Anecdotes

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Un gros blanc s'installa dans la pièce. Il fallait avouer qu'être chef d'une entreprise fabriquant des préservatifs n'était pas très ... digne. Zoro se comportait comme s'il trouvait ça normal, bien qu'au fond, il n'en était pas particulièrement fier. Pascalette et Hans le dévisageaient d'un air sidéré.
« - Oh mein got ! Dieser Junge ist wirklich schlimm ! s'exclama Hans en allemand.
- Hein ? T'as dis quoi ? demanda sa femme, ne comprenant pas un mot de cette langue.
- Rien, rien ... »
Robin et les jumeaux s'étouffaient avec leur patate, masquant un fou rire incontrôlable. Crocodile clignait des yeux, perplexe, alors que Richard et Sandra firent mine de n'avoir rien entendu.
Zoro observait du coin de l'œil la fille qu'il aimait. Car oui, à présent, il était sûr des sentiments qu'il lui portait. Il la trouvait si parfaite ! Comment pouvait-elle être aussi belle juste en souriant ? Pourquoi avait-il l'impression de recevoir un électrochoc rien qu'en l'effleurant ?
Beaucoup de questions se bousculaient dans la tête du jeune. Il décida d'agir. Il avala sa salive avec difficulté, avant de poser sa main sur l'une des cuisses parfaites de Robin. Celle-ci le dévisagea pendant quelques secondes, agréablement surprise. Elle ne s'y était pas vraiment attendue. Il n'avait pas vraiment l'air de quelqu'un très tactile. De plus, elle s'était souvent dit qu'elle ne l'intéressait pas du tout, et elle accueillit ce petit signe d'affection avec espoir, et glissa doucement ses doigts entre les siens.
Robin observait Zoro, attendant une quelconque réaction de sa part. Il cligna des yeux et continua à manger comme si rien ne se passait, alors qu'a l'intérieur, une violente tempête faisait rage.
Il sentait les yeux bleus de Robin posés sur lui. Il se tourna alors vers son beau visage, aux lèvres pulpeuses qui semblaient si douces. Il plongea ses yeux gris dans les iris d'un bleu profond de Robin.
Elle, de son côté, sentait une vague d'excitation la traverser lorsqu'elle put enfin admirer les traits incroyablement beaux de Zoro, sa fine cicatrice qui semblait cacher tant de secrets, sa mâchoire crispée, lui donnant un air particulièrement viril et attirant. Elle ne se lasserait sûrement jamais de le regarder.
Pourtant, ils durent bien détourner le regard lorsque les autres commencèrent à remarquer la façon insistante dont ils se dévisageaient. Ils auraient tant espéré être seuls. Rien qu'eux deux dans cette pièce.
C'est alors que Pascalette prit la parole.
« - Je peux savoir ce que vous faisiez ? Parce-que pour moi, là, on dirait que la Racaille allait te violer, Robin ! Tu devrais faire attention, Crocodile, si tu veux que ta fille reste vierge. »
Les deux adolescents étaient rouges de honte. Sandra, une main sur le front, secouait la tête avec dépit, exaspérée de la vieille femme. Son mari était occupé à se servir de l'eau, mais ne se rendait pas compte que tout le liquide tombait à côté du verre.
« - Je veux pas la violer !! protesta Zoro, essayant vainement de plaider sa cause.
- Oh, moi, je pense que si ! N'est-ce pas, Hans ?
- Ja Natürlich ! Sein Vater verkaüft ... du weisst shon wass. Mann müss sich nichtmal Fragen stelen. Wir sollten dieser Junge jetzt Raus werfen ! Er ist mir viel zu gefärlich. Und diese komïscher Haar farbe ! Wass soll dass ! Schlümm !
Ich hätte ihn nie in mein Haus rein gelassen. Und ...
- Oui, oui, c'est bon, j'ai compris, Hans, le coupa Pascalette, qui n'avait pas saisi un traître mot de son mari.
- Aber ich ...
- Non ! On a comprit ! »
Zoro se demanda bien ce qu'avait dit Hans. Bizarrement, l'homme avait l'air de comprendre le français, mais ne s'exprimait qu'en Allemand. Comparé à Charlie, le vieux dont il avait fait connaissance à Paris, ce couple était vraiment bourru, comique et bien moins ouvert d'esprit. C'est à peine qu'ils étaient supportables !
« - Dis, papa ! dit alors Robin.
- Oui ?
- On peut sortir de table, le temps que tu fasses le dessert ?
- Bien sûr ! Mais laissez Alice et Daniel vous accompagner, répondit Crocodile. »
Robin devinait bien qu'il leur imposait les jumeaux parce qu'il avait peur des choses qui pourrait arriver si elle était seule avec Zoro.
Les quatre ados se réunirent dans la chambre de Robin. Personne ne parlait, n'ayant aucune idée pour ouvrir une conversation. Sarah ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais se ravisa.
« - Bon. Heu ... on fait quoi ? demanda alors Robin.
- ...
- ...
- ... »
Elle soupira devant le manque de réaction des trois autres.
« - Puisque vous n'avez pas d'idée, c'est moi qui choisi ce qu'on va faire. On va jouer à un jeu que je viens d'inventer ( ou qui existe déjà sans que je le sache ). Le principe, c'est qu'une personne fait tourner une bouteille ( Non, ce n'est pas ce que croyez ) et la personne désignée doit raconter une anecdote sur n'importe quel thème. Cette personne fera ensuite elle-même tourner la bouteille, et choisira le prochain thème. On essaie ?
- Ok, acceptèrent-t-ils en chœur. »
Une fois munis d'une bouteille de coca cola vide, ils s'assirent en cercle sur le sol de la chambre.
« - Le premier thème, c'est ..., Robin se mit à réfléchir.
- Le pire moment de gêne de notre vie ! proposa Alice, toute excitée.
- Pourquoi pas ? »
Robin fit alors tourner la bouteille, qui ne ressembla plus qu'à un tourbillon rouge et vert. Lentement, l'objet ralentit et s'arrêta net. À l'extrémité du bouchon se trouvait justement Alice.
« - J'ai le droit de raconter une anecdote plutôt sur ma mère ? Parce que je vous jure que sur moi, y'a pas grand-chose à raconter ..., dit la fille à la peau mate.
- Non, ça doit être sur soit. C'est la règle, fit Robin d'un air sadique.

Trafic  [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant