Ma tête se balance au rythme de la musique. Je regarde mes chaussures en toile trempée à cause de la fine pluie matinale. Je n'espère qu'une chose, c'est que mes cahiers ne soient pas imbibés d'eau.

Got me lifted, driftin'higher than the ceiling
Ooh, baby it's the ultimate feeling
You got me lifted feeling so gifted
Sugar,how you get so fly?

  Je chantonne pensant qu'il n'y a personne dans la rue. Puis, au bout de quelques mètres, je lève la tête pour voir le chemin qu'il me reste. Je ne devrais pas tarder à voir le coin du lycée. Malheureusement, je suis hyper lent. C'est pour ça que je suis trempé malgré le fait qu'on soit au mois de mars et que la pluie n'est que moindre.

  J'arrive finalement au lycée sans avoir croisé Nélie, pour mon plus grand bonheur. Elle m'aurait encore une fois harcelé de questions... Épuisant.

  Enfin, j'arrive devant les portes du lycée, et une élève de seconde a la gentillesse de m'ouvrir les portes. Sympa.

  J'entre et me dirige alors jusqu'à l'ascenseur pour aller à mon quotidien cours de math.

  Une fois en haut, je rejoins mes amis, qui m'acceuillent à bras ouvert :

  « Alors l'handicapé ? Ça va ? »

  Mael se retient de rire après la remarque de Léna. Je m'appuie alors sur mon seul pied de disponible, prends mes deux béquilles dans une main et tend l'autre pour serrer celle de Mael et taper dans celle de Léna.

  « Ça va, je réponds.

  – Rappelle moi, tu pourras marcher quand ? demande Mael.

  – Un petit moment. Je suis pas encore bien réparé et ma jambe a quand même bien morflé. Mais au moins je pourrais re-marcher un jour...

  – N'empêche, la prochaine fois tu dors à la maison... » marmonne mon ami.

  J'ai l'impression que ma jambe handicape plus mes potes que moi même.

  – T'as raison ! s'exclame Léna, Il va dormir chez toi à chaque fois sous prétexte qu'il peut se faire percuter par une bagnole, finit-elle en riant.

  – Elle a raison Mael, j'ajoute, je ne risque pas de me prendre une bagnole tous les jours.

  – Mais j'ai angoissé, moi quand t'étais dans le coma, rétorque Mael, t'imagines ?

  – Mais ça va... dis-je en souriant pour paraître rassurant.

  – Et t'as réussi à convaincre tes parents de re-vivre chez toi ? demande Léna.

  – Oui, à force d'insistance... »

  Pas le temps de terminer ma phrase qu'elle est coupée par la sonnerie, et la prof de math qui nous demande d'entrer. J'entre alors, m'assieds au même endroit que d'habitude, et regarde par la fenêtre.

  Il pleut encore un petit peu, mais je sens que ça va bientôt se finir. Le peu de verdure qu'il y a en ville a pris la place de la neige qu'il y avait quelques mois plus tôt. Les oiseaux se sont remis à brailler, et moi, je vis.

***
Fin

Alors on danseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant