C'est que... Je me battais beaucoup. 

J'ouvris grand les yeux. Je m'attendais à tout sauf à ca. Jungkook, se battre ? Ce n'est pourtant pas son genre... 

-Tu te battais ? Pourquoi ? 

-A l'orphelinat, il y avait un garçon, il s'appelait ChanWoo. Il était méchant avec tout le monde. Surtout avec les plus petits. Alors comme il ne pouvaient pas se défendre, je le faisait à leurs place. 

-Mon petit Jungkook est un héros alors ?

-Pas vraiment. -dit-il en rougissant encore plus- En plus, il était plus fort que moi, alors il gagnait toujours et j'avais pleins de bleus. C'est à cause de lui que j'en ai encore.

-Comment ça ? Tu n'es plus à l'orphelinat pourtant.

-Moi non, et puis comme j'avais des bleus, les parents qui venaient pensaient que j'étais une forte tête alors que non, et puis je commençait à me faire trop vieux pour être adopté. Ma majorité n'est que dans deux ans. Puis tes parents sont venus me chercher. J'étais tellement heureux Hyung tu peux pas savoir, je ne m'arrêtais plus de sourire ! Sauf qu'en partant, j'ai réalisé que moi j'étais adopté mais ChanWoo non, il resterait à l'orphelinat ou personne ne défendrait les enfants. Alors je m'y rendais la nuit pour voir comment ils allaient, les soigner si nécessaire...

-Mais et les deux autres que j'ai vu devant la maison ?

-Eux c'est Yoongi et Yugyeom, ils étaient à l'orphelinat avec moi, il étaient plus vieux et n'avaient jamais été adoptés, ils sont partis à leur majorité. Ils défendaient les enfants quand ils y étaient encore, et ChanWoo avait peur d'eux. Quand ils sont partis, ils m'ont passé le flambeau en quelques sorte...

Il ne me regardait toujours pas dans les yeux. Je posais ma main sur les siennes qui torturaient son t-shirt à présent. Il parût surpris et releva la tête.

-Ne t'inquiètes plus Jungkook, je suis là maintenant. -dis-je en lui déposant un bisou sur la joue.

Je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça. J'en avait juste envie. Sa peau est douce. Il sent la fraise.

-Taehyung. -cria ma mère dans le salon- Tu as emmené Jungkook aux chutes ?

Je me redressais immédiatement sur le canapé. Comment avais-je pu oublier de l'emmener ? Je me levais et Jungkook qui s'était endormit à côté de moi se réveilla en sursaut. 

-Hyung  ? Pourquoi tu es debout ?

-Pour rien, viens, je dois te montrer un endroit.

Il hocha la tête pendant que je me dépêchais de prendre mon appareil photo dans notre chambre.

En sortant de la maison, Namjoon était dans la piscine en train de se prélasser avec sa conquête des vacances. 

Je pris la main de Jungkook et me mis à courir.

Il riait. Il souriait. Et à cet instant, le bonheur avait une odeur de fraise. Le vent passait dans nos cheveux et nous courions, nous rions.

Ce moment là, il va être gravé dans ma mémoire jusqu'à ce que le monde soi submergé. Son rire dans mes oreille, les pétales de cerisier qui tombaient nous offrant une neige rose, son odeur de fraise, mon cœur battant la chamade. J'eu l'impression de vivre. 

Ma mère voulait que je lui montre la chute d'eau, un endroit magnifique. Mais j'avais d'autres plans. Il fallait un endroit magnifique. Un endroit que personne à part moi et Jin connaissions. 

Nous courions, encore et encore. 

Puis presque à destination, je me mis derrière lui et coupa sa vue de mes mains.

-On est où Hyung ?

-Quelque part, un endroit magnifique tu verras. -dis-je dans son oreille.

-C'est vrai ? J'ai hâte qui être alors !

-Plus que quelques pas et tu y seras. 

Je le positionnait comme il faut. Le vent était fort, si nous avions été des pétales de fleurs, nous nous serions envolés jusqu'à des contrées inconnues de l'Homme.

-Un... Deux... Et... Trois... 

Et je découvris ses yeux. Je pris mon appareil et recula de quelques pas.

-Jungkook !

Il se retourna et je pris la photo. Je voulais l'avoir sur l'instant. Capter toutes ses émotions. Et je ne fût pas déçu...

-Hyung... 

-Oui, Jungkook.

-C'est magnifique. 

-Oui.

Devant nous, le soleil se couchait, caressant les cerisiers d'un dernier rayon rougeoyant. Sur le côté, une cascade d'eau. Des arbres roses à perte de vue et le vent dans nos cheveux. 

-Hyung ? -je détournais mes yeux de ce spectacle magnifique pour me tourner vers un autre spectacle, encore plus beau- Alors c'est ça ? Se sentir vivant ? -je lui pris la main et souris, il sourit à son tour- Quand je suis là, et que je tiens ta main, rien ne semble impossible. Comme si en tendant le bras je pouvais atteindre l'horizon, attraper un nuage pour te l'offrir... 

-Peut-être. J'ai découvert que se sentir vivant ne pouvais pas être expliqué.

-Tu as raison Hyung.

Nous quittons cet endroit bien après le coucher du soleil. Jungkook ne voulait pas partir, mais les appels insistants de ma mère eurent raison de sa volonté. Il me fit promettre de revenir le lendemain, et le surlendemain, et tous les jours tant que nous seront ici. 

Alors je lui ai promis.