II

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– Toujours aussi agitée ?

Mon meilleur pote ne cesse de se marrer, face à moi qui suit totalement désespéré de cette classe.

– Je ne les supporte plus, je te jure ! Je ne comprends pas pourquoi ils se sont inscrits si cela ne leur plaît pas...
– Adam, t'es bien trop innocent pour ce monde... Choisir entre un cours avec des obligations, potentiellement des devoirs toutes les semaines et un autre absolument distrayant avec une professeure qui fume probablement des substances illicites, on ne va pas se mentir, le choix est vite fait.

Je souffle, démoralisé et Hugo passe un bras autour de mes épaules, comme pour me soutenir. Je ne tarde pas à retrouver le sourire à ses côtés quand il me raconte ses histoires.

En cours d'Histoire, il y a Cesar.
Cesar, c'est le genre de garçon désintéressé de tout de qui l'entoure. Pourtant, quand il s'agit d'Histoire, il a cet air passionné. Il ne parle pas beaucoup, mais tous les mots dits par le professeur semblent lui donner une envie constante de s'exprimer avec enthousiasme et intérêt.

J'avoue que le regarder est vraiment agréable. Il pourrait donner envie à n'importe qui de s'intéresser aux cours d'Histoire, même les plus inintéressants. Tout semble le fasciner, jusqu'à la moindre date possible. Et moi, quand je le regarde, je souris stupidement parce que j'imagine un petit garçon impressionné du monde qui l'entoure.

J'attrape mon crayon mâchouillé et dans un coin de mon cahier, je dessine son doux profil.
Sa peau semble incroyablement douce, sa mâchoire est saillante, donnant à son visage cette forme un peu plus carrée. Son nez fin et droit est facile à dessiner, tandis que ses lèvres roses et épaisses m'appellent furieusement. Il semble concentré et ne lache pas le professeur du regard. Ses perles marrons enfermées dans ses yeux en amandes font vibrer mon coeur. Quelques gribouillis circulaires pour ses cheveux bouclés, brins avec quelques reflets blonds. J'ajoute deux points, pour les deux grins de beauté, dans l'angle de son œil, sur sa pommette, et l'autre sous son sourcil touffu.

J'observe mon œuvre totalement imparfaite de ce visage qui me donne des frissons, puis j'arrache le bout de ma page pour garder précieusement cette ébauche. Le bruit semble l'interpeller, il se tourne dans ma direction. Ses yeux tombent droits dans les mains et gêné, je me mets furieusement à rougir.

Il m'offre pourtant un grand sourire et je détourne les yeux pour essayer de me calmer, chamboulé.

l'art et l'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant