Le dernier jour...

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   La comtesse fut placée dans une geôle pour la nuit. Elle fut contrainte de lutter contre la faim et la soif car rien ne lui fut donné. Ses pensées la tourmentaient.

   Alors que le soleil se levait, la comtesse versa quelques larmes.

–  La marquise est morte, et moi je suis condamnée à tort... Je ne supporte pas l'injustice ! Pitié qu'un miracle se produise !

–  Vous allez être conduite sur l'estrade. Le bourreau vous y attends. dit un garde.

–  Quelle mort vais-je connaître ?

–  Une mort douloureuse... vous allez être pendue.

–  C'est... Horrible. fit la comtesse. Pitié, ne m'y emmenez pas !

–   Vous me voyez navré, mais j'en suis obligé. Venez. Nous sommes attendus.

   La comtesse sortit de sa geôle. Elle fut accompagnée par le garde. Son âme l'avait quittée dès qu'elle avait posé un pied dans cette geôle. Il ne restait plus qu'un corps, dépourvu de sentiments. Un corps en vie, qui allait brutalement cesser de vivre.

   Alors qu'elle passait sa tête dans le noeud coulant, et qu'elle faisait ses dernières prières, elle se mit à pleurer.
Une personne dans le public avait le sourire. C'était Mademoiselle Rose.

   Elle s'avança, et prit la parole.

–  Tu m'as bien servie d'alibi ! Tu n'es qu'une ignorante ! Ça a été très simple d'en venir à mon but...

   Le bourreau s'approcha de la comtesse et s'apprêtait à enlever le tabouret sur lequel elle était.

   Mademoiselle Rose sourit.

–  Maintenant... commença le bourreau. Adieu !

   Il enleva d'un coup le tabouret. La corde se resserra autour du cou de la pauvre comtesse. Elle mourut sans souffrance, mais elle était innocente.

La tragédie du miroir Où les histoires vivent. Découvrez maintenant