Chapitre IV.

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"Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux" - La Boétie

**L'homme, lorsqu'il est esclave est considéré comme un être inférieur seulement par sa conscience. Pour devenir aussi grand que l'être dit supérieur, celui-ci doit savoir se relever et ainsi acquérir sa liberté.

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BEFORE

L'an 2055.

Je balançais la poupée comme si j'en avais marre de jouer avec. Je me lève et me place devant la fenêtre ; dehors il ne fait pas beau, il fait sombre, il pleuvait quelques gouttes. Je le savais car les vitres devinrent mouillées au fils des secondes. Je soupirai en ramenant mes jambes à mon corps. Je n'ai pas bougé depuis que j'étais ici. En vérité, mon grand-père ne me laissait pas aller jouer avec les autres enfants.

Nous habitions à la campagne lui et moi depuis quelques mois, c'était le paradis. Je pensais que je pouvais sortir dehors sans que papi ne me dise quoi que ce soit, protège ta tête, cache ton visage, ne parle à personne. Mais c'était pas du tout le cas, il était devenu encore plus protecteur. Je savais pourquoi je ne devais pas le faire. Mon grand-père m'a raconté que je risquais un très grand danger dehors, le monde était bien trop dangereux et on y trouvait des gens affreusement égoïstes.

Je me plongeais la plupart du temps dans des livres que grand-père et grand-mère ont eus lorsqu'ils étaient jeunes. Roméo & Juliette ou Twilight. Je ne lisais pas des sciences-fictions. Cela me rappelait trop l'enfer qui se passait à mon époque. J'étais plus romance à l'eau de rose pour me faire planer et rêver du prince charmant comme un ancien film d'une marque qui était très connue à l'époque de papi : Disney. Dommage qu'aujourd'hui, les seuls films qui nous sont autorisés sont carambolages ou d'autres conneries où on montre que la femme n'est là que pour le plaisir sexuel et qu'elle reste tout de même inférieur à l'homme car il l'utilise.

Mon grand-père ne m'avait jamais caché la vérité, lorsque j'étais en âge de comprendre, il m'avait clairement dit que maman n'avait pas voulu de moi. J'ai eu mal sur le coup, je crois même avoir pleuré. Mais comme je ne l'avais jamais vu, je ne pouvais pas détester cette personne. Le soir, il me racontait souvent des histoires, sur sa vie passée, comment il était heureux et de quelle manière il a rencontré mamie.

Je n'ai pas trop compris, mais je crois qu'il m'a dit l'avoir rencontré sur le net. Comment on peut rencontrer une personne sur internet ?

Je secouai la tête pour me changer les idées. J'entendis le bruit d'une voiture, je regardai en bas et souris fortement. Je sautillais jusqu'à la porte d'entrée alors que papi sortait de la magnifique voiture que j'aimerais tant un jour pouvoir conduire. Il grogne dans sa barbe :

— Ma chérie, on a dit quoi par rapport au fait d'ouvrir la porte d'entrée ?

— Mais c'était toi, tu as dit que je ne pouvais pas ouvrir la porte d'entrée lorsque je ne connaissais pas la voiture.

— Mais si j'étais avec quelqu'un ? Il lève les yeux au ciel comme exaspérée que je trouve une excuse à tout.

Dans les romans que je lisais, la fille était totalement courageuse face au danger, elle n'avait presque pas peur et je les admirais pour ça. Par exemple dans le personnage de Juliette dans la pièce de Shakespeare, se bat contre sa famille pour rester avec l'homme quelle aime. C'était st beau.

— Pardon papi, je m'excusais.

— Viens-la mon bouton d'or.

Il me prit dans ses bras. Je posai ma tête sur son épaule alors qu'il fermait la porte d'entrée derrière lui. La lumière du jour disparaît, mais je m'en foutais car j'ai grand-père avec moi. C'était lui et moi contre le reste du monde.

L'égaréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant