Partie sans titre 2

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Jamais. J'ai emporté le journal en courant. Je l'ai fourré dans la cheminée. J'ai frotté une allumette et

il a pris feu... il s'est mis à brûler... et je me suis aperçue qu'il fallait que j'aille chercher Michael et

Missy. Je devais les cacher. Mais c'était comme la dernière fois. Lorsque les enfants avaient disparu.

Je me suis précipitée dehors pour aller chercher Michael et Missy. J'avais peur.

- Écoutez-moi bien, maintenant. Ceci est très important. Avez-vous vu les enfants ?

- Non. Ils étaient partis. Je les ai appelés. J'ai couru vers le lac.

- Madame Eldredge, cette question est capitale : pourquoi avez-vous couru vers le lac ? Votre mari

affirme que les enfants n'avaient pas la permission d'y aller et qu'ils n'ont jamais désobéi. Pourquoi

n'avez-vous pas eu l'idée de partir les chercher sur la route, ou dans les bois, ou en ville au cas où ils

auraient décidé de s'y rendre pour acheter votre cadeau d'anniversaire ? Pourquoi le lac?

- Parce que j'avais peur. Parce que Peter et Lisa sont morts noyés. Parce que je devais retrouver

Michael et Missy. La moufle de Missy était restée accrochée sur la balançoire. Elle perd tout le

temps une moufle. J'ai couru vers le lac. Je devais retrouver les enfants. Tout va recommencer

comme la dernière fois... leurs visages tout mouillés et immobiles... et ils ne me parleront pas... »

Sa voix se brisa.

Le commissaire Coffin se redressa. Il prit un ton guindé. «Madame Eldredge, dit-il, il est de mon

devoir de vous informer que vous avez le droit de prendre un avocat avant de répondre à d'autres

questions et que toutes vos déclarations peuvent être retenues contre vous. »

Sans attendre de réponse, il se leva, quitta la pièce d'un air digne et se dirigea vers la porte de

derrière. Une voiture conduite par un policier l'attendait dans l'allée à l'arrière de la maison. La

neige fondue lui cingla la figure lorsqu'il sortit. Il s'engouffra dans la voiture et le vent claqua la

portière, la rabattant sur sa chaussure. Il grimaça sous l'effet de la douleur qui lui transperça la

cheville et grommela : « Au lac. »

Pas question de faire des recherches si le temps empi-rait. A midi, il faisait déjà tellement sombre

qu'on se serait cru en fin de soirée. Les opérations de dragage posaient déjà suffisamment de

problèmes dans les conditions optimales. Maushop était l'un des plus grands lacs du Cape et l'un

des plus profonds et des plus dangereux.

C'était la raison pour laquelle il y avait eu tant de noyades au cours des années. Vous pouviez vous

avancer tranquillement dans l'eau jusqu'à la taille et, au pas suivant, vous retrouver dans un creux

de dix mètres. Si ces gosses s'étaient noyés, leurs corps ne reviendraient peut-être pas à la surface

avant le printemps prochain.

À la vitesse à laquelle chutait la température, le lac serait d'ici peu transformé en patinoire.

la maison du guetWhere stories live. Discover now