Ces derniers temps ma vie s'intensifia d'un cran entre stress, amusements et désespoir. Parfois me semblait-il que la peur m'arrachait ma joie naturelle et m'empêchait de me lever, une peur issue de certains obstacles qui s'imposaient sur ma route (certes ce n'étaient pas de bien grands obstacles). Ça me rappel ma condition humaine, et cette condition m'empêche d'avoir le dangereux sentiment d'invincibilité même si l'alcool m'inhibe le bon sens. En ce sens même, la douleur le rappel aussi mais elle est si commune à la vie que le sentiment d'invincibilité peut la surmonter et s'afficher et rendre à l'arrogance ce qui est du ridicule. Quelques nuits oisives au cours de ces derniers mois m'ont éveillés, m'ont ensemencés de désirs différents de ma personne diurne. Mais ces joies paraissent si éphémères lorsque je sors de mon cercle social et m'enferme dans ma chambre des secrets, je me sens Octave dans "Les Confessions d'un Enfant du siècle" sauf que je serais l'enfant d'un nouveau siècle, l'enfant d'un nouveau mal être d'une nouvelle ère. Mais pourquoi je ressens ce mal être ? Est-ce le décalage éthique que je perçois entre moi et mes parents car unique moyen de mesure pour mon subconscient des méfaits que je commet ? Pourtant ces méfaits ne sont pas mauvais pour moi, mais le sont pour le vieux monde. J'ai donc peur du regard que le vieux monde, auquel je m'attache, porte sur moi ?
Et ce vieux monde, fait de gens eux-même forgés dans le dur labeur, la guerre et les tristesses du passé. Leurs seule richesse est une expérience de vie extrêmement diverses car ils ont vécus transitions intellectuelles, démographiques et technologiques si rapides, si intenses qu'ils en ont été dépassés un certain moment. Ils ont su s'adapter de nouveau et vivre avec ce temps-là. Mais le vieux monde qui m'intéresse, c'est celui des grandes conquêtes allant du Saint et Grand Empire Romain jusqu'à notre divin Empire Français. Il y a aussi les passages fulgurants de notre magnifique République, notre Marianne, cette femme au bonnet phrygien qui nous fait agoniser de bonheur en glissant sa trinité, ses trois mots en nos oreilles. J'en suis fou amoureux de cet héritage, j'en suis un malade.
"Simigliante a quella 'nferma
Che non puo trovar posa in su le piume
Ma con dar volta suo dolore scherma."
- Dante, Purgatoire, Chant VI.