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La colonne de chars roulait à travers les friches et sur les routes désaffectées. Le réseau routier était presque inexistant, et les blindés roulaient à vitesse modérée. Le plan de bataille était clair, et la quatrième compagnie blindée devait attaquer par le flanc, accompagnée de la septième compagnie niggienne. Pour l'instant, les fantassins étaient assis sur les véhicules, et ils descendraient quand l'ordre d'assaut serait donné. Ils avaient été séparés de la colonne principale un quart d'heure plus tôt et ne participeraient pas à l'assaut central, qui regrouperait la plupart de leur force. Leur rôle était de contourner les défenses peaux-vertes et de briser les xenos le dos à leur rempart. Au loin, Kessler entendait les grondements du bombardement des quelques pièces d'artillerie du régiment. Elles étaient peu nombreuses, et servaient à pilonner des points précis avant les attaques. Elles gâchaient l'effet de surprise, mais celui-ci aurait eu de toute façon peu d'intérêt contre des créatures incapables de ressentir la peur et la surprise. Et cela aurait le mérite de détourner l'attention des orks des attaques de flanc.

Kessler se trouvait à l'avant de la colonne, scrutant le paysage à la recherche du moindre ennemi. Ils approchaient des villages, qui avaient visiblement été reliés par des constructions précaires bricolées par les peaux-vertes. Il savait qu'à son opposé, la cinquième compagnie effectuait une manœuvre similaire, et il comptait prendre les ennemis complètement au dépourvu. Alors que les chars avaient enfin terminé de contourner les habitations, les fantassins mirent pied à terre et s'élancèrent, sans pouvoir égaler la vitesse des blindés.

En s'approchant des fortifications de bric et de broc, la compagnie blindée déchaîna l'enfer sur les orks. Cinquante canons de gros calibre tirèrent en même temps, vaporisant un large pan de murailles. Lancés à pleine vitesse, les chars diminuaient rapidement la distance entre eux et les orks. Ceux-ci réagirent instantanément, remplissant l'air de munitions de petit calibre et de rares roquettes imprécises, qui s'envolaient en tournoyant, et qui touchaient rarement leur cible. Les blindés percutèrent enfin les débris des murailles, envoyant des morceaux de métal voler dans les airs. Les orks tentèrent de se regrouper pour charger la quatrième compagnie, mais ils furent rapidement éparpillés ou massacrés par les bolters lourds et les obusiers. Kessler ordonna à ses hommes de faire halte pour attendre les niggiens qui arrivaient derrière eux. Ceux-ci ne recevaient presque aucun tir, les défenses ennemies de la zone ayant été détruites. Ils atteignirent la bordure des habitations et rentrèrent dans les bâtiments, pour les purger de toute présence ork et déjouer les éventuelles embuscades. Kessler ordonna à sa compagnie de se disperser et de couvrir tout le village, pour le purger de tous ses parasites. Son char poussa vers l'avant, suivi de ceux de Mautte et Garten.

Ils avancèrent à une allure modérée en s'engageant dans une avenue, laissant le temps à leur escorte d'infanterie de les suivre. Une bande d'orks surgit d'entre deux maisons en chargeant droit sur eux, criant de tous leurs poumons. Ils se trouvaient déjà trop près pour l'obusier du char, mais les bolters lourds latéraux s'en donnaient à cœur joie. Kessler ouvrit l'écoutille et hissa le haut de son corps hors de la tourelle. Il agrippa le bolter d'assaut sur pivot de l'anneau de tourelle et tira en direction des ennemis. Le pilote, Kern, fit pivoter le char pour donner un meilleur angle à la tourelle latérale de gauche, mais cela bloqua celui du bolter lourd de droite. Kessler réduisit le torse d'un des orks en pulpe, et sectionna les jambes d'un deuxième. Deux d'entre eux, qui se suivaient en courant à toutes jambes furent vaporisés par un seul tir du canon laser de front. La charge perdait de son élan de seconde en seconde, et les orks commençaient à se jeter à couvert ou à faire demi-tour.

Soudain, l'un des murs de ferrobéton d'un bâtiment devant eux explosa. Du nuage de poussière émergea un trio de machines de guerre montées sur pattes, Elles avançaient en claudiquant, équipées de scies circulaires démesurées et d'armes lourdes. C'était de pâles copies des dreadnoughts space marines, abritant un ork implanté en leur sein, et étaient réputées pour être très instables. Les machines firent feu de leurs deux mitrailleuses secondaires, et une roquette vola au-dessus des Leman Russ. Les xenos, galvanisés par l'arrivée de ce trio, chargèrent en poussant un cri de guerre.

Le Feu et l'EnclumeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant