Naufragé

Chapitre 1

Avant de commencer 

Bonjour à tous !  

Naufragé est une petite histoire que j'ai commencé il y a deux ans, pour le Mermay, et que je ne continue en fait qu'à chaque mois de mai, quand mon fil facebook/twitter/tumblr est envahi de jolis dessins de sirènes et que l'envie d'écrire sur ce thème revient. C'est une histoire qui est TOTALEMENT dans ma zone de confort et qui  ne réinventera rien, mais l'internet n'a pas encore assez de mermenporn à mon goût ! Elle comptera quatre ou cinq chapitres environ, il me manque encore le(s) dernier(s) à écrire mais il devrait arriver assez vite.

Merci à tous et bonne lecture !

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Les radars de la garde orbitale avaient vu juste. L'aéronef tomba du ciel exactement à l'heure prévue, fendant le bleu intense de l'horizon d'une ligne oblique de fumée blanche.

Keridan l'aperçut depuis la plage, alors qu'il guettait déjà depuis plusieurs minutes, la main en visière au-dessus de ses yeux. Le vaisseau chutait en direction d'un récif rocheux qui affleurait à la surface de l'océan. Le crash aurait lieu bien avant qu'il ne l'atteigne. Mais sa trajectoire rectiligne était plutôt un bon signe. Les systèmes de navigations étaient sûrement encore intacts.

Les passagers allaient survivre à l'impact.

Calmement, Keridan retira ses vêtements de toile pour les abandonner dans sa cahute. Ses pieds s'enfoncèrent dans le sable brûlant jusqu'à ce que les premières vagues chatouillent ses orteils. L'eau était tiède au cœur du lagon ; sans frémir, il s'immergea jusqu'à la taille avant de plonger dans les flots. Son corps réagit aussitôt à l'étreinte familière de la mer. Au milieu des coraux, Keridan se propulsa dans les profondeurs d'un puissant coup de nageoire. Quelques poissons s'enfuirent à son passage, mais la plupart des habitants du lagon n'étaient plus dérangés par la présence de cette grande créature à la peau sombre et aux écailles claires. L'onde de choc du crash, en revanche, se propagea si loin à travers l'océan que durant quelques instants, toute la faune en fut affolée.

Au loin, quelques débris strièrent l'horizon des fonds marins. Ils avaient déjà disparus au milieu des coraux lorsque Keridan arriva à leur hauteur.

Quand il perça la surface, une odeur de brûlé envahi ses narines. Le vaisseau ne s'était pas écrasé. Il ne s'était pas vraiment posé non plus, sa course arrêtée par un éperon rocheux, à moitié suspendu au-dessus des vagues. Une épaisse fumée blanche se dégageait de la carlingue.

Keridan s'approcha prudemment, contourna la carcasse à la recherche du cockpit. L'appareil n'était pas énorme. Un module bi-place, probablement issu d'un aéronef beaucoup plus gros. Il se hissa à la force de ses bras sur un rebord intact de l'épave, se soulevant hors des flots. Il connaissait ce genre de modèles. Ils étaient équipés d'une manette d'urgence.

Le cockpit s'ouvrit dans un sifflement pneumatique et le corps du pilote chuta comme un fruit trop mûr. Frappé par sa masse, Keridan le récupéra de justesse. Ils retombèrent ensemble dans une grande gerbe d'eau salée. Sûrement poussé par la peur de la noyade, le naufragé se débâti aussitôt et Keridan dut le maintenir d'une poigne solide contre son torse pour qu'il ne se fracasse pas contre les rochers.

– Calme ! dit-il malgré le bruit des éclaboussures. Je suis Thalasséen.

Le pilote cessa aussitôt de s'agiter. Le bruit de sa respiration rapide était amplifié par le micro de son casque. Si la vitre opaque était fêlée, elle avait tenu bon. Keridan le garda contre lui jusqu'à ce ses jambes cessent de remuer contre sa longue queue de poisson et qu'il accepte de se laisser ballotter par les vagues.