Dans la peau d'une hypersensible

15 ans

Le lycée. Nouvel environnement, nouvelles personnes nouvelles épreuve. J'avais choisi un lycée agricole qui avait une bonne réputation puisqu'il choisissait uniquement sur dossier. La seconde nouvelle classe. Il n'y avait que deux classes de secondes dans ce lycée. Je n'étais pas dans celle de Solenne. Poussée dans mes derniers retranchements, je me suis contentée de me mettre au fond de la classe et d'attendre. En professeur principal, une femme assez petite a la chevelure rousse et aux traits tirés, elle enseignait l'anglais disait on, mais son accent était si terrible que j'ai encore des doutes. C'est dans la classe de cette femme au langage douteux que j'ai rencontré un ami qui m'es cher de nos jours. Romain. Un grand bonhomme a l'humour bancal et malsain. Un nounours au grand cœur et au tic plutôt perturbant de faire un clin d'œil à tout vas. C'est le premier jour qu'il s'était déjà fait remarquer par son franglais plutôt hilarant.

" Where do you live ?

- In a little village very paumé "

Ça nous avait tous plus ou moins fais rire. On peut dire qu'il savait attirer l'attention. Cependant en tant que typique rebelle du fond de la classe, je n'avais aucune idée de qui était en train de parler. Je ne distinguais que des masse de cheveux, plus ou moins, informe. C'est quand on est arrivé en cours de physique que, une place libre se trouvant a coté de moi, il vint s'installer à mes côtés, pour ne plus jamais en partir. On a sympathiser grâce a des blagues salasses et un travail de groupe forcé. C'est intriguant comme l'univers reproduit les mêmes schémas, mais avec des personnes différentes. Les jours se suivaient, mais ne se ressemblaient pas, avec Romain, on n'avait jamais le temps de s'ennuyer.

En errant en vain dans les couloirs et les diverses salles libres d'accès que j'avais repéré un garçon qui me semblait sortir du lot. Élancé avec la peau sur les os, ses cheveux long attaché en chinions grâce a des baguettes de bois, un veste en cuir de moto sur le dos. Il sortait du lot. Au lycée agricole, une heure de permanence est obligatoire, c'est durant une des miennes que je vis ce garçon débarquer le sourire aux lèvres fières de sa trouvaille, une bouteille de bière vide a la main. Sur l'étiquette aucun logo, mais le visage de Staline regardant au loin. Il vantait sa trouvaille à un groupe d'hommes qui semblaient être ses amis. À première vue, il devait être plus vieux que moi. C'est Solenne qui avait établi le contact avec lui en premier. Elle traînait de plus en plus avec lui et donc avec moi de surcroît. Je ne le considérais pas comme mon ami, mais plutôt celui de mon amie. Un jour, alors que je sortais de la bibliothèque une écharpe au cou, il m'interpella.

"Hey, elle est cool ton écharpe !"

Il la retira de mon cou pour la mettre au sien. Il me mit la sienne a la place. Je restais clouée sur place ne sachant pas comment réagir. C'était Steven, il ne fallait pas chercher plus loin. Un jour dans notre groupe d'ami, on apprit que Steven était amoureux de Solenne. Je traînais de plus en plus avec lui, et de moins en moins avec Solenne. C'est comme si elle était trop occupée avec ses nouveaux amis. Et Steven pris d'une sorte de vague de compassion ou de pitié était rester avec moi. Aller savoir pourquoi. Quand mes deux meilleurs amis sont sortis ensemble, j'avais toutes les raisons d'être heureuse pour eux, mais je ne sais pas pourquoi au fond de mon cœur, j'étais déçu. Sans aucune raison, ma joie était gâchée par une sorte de voile noir, je ne souhaitais que leurs bonheurs, et pourtant.



L'année n'était pas terminée, mais elle promettait d'être forte en émotions. Après plusieurs épisodes de vie plus fades les uns que les autres. Ce sont les plus beaux moments de ma vie que je suis en train d'entamer. Enfin, c'est ce qu'on dit.