En média Diane
Arrivée chez mon beau père, je m'arrêtai quelques instants devant la maison où j'ai passé toute mon adolescence. C'est le parfait cliché d'une maison de riche : une grande villa bourgeoise à la décoration moderne et au minuscule jardin, installée dans le sud de Toulouse.
Je n'ai jamais vraiment aimé cet endroit mais j'ai passé de bons moments avec Athéna. Foutre la pagaille était notre activité préférée. Appels masqués, fausses déclarations d'impôts aux sommes exorbitantes, et puis les petites farces : mettre du sel sur les brosses à dent, de la colle dans les chapeaux, découpé les pantalons au niveau des fesses, faire des noeuds indémêlables avec les cravates de notre beau père, dessiné sur ses livres de comptes On ne s'ennuyait pas !
Alors, c'est avec un peu d'appréhension que je me dirigeai vers mon ancienne chambre.
J'étais seule, Athéna et Joshua étaient encore en train de régler les derniers papiers pour que ma frangine rejoigne la coloc.
J'ouvris la porte. Aussitôt, une odeur de renfermé m'assaillis. Ouah ! Il a caché des cadavres ou quoi ici ? Ça pue la vieille bique !
Je me dirigeai à toute vitesse vers les fenêtres et les ouvris en grand dans un claquement. Enfin, je me retournais, les mains posées sur mes hanches rebondies :
- Cest parti pour un après-midi de grand tri, tonnai-je pour me donner du courage.
Ma chambre d'ado navait jamais été aussi bien rangée que maintenant mais il y régnait quand même un bordel monstre.
Dans le dressing, traînaient deux ou trois robes hideuses que m'avait offert ma belle grand-mère, quelques jeans qui avaient « rétrécis au lavage » et un t-shirt informe qui appartenait à mon ancien mec.
Autour de la poubelle qui débordait, nombre de papiers de bonbons, de chocolats, et de gourmandises sucrées qui étaient maintenant équitablement répartis entre, mes hanches et mes seins.
Le lit était fait. Pour la première fois je pense ! Dans ma petite armoire à CD, s'étaient logées de délicates toiles d'araignées amoureusement tissées par mes amies à huit pattes. Ainsi, elles avaient réduits au silence Queen, Olivia Ruiz, les Beattles, les Fatals Piccards, Serge Gainsbourg, Moriarty, Diams, Kyo, Bobby Lapointe, et Bob Marley qui avaient envahis mon adolescence.
Sans parler des Cd qu'Athéna m'avait piqué : Ben l'Oncle Soul, Asa, Ibraham Malouf, Renaud, ACDC, Mc Solaar, Sinic, et Nina Simone. J'aimais tous mais rien ne se ressemblait. Je me souvenais avoir pigné pour avoir le disque de Jimmy Hendrix mais que mon beau père avait refusé avec fermeté.
Trônait dans ma chambre, en maître, un imposant pupitre en bois de chêne. Ma soeur et mes amis s'étaient cotisés pour me l'acheter. En partant faire mes études, je n'avais pas vu l'utilité de le prendre. Mais maintenant, l'idée me venait que je devrais me remettre à l'accordéon pour mes petits malades. Je pourrais ainsi rajouter « Utiliseuse de vent » à la ribambelle de mes professions !
Enfin, je me mis au travail, et après avoir fait un tas d'affaires à garder, un à jeter, et un à donner, j'étais épuisée.
J'avais récupéré énormément de livres qui m'avaient touchée étant ado et que je voulais relire. Dautres petits jeux étaient dans mon sac, dans l'idée de les distribuer à l'hôpital. Mes CD avaient étés empilés dans un grand carton et ils iraient rejoindre ma nouvelle collection où s'était rajoutée Ariana Grande, Bigflo et Oli, Gauvain Sers, Tryo, Angèle et LEJ. J'étais aussi admiratrice de Boris Vian et Gaël Faye, autant pour leurs livres que pour leurs chansons. J'avais toujours été une mélomane doublée d'une grande lectrice.
Quand je m'affalai sur mon lit, je grimaçai en sentant un truc dur sous mon oreiller rouge sang. Je le soulevai. Rectification, le truc dur n'était pas sous loreiller mais dedans. Je cherchai la fermeture éclair et soupirai en y trouvant un petit cadenas. Ma curiosité était d'autant plus décuplée que je n'étais pas quelqu'un de particulièrement méfiant ! Alors qu'avais je voulu cacher dans cet oreiller ?
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Grosse
General Fiction"Grosse.. On ne cesse de me répéter ce mot en l'utilisant comme une insulte alors qu'il est si beau! Gro-sse! Les lèvres qui forment un rond, net, précis, beau : "Gro". Et puis, la bouche en cœur devient sourire pour susurrer le "Sse". C'est comme...