Tapis dans l'ombre

Chapitre XIV

Le soleil se couchait lentement à l'horizon. Teintant le ciel d'une couleur jaune-orangée au dessus de la ville. A travers les vitres sales et en très mauvais état, Morgane observait la beauté du spectacle. Une larme coula sur sa joue.
Elle s'était réveillée dans une grande salle au murs de pierres grises. Une grandes portes en bois en face d'elle, deux chaises et de grandes fenêtres étaient les seuls éléments venant donner à cette pièce un aspect très mystérieux.
Au début, elle avait eu peur. A présent c'est de la tristesse qui l'envahi. Peu être ne reverrait elle plus jamais ses proches ?
Son téléphone lui avait été enlevé et ses mains solidement attachées à une barre métallique, sortant du mur. Elle n'y était que depuis 30minutes, grand maximum, et pourtant elle sentait déjà la fatigue et la solitude lui peser.
Elle restait là, silencieuse et perdue.
C'est à ce moment précis, lorsque le soleil disparut totalement derrière les immeubles mal entretenus du quartier, qu'elle entendit un bruit de pas de l'autre côté de la porte en bois. Une clef s'insérera dans la serrure.
Morgane hésita à crier. Elle avait déjà essayé mais cette endroit paraissait perdu et désert. Elle décida d'attendre.
Les bruits de la clef dans la serrure s'arrêtèrent soudainement. Quelque secondes s'écoulèrent avant que la poignée s'abaisse. Une fois. Puis deux. La porte laissa entrer un léger filet de lumière. Le grincement vint briser le silence. Et la porte s'ouvrit en grand. La lumière était tel que Morgane ne put qu'apercevoir une silhouette dans l'encadrement de la porte. C'était un homme. La trentaine. Avec un pantalon noir et un pull simple sous une veste en jeans.
Morgane posa son regard sur son visage. Elle crut faire un arrêt cardiaque en voyant son sourire familier. Oui. C'était bien lui. Il n'y avait aucun doute.

- Excuse moi, commença t il simplement, je n'ai pas trouvé de meilleure solution...

- Que de me kidnapper et me ligoter ici ?!

- Oh ! Excuse moi. Je vais te libérer. C'était une simple précaution.

Morgane n'en croyait pas ses yeux, ni ses oreilles. Elle réussit quand même à  formuler sa question :

- Pourquoi avez vous fuit après l'arrestation de Julie Roand ?

Le docteur était décontenancé. Il enleva les liens qui retenait Morgane.

- Monsieur Bond ? Pourquoi je suis ici ?

- Excuse moi

- Arrêter de vous excuser

- Tu peux me tutoyer

- Je suppose que je ne suis pas ici pour rien ?

- Est ce je suis obligé de repasser un de tes interrogatoire ?

Morgane se senti attaquer. Elle se releva en massant ses poignets. Tandis que le docteur ne bougea pas. Il lui indiqua une des deux chaise en plastique avant de lui proposer de s'assoir.

- Ça risque d'être long.

- Je m'inquiète docteur.

- Appelle moi Chris.

- D'accord...Chris. Je ne veux pas vous...euh...te refaire passer un interrogatoire mais je suis quand même très curieuse de la raison qui vous a poussé à me kidnappé !!

- Tu veux de l'eau ?

- Ne retarde pas la discussion, ma mère va s'inquiéter.

- Bien sûr.

Il fouilla dans la poche de sa veste et en sortit un iPhone blanc.

- Reprend ton téléphone

- Merci. Et maintenant j'aimerai avoir des explications

- Je me suis enfui car j'ai peur

- Peur de quoi ? Si vous n'y êtes pour rien dans le meurtre alors vous n'irez pas en prison

- Si. J'y suis pour quelque chose dans ce meurtre. Je l'assume. Mais le problème ce n'est pas ça.

- De quoi avez vous peur ? Et en quoi êtes vous complice du meurtre de M. Roand ?

- C'est plutôt de qui j'ai peur...

- C'est un proche ? La police ? Moi...?

- Calme toi Morgane.

Cette dernière se tut. Elle prit la chaise à côté d'elle pour s'y assoir. Le docteur ne l'avait jamais appelé ainsi, par son prénom.

- Pour commencer, je ne suis pas complice dans ce meurtre. Julie n'y est pour rien. C'est moi le responsable de la mort de M. Roand.

- Expliquez

- Mercredi 8 septembre, contrairement à ce que vous croyez je n'ai pas empoisonné M. Roand avec un vaccin. Mais j'ai donné un poison capable de tuer instantanément un homme a une personne mal attentionné... Ce que je n'aurai jamais du faire.

- Comment te l'ai tu procuré ? Et à qui l'as tu donné ? 

- C'est là que tout devient intéressant. Je n'ai pas les moyen pour me le procurer...

- Mais cette personne à qui tu l'as donné avait les moyens je me trompe ?

- Exactement. A vrai dire je n'ai jamais voulu tuer M. Roand... C'est cette personne qui m'a demandé de le faire et j'avoue que sa pouvait m'arranger... Surtout si je pouvait enfin conquérir le cœur de Julie Roand.

- Mais qui est cette personne !?

- Elle a un réseau très étendue sur toute la ville. C'est d'ailleurs pour ça que je t'ai fait venir ici, là où personne ne...

- Pourquoi tu ne me dis pas directement qui s'est !?! Je veux juste un nom !!

Morgane se leva brusquement de sa chaise, la faisant tomber à terre. Elle était énervée.
Puis tout se passa très vite.
Chris Bond, prit par surprise, fit un sursaut sur sa chaise. Il voulut se relever, afin de raisonner Morgane. Cette dernière n'en pouvait plus de ne pas connaitre le fin mot de cette histoire. Le docteur, comme si un élément vint le perturber, se tourna vers une des grandes fenêtres. Morgane ne se doutait de rien. Et pourtant il l'avait dit. Il se méfiait de quelqu'un et non pas de quelque chose. Et ce quelqu'un devait être tapis dans l'ombre d'un immeuble depuis le début. Et ce quelqu'un était armé.
C'est aller tellement vite. La détonation arriva aux oreilles de Morgane seulement après qu'elle ai vu la vitre de la fenêtre se briser en mille morceaux. C'est seulement après s'être réfugiée a même le sol, ses mains sur sa tête, qu'elle vu Chris. Il était affalé sur sa chaise, les mains pendantes, touchant terre. Son front saignait. La balle avait dut s'enfoncer et il était mort sur le coup. Le sang de Morgane ne fit qu'un tour. Elle s'élança vers la porte en bois, son téléphone à la main. Les balles fusaient autour d'elle. Projetant des éclats de verres dans la pièce.
La porte donnait sur la rue, une rue qu'elle ne connaissait pas. Elle remarqua quand même les rails pourris de la vielle gare. Elle se cacha dans un coin et appela, non pas sa mère, mais le numéro privé de l'inspecteur Farouche.