Chapitre 3

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Quand Louis arriva dans la Grande Salle, Victoria et Pandore étaient déjà installées. Il ne fut pas surpris de voir que, comme depuis quelques semaines, la jeune rousse avait le nez plongé dans un énorme ouvrage, ne prêtant pas la moindre attention à son amie brune qui jouait à trier ses pois du plus clair au plus foncé.

Le Serdaigle s'assit à coté de Victoria qui leva ses yeux pleins d'espoir vers lui, avant de déposer un baiser délicat sur ses lèvres. Elle se colla immédiatement à lui, ayant retrouvé son sourire en même temps qu'un vrai interlocuteur avec qui bavarder.

Pandore ne chercha pas à leur adresser la parole et c'est à peine si elle remarqua l'arrivée du jeune homme. Louis décida de ne pas lui prêter attention. Le ventre vide, il pouvait être d'une humeur massacrante, surtout après un cours de deux heures supplémentaires avec la chauve-souris des cachots ; le dur prix à payer pour continuer les Potions après les BUSES.

Le Serdaigle piocha dans tous les plats et se servit un grand verre de jus de citrouille, Victoria sourit de plus belle en le voyant avaler une quantité de nourriture considérable.

Elle lui parla pendant tout le repas.

Elle lui parla du devoir de Métamorphose qu'ils auraient à rendre pour le lendemain, des dernières rumeurs sur le professeur Rogue, de ce qu'avait bien pu devenir Broadmoor chez les Moldus et de la sortie à Pré-au-Lard prévue l'après-midi même.

Louis écoutait d'une oreille peu attentive. Peu à peu, il perdit le fil des paroles de son « amie » et son regard se promena sur le visage de la jeune fille. En deux ans, ses traits s'étaient affinés et précisés. Il devait avouer qu'elle avait de beaux yeux noirs, des yeux profonds. Elle se mit à rire et il lui sourit, hochant la tête sans vraiment avoir entendu ce qu'elle venait de dire.

À cet instant, Dora referma l'énorme ouvrage - dont elle n'avait pas quitté la compagnie de tout le repas - et se leva.

- Tu vas où ? lui demanda Victoria tandis que Louis finissait maintenant son deuxième verre de jus de citrouille.

- Je dois faire un truc, pas la peine de m'attendre, je ne viens pas à Pré-au-Lard, répondit-elle en se précipitant vers la porte de la Grande Salle.

Les deux Serdaigle se lancèrent un regard entendu, mélange d'inquiétude et d'agacement pour leur amie qui passait maintenant tout son temps à la bibliothèque ou dans la salle commune, toujours un livre à la main, et plus une minute avec eux.

Mais ils ne la rattrapèrent pas.

Parmi les sorcières et sorciers de tout âge qui se promenaient cet après-midi là entre les rues pavées et étroites de Pré-au-Lard, notre jeune couple de Serdaigle était bien le seul à franchir le seuil du salon de thé de Madame Piedodu. Rares étaient ceux qui s'y aventuraient hors de la Saint-Valentin, aussi la sorcière fut-elle étonnée quand les deux jeunes gens prirent place à une petite table près de la porte, attendant patiemment que l'on vienne prendre leur commande.

- Alors mes enfants, qu'est-ce qui vous ferait plaisir ?

Tandis que Victoria parcourait la carte, se demandant laquelle de ces boissons  convenait le mieux à un rendez-vous en amoureux, Louis promena son regard autour de lui. Il se fit la réflexion que la décoration était très fleur bleue, presque niaise. De grands drapés roses pâles traversaient la salle de long en large, dans chaque recoin étaient disposés des bouquets de roses rouges dont le parfum ne pouvait être ignoré, et sur chaque pan de mur ou presque on pouvait trouver un cadre ou un bibelot représentant une scène romantique entre de belles jeunes filles et de grands jeunes hommes. De plus, la taille de l'unique salle, qui était très étroite, n'y arrangeait rien.

Moremplis IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant