29 Décembre - 6h42

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Je me suis réveillé tôt.

Bien plus tôt que mon réveil en fait, qui sonnera dans plus de trente minutes. En effet, j'avais prévu de me lever de bonne heure afin de pouvoir m'occuper des derniers préparatifs de départ, me permettant ainsi de quitter le Manoir dès que possible pour arriver à la centrale avant midi, en admettant que je n'aie pas à m'arrêter en cours de route. Il me faut en effet rouler durant un bon moment... plus en tout cas que ce que je pensais hier. J'ai vérifié en me levant et j'ai eu bien raison: j'avais du me tromper en mesurant la longueur au compas sur la carte routière...

J'ai donc du temps devant moi, je suis en avance sur mon planning.

Dormir encore un peu ?

Impensable: je suis bien incapable de retourner me blottir dans les bras de Morphée, même si je me suis réveillé aux aurores. Je me souviens encore d'un jour d'école voilà quelques années, où j'avais en ouvrant l'œil aperçu l'affichage numérique de mon réveil annonçant fièrement qu'il était "5:01". Je m'étais levé, et pour m'occuper, avais décidé de calculer les premières décimales de Pi afin de les mémoriser. Je m'étais rapidement lassé, après avoir cependant retenu 3,1415926535897932384626. Je m'étais par la suite employé à mémoriser les pays européens, leur capitale, leur drapeau et leur population au dernier recensement. J'étais content à l'époque d'apprendre que la population de la Belgique est supérieure à celle du Danemark et de la Finlande réunies, tandis que mes camarades connaissaient par cœur les noms des joueurs de l'équipe française de football. Chacun ses centres d'intérêt.

Ce matin donc, j'écris, je dessine dans les marges.

Fais courir mon crayon, c'est bien plus de mon âge.

Qui en effet s'occupe de la géographie ?

Bien moins passionnante certes que l'âge de Messi,

Ah ! j'aimerai ma foi me trouver un atlas...

Faire fi des remarques des idiots de ma classe.

Dont je fus je l'avoue, oh ! de plus en plus las !

Car pas un ne savais que la chouette hulula

Que l'aigle lui criaille, qu'un renard glapit,

À toutes ces choses c'est sûr qui vont de mal en pis

On est encore loin d'un Goethe, Prévert ou Wilde, mais écrire des poèmes entretient mon esprit et m'oblige à réfléchir avant d'écrire, à patienter avant de tout coucher sur le papier. Réfléchir avant d'agir, je sais portant faire ça ; mais en écriture je me laisse malgré moi écrire toutes sortes de choses dès que je suis lancé, je diverge, je disserte, je discours, je dis, je dis...

Il va falloir arrêter, voilà l'heure du "réveil" !

Mon programme est chargé, aujourd'hui je prends la route !

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Et comme promis...

La révélation.

(Oui, c'est en allemand. Et alors ?)

 Et alors ?)

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Journal d'un survivant [DIARY]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant