De Nam Anpanam :
Je te trouve changé depuis quelques temps.
De moi :
Ah bon ? Comment ça ?
De Nam Anpanam :
Tu ne t'en rend peut-être pas compte, mais tu souris, tu ris un peu plus.
De moi :
Peut-être, j'ai remarqué aussi.
De Nam Anpanam :
Je pense que c'est à cause de lui.
De moi :
Lui ?
De Nam Anpanam :
Jungkookie. Tu crois que je vois pas comment tu le regardes de temps à autre ?
De moi :
Je n'ai pas envie de parler de ça.
De Nam Anpanam :
Peut-être mais en attendant, il t'aide, tu pourrais en faire autant non ?
De moi :
Moi ? L'aider ? Mais il n'a pas besoin d'aide.
De Nam Anpanam :
Je sais que tu sais que c'est faux.
De moi :
Je ne vois pas de quoi tu parles.
De Nam Anpanam :
Menteur.
Je reposais mon téléphone sur mon lit. Ce soir, le monsieur de l'orphelinat revient avec des papiers. Des papiers à signer pour savoir si tout le monde est d'accord pour faire entrer Jungkook dans la famille.
Pour ma part, je ne sais pas trop.
Je n'arrive pas à me décider. Surtout que je ne sais plus quoi penser à son sujet.
Chaque soirs il rentre au beau milieu de la nuit, avec un peu plus de bleus, mais le lendemain, c'est comme si rien ne se passait et il sourit.
Je me pose des questions à son sujet, tellement que je ne les comptes même plus.
Mais je ne sais pas si je veux les réponses. Je pourrais remuer des souvenirs douloureux et je n'en ai pas envie.
Mais bon, il est trois heures du matin, et je ne dors toujours pas.
Je me lève et vais dans sa chambre. C'est trop tard pour faire machine arrière. Je ne sais pas si je veux qu'il entre dans la famille, je ne sais rien de lui.
A part qu'il sent la fraise...
Finalement, j'entendis la marche grincer aux alentours de quatre heures, le soleil commençait à se lever.
-Tu rentres enfin.
Il n'avait pas allumé la lumière. Je ne le voulait pas non plus, j'avais peur de ce que je pourrais voir en allumant.
-Je... oui... Je suis allé faire un tour...
-Pourquoi ?
-Je n'arrivais pas à dormir...
Il ment. Quand il ment, sa voix monte dans les aigus et tremblote légèrement. J'ai remarqué ça aussi...
-Ou tu étais ?
-Dehors... Je te l'ai dit Hyung.
-Et les bleus ? Les cicatrices ?
Malgré l'obscurité, je le voyais s'approcher de moi, son corps se mouvait doucement.
-Tu veux vraiment le savoir ?
-Oui.
Il se pencha et alluma sa lampe de chevet. Son visage, comme toujours, à été épargné. Pourquoi ?
-Que veux tu savoir ?
Il s'allongea sur son lit, les jambes dans le vide. Je le rejoignit. Il s'amusait à faire des ombres chinoises au plafond beige avec ses doigts, tantôt un loup, tantôt un oiseau... C'était beau...
Et il sentait encore la fraise...
-Qui est tu ? D'où viens tu ?
Il esquissa un petit sourire triste mais continua les ombres chinoises.
-Moi ? Je ne suis qu'une erreur sur cette Terre.
Ses bras retombaient le long de son corps, il fixaient le plafond parsemé d'aucune ombre. Comment un être aussi joyeux au quotidien, qui sourit sans cesse, peut penser ainsi...
Je pris sa main dans la mienne. Je ne sais pas moi-même ce que ce geste voulait dire. Mais il esquissa un sourire, c'est le plus important.
-Ma mère, elle s'est faite violée. Neuf mois plus tard, bébé Jungkook était dans ce monde. -sa main serra la mienne- J'étais avec elle jusqu'à mes dix ans, elle était devenu une alcoolique, droguée, elle me haïssait du plus profond de son âme. Elle me frappait quand elle buvait trop. -il ferma les yeux- Mais je l'aimais, c'était ma mère, ma maman, même si elle me détestait.
Une larme s'échappa de ses yeux. Je pressais mes lèvres contre sa joue contre qu'elle arrête de couler. Il gardait les yeux fermés et sa main dans la mienne.
-Un après-midi, elle m'a emmené avec elle. J'était heureux, tellement. Pour la première fois de ma vie, elle et moi on allait quelque part. Je me fichais de l'endroit ou on allait tant qu'on y allait ensemble. Je ne faisait pas attention au chemin, ni aux gens que je bousculait à force d'être content.
Il sourit. Un sourire entièrement douloureux.
-Et puis on est passé devant un magasin de jouets, on y est entré, elle m'a dit d'aller choisir un jouet, ce serait mon cadeau d'anniversaire. Alors je suis parti mais je me fichais de ce que c'était comme jouet, pour la première fois, elle me portait de l'attention...
Une autre larme s'échappa. Encore une fois, mes lèvres atterrirent sur sa joue. Mais il ne continua pas, il inspira, il expira et inspira encore.
-Quand je suis revenu, elle n'était plus là.

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Butterfly
Fanfiction~Vkook~ Parfois le matin, quand je me lève, je me sens juste vide. Dans ces moments là, je me demande ce que ça fait d'être "normal", et puis j'y pense, et je me demande ce que ça signifie, être "normal". Et je ne trouve pas de réponse, parce qu'il...