Chapitre 3.

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Aujourd'hui, une star va faire son retour dans sa ville natale. Aujourd'hui est un grand jour pour tout ses habitants, enfin, presque tous. En effet, Cléo n'était toujours pas enchantée de la nouvelle que son professeur d'art avait annoncée la veille. Ce matin, elle s'était levée en ronchonnant, du mauvais pied. Elle savait d'hors et déjà que cette journée allait être un véritable enfer pour elle. A contrario, Loïc était surexcité et cette fois ci c'est bien lui qui a passé un temps fou dans la salle de bain en cherchant quoi mettre, à se coiffer à la perfection, il n'y avait pas un seul cheveu qui dépassait de sa chevelure brune. Il s'était parfumé à foison, et entraîné en parlant devant le miroir. Il avait pour but d'impressionner Natalia Stanvisky, et de lui faire un peu de gringue en passant. Sa jeune sœur trouvait cela vraiment ridicule et absurde, elle qui s'était juste douchée et habillée simplement. Elle s'était installée devant la télévision, mais même sur cet écran le nom de la star était inscrit partout. Elle souffla longuement, voyant par la même occasion son frère du coin de l'œil faire les cents pas dans l'appartement avec un sourire niais sur son visage. Elle le regarda plus attentivement, et le trouva vraiment très beau habillé ainsi, avec tant de classe et de charisme. Cela change des joggins, baskets !

L'heure de quitter le domicile était rapidement arrivée. Cléo, nonchalante, a tout de même pris soin d'apporter avec elle une de ses œuvres comme demandé. Elle n'a pas choisi, à ses yeux, la plus réussie, mais cela fera parfaitement l'affaire pour la jeune femme qui n'accordait pas plus d'importance que cela à l'événement. Puis de toute façon, quelques-unes de ses œuvres se trouvent déjà sur place, étant de taille relativement imposante. D'ailleurs, elles trônent fièrement dans le hall d'entrée de l'association, tel des trophées. Mr Jean accordait énormément d'importance aux œuvres de ses élèves. Il voulait leur rendre grâce, et affichait avec fierté en quasi-totalité les travaux de ses jeunes artistes un peu partout dans le bâtiment. S'il pouvait, il les installerait dans tous les coins de la ville, là où les passants pourraient voir à quel point ses protégés sont dotés d'un immense talent. Mr Jean aimait ses élèves, il les considérait presque comme ses propres enfants.

Loïc et sa sœur ont décidé de rejoindre le lieu de rendez-vous à pied. Ils avaient prévu à l'avance tout l'engouement et l'euphorie que la ville allait ressentir, ainsi l'impact que cela aurait sur les transports en commun et les routes la parcourant. Ils ne mirent pas longtemps à arriver, en effet Loïc avait marché d'un pas vif, trop rapide au goût de Cléo qui eut du mal à le suivre. Elle arrivait là-bas essoufflée, mais également la boule au ventre. Car oui, si elle n'accordait pas beaucoup d'importance à l'événement, la foule qu'elle avait désormais devant les yeux l'effrayait énormément. Dans ce genre de moment personne ne fait attention à rien et les choses peuvent vite dégénérer. C'est bien cela qui lui faisait si peur. Elle marqua une pause dans son avancée pour souffler un bon coup en fermant ses yeux joliment azur. Loïc sentit le stress de sa sœur et lui pris instantanément la main, la serrant assez fort pour la rassurer, mais pas assez pour lui faire mal. Cléo réagit positivement puisqu'elle lui fit un léger sourire en retour. Ils décidèrent d'avancer tant bien que mal dans cet amas de monde, plus fous les uns que les autres. Plus l'entrée approche, plus les personnes sont rapprochées les unes des autres. Le jeune homme se serra tant qu'il le peut à sa sœur pour ne pas risquer de la lâcher. Si cela arrivait, Cléo serait complètement déboussolée au milieu de cette foule compacte et serait certainement prise d'une grosse crise d'angoisse. Il la suivit au pas, ne manquant pas de jeter de furtifs coups d'œil protecteurs autour de lui pour être sûr que rien ne puisse lui arriver.

Non sans effort, les jeunes gens arrivèrent enfin à atteindre le hall d'entrée de la petite galerie associative. Seuls les élèves sont autorisés à entrer ici en présentant leur carte de membre. Des vigiles surveillent de près et attentivement tout mouvement suspect, tout emballement disproportionné. Ils trônent au milieu des œuvres d'arts, semblables à des statues de bronze, dures, froides et imposantes. Leur présence est primordiale ici, elle est appréciable et bien entendu largement appréciée. Elle se fait même très rassurante pour Cléo qui lance, à ces anges gardiens, un regard empli de reconnaissance. Son frère relâcha doucement sa main et ils entrèrent dans la salle de classe, exactement la même que la veille. Ils décident de s'asseoir en attendant le grand moment. Le stress est palpable, entre chaque visage, dans chaque regard. Contrairement à ce que la jeune femme pensait, tout le monde est très calme et silencieux dans la pièce. Les élèves se rendent certainement enfin compte de l'importance de ce genre d'opportunité, de la chance qu'ils ont d'être parmi cette vingtaine de personnes que la star va rencontrer.

Natalia StanviskyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant