Burning Woods **ré-écriture**

Chapitre 2

Dès que cette réunion se terminer, nous avons tous été invités à nous reposer dans nos chambres à l'hôtel avant de reprendre notre route chacun de notre côté au petit matin. Fidèle à moi-même, je me suis immédiatement dirigé vers la gare pour attraper le dernier train se dirigeant vers Noly. Je suis impatiente de retrouver mon chez-moi, mais surtout de quitter le Quartier Général. Le crépuscule peint la ville de teintes orangées donnant une illusion féerique. Ne nous laissons pas berner par ces allures, je sais très bien que ce n'est qu'une projection de force. Cette ville bien que majestueuse m'étouffe toujours autant que la première fois ou j'y aie mis les pieds. La forêt dense entre mon village et le campement m'appelle sans parler de cette sensation d'être incomplète, causé par la distance entre mon âme sœur et moi. Je croyais que tolérer la distance deviendrait plus facile avec le temps. Toutefois, chaque voyage qui m'éloigne d'Aspen me rappelle cruellement que les âmes sœurs ne sont pas censées être séparées.

Un coup de vent fait tomber la large capuche de mon chaperon dorée sur mes épaules alors qu'un train entre en gare avec une odeur de soufre épouvantable. Je suis impatiente de retrouver la brise marine du secteur huit. C'est un endroit qui peut paraitre un peu banal, mais il est chargé d'histoire et de secrets. C'est de là où il tire toute sa magie enfin pour moi. Il est le lieu de tant de souvenirs et encore aujourd'hui l'un de mes points de rendez-vous préféré avec mon loup. Dire que j'ai un jour détesté cet endroit...

Je consulte le panneau d'affichage, il y a tant de rails et de destinations qu'il est facile de se tromper. Voyons voir... Aquilis quai sept. À partir de cette ville, je pourrais prendre le train de nuit pour Noly, en espérant bien sûr qu'il y en ait un. Néanmoins, ce sera toujours mieux que le Quartier Général, Aquilis est un village beaucoup plus accueillant et j'y suis presque autant détendu qu'à Noly. Je ferme les yeux et inspire un bon coup avant de monter dans le train qui me mènera chez moi. Je traverse le long couloir menant à l'arrière et choisis le compartiment à la fin complètement. Après avoir glissé mon sac de voyage sous le banc, je m'installe près de la fenêtre et l'entrouvre pour laisser l'air frais entrer dans le compartiment atrocement humide. La cloche marquant le départ du train résonne quelques secondes à peine avant que la porte de mon compartiment s'ouvre. Je pivote lentement pour y retrouver Wesley et Lila, eux aussi avec un bagage en main. Je ne vois pas leurs protecteurs, mais je suis certaine qu'ils ne sont pas bien loin.

''Je me doutais bien que tu ne resterais pas une nuit de plus toi aussi.'' Commente la conseillère d'Aquilis.

Je lui accorde un léger sourire avant de m'affaisser dans la banquette. Le duo s'assoit en face de moi avec regard complice. Je sais exactement ce à quoi il pense, mais je n'ai pas particulièrement envie de m'étendre sur le sujet. De l'autre côté de la vitre, le paysage se met en mouvement. La ville de fer laisse rapidement sa place à la palissade colorée du village de Portas. D'ici quelques minutes encore nous devrons déboucher sur les prairies longeant le territoire du clan des Vallons.

''Tu es étrangement silencieuse pour une jeune femme qui n'a pas obtenu ce qu'elle voulait.'' Dis finalement le conseiller Nixon.

''Il n'y a rien à dire de plus que ce que j'ai déjà exprimé lors de la réunion.''

''Ton silence est plus bruyant que tu ne le crois.''

''Camomille, parle-nous.'' Intervient Lila. ''Ça t'aiderait à extérioriser ce qui pèse sur ton âme et je sais qu'il y a encore beaucoup de choses que...''

''J'ai échoué ! Voilà tout ce qu'il me reste à déclarer, j'ai échoué. Je suis venue au QG avec une seule requête, un seul but et je n'ai pas été foutu de l'accomplir. La meute tout comme le village comptent sur moi pour faire avancer les relations entre nos deux espèces, mais cette vieille mégère aux croyances archaïques passe son temps à me mettre des bâtons dans les roues. Comment je peux faire avancer notre cause si à chaque fois que je fais un pas en avant, je dois reculer de deux ? Je peux comprendre que les relations avec les loups dans le Sud se sont dégradées, mais ça ne veut pas dire que le Nord est au même point. Merde, le nombre de fois où j'ai réclamé sa présence à Noly, ou j'ai insisté afin qu'elle puisse constater par elle-même à quel point le traité est bénéfique seulement pour qu'elle décline avec des excuses aussi lamentables les unes que les autres ! Avec elle à la tête du conseil, je n'arriverais jamais à rien. C'est frustrant !''