chapitre 6

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La fin de journée est plutôt simple.

Nous n'avons pas les mêmes cours l'après-midi.

Ma professeur de philosophie nous raconte tout un tas de chose. Ce qui m'a captivé est le mot « définition » qu'elle traduit en langage philosophique par donner une identité fixe et déterminée. On ne pourrait donc dire qu'une personne fait parti de tel catégorie.

Waouh... Donc ma catégorie «  mec à ne pas approcher » ainsi que les critères pour entrer malheureusement dans celle-ci me donne tout d'un coup une mauvaise vision de moi-même.

Mon jugement sur toi change.

En effet, je m'imagine à ta place, peut-être que tu as besoin d'être avec plusieurs filles justement pour pouvoir changer à ta guise. Avec une, tu es le garçon parfait, avec une autre un vrai bad boy ?

Bien évidemment je n'accepte toujours pas les personnes que l'on dit polygame, mais je peux comprendre.

La professeur me fait prendre conscience qu'une personne peut changer. Tu peux changer.

Je me rappelle d'un film que j'ai vu. Un homme assez âgé parlait à une jeune femme, et lui disait qu'un homme ne change que pour une seule femme, qu'il ne changera pas deux fois, il ne changera pas pour n'importe qui, il changera avec une personne qui arrivera à lui montrer la vie autrement. Un beau souvenir, des paroles sages.

Peut-être que je suis cette personne ?

C'est plus un espoir, qu'un fait.

Je ne pense pas être la seule fille qui espère changer la personne qui nous attire.

Je suis assez drôle, jamais je n'arriverai à changer qui que se soit.

Chers Matthew, tu vas pouvoir remercier ma professeur.

Je suis dans le bus, je rentre chez moi.

Angie est avec moi. Elle me parle de Harry. Une énième fois. Et selon elle, c'est toujours de la faute de Harry s'ils s'énervent l'un contre l'autre.

-Aly !

-Quoi ?

-Tu m'écoutes ?

-Oh, pardon. Je suis perdue dans mes pensées.

-Je suppose que tu pensais au contrôle de mathématique ?

-Si si, les exponentielles, tu y comprends quelque chose toi ?

-Aly...

-Ben quoi, ose me dire que tu y comprends quelque chose !

-Arrête de mentir.

-Je ne vois pas du tout de quoi tu parles.

Je descend du bus, vite.

Elle me fait signe de prendre mon téléphone.

Non non, je me suis avoué à moi-même que j'étais attiré par Matthew et que donc je pensais à lui, c'est déjà beaucoup, je ne l'avouerai pas de vive voix.

Avoir été honnête intérieurement est amplement suffisant.

Rien que pour toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant