C'était une drôle de journée.
Hannah marchait d'un pas légèrement pressé dans la rue. Elle avait oublié son déjeuner chez elle, dans sa petite chambre étudiante trop chère pour ce que c'était, alors elle était partie chercher une salade ou bien un sandwich au supermarché le plus prés de l'Université dans laquelle elle étudiait. Elle n'avait pas spécialement envie de sortir, vu comme le temps semblait incertain, mais la faim qui titillait son ventre lui donnait le courage de braver les éléments. En cette fraîche matinée de Mars, les habitants de la petite ville de Lupaine avaient vu s'enchaîner depuis le lever du soleil à la fois la chaleur brûlante de l'été, une pluie battante accompagnée d'un brouillard épais, mais aussi une fine couche de neige fondue et douce. Décidément, c'était bien une drôle de journée.
Après avoir remerciée d'un sourire la caissière pourtant très désagréable, Hannah sortir du magasin en ouvrant grand le parapluie qu'elle venait d'acheter ; la pluie avait repris. A peine avait-elle fait quelques pas dans la rue bruyante qu'une bourrasque violente l'envoya au sol, faisant fuir au passage son parapluie neuf qu'elle regarda rouler aussi loin que sa vue limitée par la pluie le lui permettait. Mais elle s'en fichait. Elle cherchait des yeux un lieu où s'abriter, la puissance des secousses s'intensifiant, mais les magasins, boutiques, et autres cafés faisaient descendre leurs rideaux de fer pour tenter de se protéger de la colère du ciel. Hannah se rendit alors compte que quelques dizaines de personnes étaient dans le même cas qu'elle, courant dans tous les sens dans une agitation sans nom. Elle devait se réfugier quelque part. Elle se leva avec beaucoup de difficultés et s'accrocha à un panneau publicitaire affichant fièrement la mascotte de Pringles avec sa moustache et son monocle qui, lui aussi, vacillait. Elle avait mal à de nombreux endroits, mais la panique de sentir la gravité du temps aller crescendo lui faisait vite oublier des douleurs. Elle cherchait des yeux un coin où se cacher, mais elle ne voyait plus à plus de trois mètres. Elle n'entendait que des cries et le bruit des bâtiments s'effritant. Une personne qui passait près d'elle, en courant se fit assommer par un vélo emporté dans le vent. Hannah resserra inconsciemment ses mains autour de la barre de fer froide, mais elle sentait ses doigts glisser lentement. Une petite fille tenta d'attraper la main d'Hannah pour ne pas s'envoler, mais elle n'y parvint pas et son tout petit crâne s'écrasa contre le pare-brise d'une voiture qui roulait sans conducteur. Elle sentait son coeur battre si fort que ça lui donnait une migraine, bien que ce soit le cadet de ses soucis. Elle voulut pleurer, appeler à l'aide. C'était trop tard pour ça. Bientôt, un son assourdissant vont résonner dans ses oreilles, lui arrachant un hurlement ininterrompu de douleur. Elle sentit un liquide visqueux s'échapper s'échapper de sa bouche, ses oreilles, des yeux, qu'elle sentit alors fondre, se dissoudre, ou exploser ; la douleur était là même. Ses hurlements redoublèrent. Elle lâcha le panneau pour se couvrir les oreilles, et se sentit alors emportée dans la rue. Et puis, dans un ultime moment de vie, tout devint blanc, calme, léger.
C'était la fin.
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APOCALYPSE
Science Fiction2067, le Président de la République française, Mathis Visel, est confronté du jour au lendemain à un événement jamais vu dans l'Histoire de l'humanité : la moitié du pays a disparu de la surface de la Terre, emportant des millions d'innocents dont s...