LUI POUR MOI (EN PAUSE)

Chapitre 4

- M. Becker n'arrive qu'à 11h Mademoiselle. Me fit la dame de l'accueil.

Ça fait une demi-heure que je l'attends, fait chier.

10h32.

Je dois attendre encore une trentaine de minutes ?
Évidemment, je n'ai pas d'autre choix.

10h42.

10h57.

11h06.

11h13.

Soudain un bel homme arrive, sac à une épaule cheveux bouclés et barbe de quelques jours se présente à l'accueil.

- Bonjour M. Becker, il y a ici une jeune stagiaire qui voudrait vous voir.

Cette dernière me montre du doigt quant à l'homme se retourne, il me regarde avec un air désespéré.

Super galant.
C'est pas le moment conscience.

- Viens alors.

Il me fait signe de main pour que je le suive, ce que je fais bien évidemment.

Je me lève et prends l'ascenseur avec lui direction le sixième étage.

Il est très beau de près, faudrait penser à créer une toile en son honneur.

Putain de conscience.

Arrivés au sixième, il prend ses clés et ouvre la deuxième porte.
Elle s'ouvre sur un grand atelier avec plusieurs toiles, certaines sont vierges, d'autres sont remplies ou non achevées.

Je rentre et il referme la porte après moi, la luminosité de la salle n'est pas aussi forte que l'accueil. Il s'assoit sur le canapé, prend une canette qui était sur la table basse avant de poser ses pieds.

Je reste tranquillement devant la porte, assez timide ne sachant pas quoi faire.

Au bout de quelques minutes, je perds patience, je décide de couper ce silence.

- Quel est votre planning de cette journée ?

Il sirota sa boisson avant de conclure :

- Rien, je n'étais pas censé travailler aujourd'hui, je n'ai aucun désir à peindre. Je suis simplement venu car une stagiaire devait me poser quelques questions.

- Etes-vous au courant que je reste ici deux semaines..?

Il toussote soudainement et se retourne enfin pour croiser mon regard.

- Quoi ?!

Je me sens gênée, je ne sais pas quoi dire.

- Je vais devoir te baratiner pendant une quinzaine de jours ?

Super, il m'aime vraiment bien celui là.

- Puis merde.

Il se lève et se rapproche, il est à moins d'un mètre de moi, ce qui me donne le réflexe de reculer d'un pas.

Ses yeux baignent dans mon regard océanique, il boit une gorgée avant de rapprocher son visage du mien...un peu trop proche à mon goût. Il essaye de faire quoi au juste ?

Je tousse et baisse les yeux pour dévier son regard trop perçant.

- Puis-je vous interviewer ? J'ai quelques questions importantes à rédiger et comme c'est exactement ce que vous attendiez de moi, c'est le bon moment.

Il fallait que je lui dise quelques choses pour éloigner nos visages trop près.

- Bien sûr Mademoiselle...?