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LE LENDEMAIN MATIN, Laurie venait à peine d'arriver au bureau que son téléphone sonna. À

coup sûr, c'était Brett. C'est fou, se dit-elle, quand il appelle, même la sonnerie est grincheuse.

Elle décrocha en croisant les doigts. C'était bel et bien Brett. Comme toujours, il se dispensa de

salutations.

« Je suis furieux, Laurie », vitupéra-t-il. De toute évidence, la journée commençait bien.

« Pouvez-vous m'expliquer comment il se fait qu'un petit journaleux du fin fond de Palm Beach

m'appelle pour m'interroger sur notre intention de tourner les séquences de la Mariée Envolée au

Grand Victoria ? Cela devait rester confidentiel.

– Nous avons été aussi discrets que possible. Mais nous avons dû contacter le directeur de

l'hôtel, le responsable de la sécurité et d'autres membres du personnel. Quelqu'un a dû laisser

filtrer l'information.

– Je me fiche de savoir qui a vendu la mèche. Le problème, c'est que votre dossier soi-disant

classé revient sur le devant de la scène. Ne lésinez pas sur le budget. »

Venant de sa part, c'est une première, se dit Laurie.

« Expédiez-moi votre équipe là-bas, et pour avant-hier. Je ne tiens pas à ce que 60 Minutes

nous prenne de vitesse et sorte une émission sur la Mariée Envolée. »

Le déclic du combiné lui signala que la conversation était terminée.

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AVANT-HIER SE RÉVÉLA ÊTRE SIX JOURS PLUS TARD.

Six jours. Avant, Laurie passait des semaines entières à enquêter de A à Z sur une affaire avant

de commencer à tourner. Mais voilà qu'ils étaient au Grand Victoria, à quelques heures à peine du

début du tournage. Pire encore, ces six jours avaient été entièrement consacrés à la coordination de

la logistique. Laurie avait l'impression qu'il lui manquait un mois pour creuser les faits, mais

l'accélération du calendrier ne lui laissait pas d'autre choix que d'avancer à marche forcée.

Une fois sous le passage couvert qui menait à l'entrée de l'hôtel, elle sentit son stress

s'estomper peu à peu. L'espace d'un instant, elle crut être revenue des années en arrière. Elle revit

Greg qui lui tendait la main. À notre anniversaire, Laurie. À l'époque, elle était persuadée qu'ils en

avaient encore cinquante devant eux, si ce n'est plus.

« Maman ! » Timmy se précipitait déjà vers la piscine. « C'est génial, ici ! » L'unique avantage

de cette ridicule accélération des délais, c'est que Timmy était encore en vacances et que Leo en

avait profité pour l'emmener. Le temps était humide et il faisait plus de trente degrés, mais tant qu'il

y avait des palmiers et une piscine pour barboter avec d'autres enfants, Timmy était prêt à y rester

toute l'année.

L'hôtel était encore plus beau que dans son souvenir – il était moderne mais inspiré des villas