Chapitre 2

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La première et deuxième heure de la matinée se déroulèrent ni trop lentement, ni trop rapidement. En fait, elles étaient comme toutes les autres heures un jour de rentrée. La femme s'était présentée comme étant leur professeur principal mais aussi en tant que professeur de français. Elle avait l'air sympathique et son air et son ton dynamique avait fait bonne impression à Tao. Il se demandait et redoutait un peu que le corps enseignant soit un peu ennuyeux ou strict. Mais sa professeure venait tout juste de lui retirer son doute. Au moins, s'il y avait une matière dans laquelle il ne s'ennuierait pas, ce serait en français ! Puis, quand les emplois du temps furent distribués, le règlement intérieur de l'établissement expliqué, les vérifications des options et des langues vivantes effectuées, Tao s'était mis à observer les gens de sa classe. L'appel avait été fait mais il n'avait pour l'instant, retenu aucun nom.

Quand midi arriva, il rassembla ses affaires et se rendit au réfectoire. De toute sa scolarité, c'était la première fois qu'il se rendait dans ce lieu. Depuis le début de sa scolarité, c'était sa mère, femme au foyer qui venait le chercher pour qu'il puisse manger à la maison. Mais suite au divorce de ses parents et du déménagement qui l'avait obligé à quitter son collège dans le sud de la ville.

Tao mangea avec un camarade de sa classe avec qui il avait discuté. Jules, car ainsi se nommait-il avait un frère qui était en terminal donc il connaissait l'établissement et son fonctionnement assez bien. Assis devant une assiette remplie de purée fade, Tao remarqua un élève dans un coin, adossé contre le dossier de sa chaise, seul. Il était de dos mais il devina que cet élève était dans la classe. Il avait d'abord remarqué sa longue veste noire bordée d'un crâne et du nom d'un groupe de rock ou de métal. Tao n'avait pas réussi à voir son visage mais en cours aussi, il était assis seul sur son pupitre.

- Qui est-ce ? demanda-t-il à son camarade en pointant le garçon du doigt.

Jules haussa les épaules, nonchalant. La bouche pleine de pain, il répondit avec un fort accent sudiste :

- Je n'l'ai jamais avant, et pourtant j'en connais du monde ! Il doit v'nir d'une autre ville.

Tao le remercia vaguement, ayant repris son observation. De loin, il ne pouvait distinguer beaucoup de chose, il essaierait de lui parler avant le retour en classe.

L'après-midi s'annonça et ce fut confiant que Tao retourna en cours. Seulement, son plan pour communiquer avec le garçon du réfectoire fut un échec. Comme si ce dernier avait entendu leur conversation, il prenait bien soin d'éviter ou Jules, ou Tao. Face à ses fuites répétitives, Tao abandonna pour le moment. Il se promit que si le lendemain, ce garçon était encore seul à la cantine, il irait manger avec lui. Coûte que coûte. 

Marin, celui qui ne disait rienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant