« Mais tu sais que c'est pas la saison des courgettes ? » dis-je à Mael, un sourire aux lèvres.

  Il éclate de rire et boit à sa bouteille de vodka avant de dire bien fort :

  « Oui mais les courgettes mutantes ça pousse à toutes les saisonnnns ! »

  Je lui tape doucement l'épaule sans grande conviction en essayant de cacher mon ricanement.

  « Ta gueule Mael, les voisins vont se plaindre. »

  Il me regarde dans les yeux, pose son doigt sur sa bouche en murmurant un long « chut » tout en laissant échapper de petits rires non discrets.

  En soupirant, je tire le matelas que j'avais mis sous mon lit au cas où quelqu'un vienne dormir, et le pose à côté de ce dernier.

  « Tu dors ici frère, t'es beaucoup trop bourré. »

  Je lui arrache alors la bouteille des mains et la pose sur le comptoir de ma « cuisine ».

  « Maaaiiiiss Naï ! T'es méchant! me dit Mael tel un enfant à qui on a retiré son jouet.

  ̶  Demain c'est le week-end, t'auras tout le temps de rentrer chez toi. »

  Je m'allume une cigarette et ouvre la fenêtre.

  « Au fait Naï, tu sais que j'ai couché avec Nélie ? »

  Je ne peux m'empêcher d'éclater de rire et d'échapper une petite larme.

  « Mais non ??

  ̶  Si ! Tu te souviens la soirée de Mayane ? Tu te souviens quand j'ai disparu vers 2h ? Bah c'était parce qu'elle était entrain de me sucer ! Et c'est elle qu'a insisté ! »

  Encore une fois j'éclate de rire. J'ai du mal à croire ce que j'entends là. Je ne répond rien et commence à fumer. Ce genre d'histoire ne m'intéresse pas vraiment au final.D'ailleurs, j'ai eu plusieurs fois la remarque que rien ne m'intéresse. Je ne sais pas si c'est vrai. Mais les histoires de ce genre... C'est vrai que ça me paraît ridicule.

***

  Plus tard dans la soirée, Mael s'est effondré sur son matelas. Je l'ai couché sous la couverture et dans une position assez normale, puis je suis aller me doucher. Après avoir bien profité de toute l'eau chaude ruisselante sur ma peau abîmée par endroit, je suis moi aussi aller me coucher.

  Je ferme quelques instants mes yeux pour me détendre, entouré de mes draps tous aussi doux les uns que les autres. J'ouvre les yeux et regarde dehors. La neige ne cesse de tomber. En revanche celle-ci ne tiendra pas.

  Longtemps perdu dans mes pensées, je finis par m'endormir.

***

  Mael se réveille, sûrement grâce à l'odeur du petit déjeuner.

  « Aaaaaaaaaaahh. »

  Je me retourne vers lui en riant. Il se tient la tête d'une main, et les cernes sous ses yeux... Sont indescriptibles.

  Je retire la cigarette de ma bouche, l'écrase, et lui lance d'un ton taquin :

  « Gueule de bois ?

  ̶  Ferme ta gueule, me répond-t-il en me lançant un oreiller dessus. »

  Je coupe le gaz et sors de la vaisselle du placard.

  « Tu as de la chance,tu te réveilles pile quand je termine le petit déjeuner. Aller,viens boire un peu. »

  Je lui remplis un pot de confiture vide (on fait avec ce qu'on a) d'eau et le pose sur le mini espace que j'ai à côté du gaz.

Alors on danseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant