La feuille n°8 date déjà d'il y a un mois (je l'ai posté tout à l'heure). Aujourd'hui je préserve les même codes du chaos qui me dictent dans les rues, ridées par le passage des voitures, de Paris. Mais aujourd'hui le phénomène qui me prend le plus à cœur est celui du souvenir, le souvenir effectivement est quelque chose qui structure la personnalité de chacun et ses expériences qui vont lui servir de faire-valoir et d'atout de survie car grâce aux souvenirs on répétera les mécanismes fructueux et on évitera de faire les choses qui nous mettent à l'écart de notre cercle social ou encore nous permet de survivre -, jusque là je dis des choses évidentes et ça n'apporte rien à mon petit voyage dans l'écriture. Passons toutes ces vérités générales et passons à la chose la plus importante.
La sensation du souvenir ou les sensations du souvenir qui passent par la joie, la colère, la peur, la fureur, le chagrin, la gêne et finalement le regret. Ces choses adolescentes qui me font sentir comme si j'avais déjà vécu neuf vies me fait d'ailleurs le plus grand bien car il m'arrive d'en pleurer et qu'est-ce que j'aime pleurer ces souvenirs. Ces pleurs me font battre le cœur plus vite et j'apprécie l'intensité émotionnelle que j'y perçois, une intensité humaine qui reste pourtant intime et que je ne partage pas ou du moins rarement. Dies Praeteritos !
Je m'éloigne dans l'espace et le temps de ces moments passés et je me sens grandir et je veux en avoir plus de ces choses passées ! Non, c'est une mauvaise formulation et il serait préférable de dire que je souhaite me faire de nouveaux souvenir pour accompagner l'immense vague d'émotions qui surviennent à des moments de la nuit. Mais pourtant je pleurerai encore plus ces choses-là puisque j'en aurais encore plus à pleurer -, certains diraient qu'il vaudrait mieux mourir au lieu de pleurer. Ces gens-là ne comprennent pas l'essence de l'illusion dans laquelle nous nous complaisons ! Le théâtre de la société est un immense jeu de rôle qui nous permet de nous échapper de la réalisation de la petitesse de notre existence et nous pouvons vivre d'émotions alors autant en profiter puisque nous en sommes munis. Profitons de nos pleurs, de nos joies et de nos haines comme il le faut.
