SEASON 1 . EPISODE 15

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ELLE

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ELLE

Serrant entre mes doigts la boule de papier que j'ai fait de l'emballage du cookie que je viens de manger dans le hall de gare, j'attends en tournant en rond. A côté de moi, les mains fourrées dans les poches, Charlie observe le panneau des arrivées.

« Ah, Hall 3, ils arrivent dans cinq minutes ! On y va ? »

Je hoche vivement la tête et me lève en trombe pour le suivre. J'ai du mal à contrôler mon anxiété. Je n'arrive pas à croire que je vais la revoir... 

Après quelques minutes d'attente, le train arrive. Pourquoi faut-il que ça soit aussi long, il ne peut pas juste s'arrêter et ouvrir les portes ?! 

Finalement, des voyageurs commencent à descendre : je scrute le flot de passagers, impatiente. Elle n'est toujours pas là. Toujours pas. Toujours pas...

« Elle ? »

Je sursaute presque et me tourne vers celle qui vient de m'appeler. Oh mon Dieu. Quelques secondes s'écoulent pendant lesquelles nous nous regardons mutuellement, ne sachant visiblement pas quoi faire l'une ou l'autre. Mais finalement, comme d'un commun accord, nous nous retrouvons des les bras l'une de l'autre : j'ai l'impression de respirer à nouveau. J'ai l'impression d'avoir retrouvé un morceau de moi-même.

« Tu m'as tellement, tellement manqué, Gwen... Putain...

- Me refais plus jamais. J'ai cru que j'allais mourir quand j'ai su que t'avais disparu. »

Je la serre un peu plus fort, ne répondant plus rien. Je ne sais même pas depuis combien de temps on est planté là, mais ça n'a aucune sorte d'importance.

Après ce qui semble être une fraction de seconde mais qui doit plutôt être une éternité pour les gens autour de nous, elle parle à nouveau.

« Et c'est qui, ça ? »

Reculant un peu, je la vois désigner Charlie.

« C'est Charlie.

- Si c'est ton copain, y a plus de justice en ce bas monde.

- C'est juste un ami.

- Merci mon Dieu ! »

Un peu mal à l'aise, Charlie lui fait un signe. Sans attendre, elle s'éloigne de moi et va lui offrir une accolade. La tête qu'il fait alors mériterait d'être immortalisée et mise dans un musée : « L'Effroi, Charlie Underwood, 2019 ». Ou la rencontre en images de la personne la moins tactile et la personne la plus collante au monde.

Se retournant finalement vers moi, elle me lance un regard évoquant: on parlera plus tard, quand on sera seules toutes les deux.

Une heure plus tard

Les bras croisés, assise à la table du café où nous nous sommes tous trois posés, Gwendolyne me fixe, l'air d'être en pleine réflexion.

« Tu me fais marcher ?

ELLEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant