OUBLIER - dramione

Chapitre 1

Pour @claireee_mnc_   qui a été la première à découvrir cette histoire. Je t'aime Pansouille.

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Demain, on sera le jour de la rentrée. Demain, elle devra se préparer à un an encore. Mais ce ne sera pas pareil. Ce ne sera plus jamais pareil. Tous ces morts, tous ces blessés... Depuis la 1ère année, elle et ses amis n'avaient jamais été tranquilles, toujours traqués par ce même homme, Voldemort. Ses amis... De tout l'été, ils ne lui avaient pas envoyé la moindre lettre. Mais elle savait qu'ils avaient besoin de temps en famille, après la mort de Fred et leurs nombreuses blessures. Et elle, pendant l'été, elle était restée, deux mois, dans le lit de cette auberge insalubre. Elle n'avait nulle part où aller, rien à faire, personne à voir. Elle était sortie, une seule fois, sur le chemin de Traverse, pour acheter ses livres. Il n'y avait pas beaucoup de monde ; la plupart des gens étaient en famille, à panser les blessés. Mais elle... Elle, elle était seule, elle, elle n'avait personne, plus personne... Ses parents ne se souvenaient plus d'elle, elle les avait oubliettés pour leur sécurité, et le sort était tellement puissant qu'il était irréversible. Une sorte de sortilège impardonnable...

Elle secoua la tête. Il ne fallait pas qu'elle pense à ça. Il ne fallait pas qu'elle pense tout court, sinon elle se mettrait inévitablement à pleurer.

Elle s'allongea sur son lit, ferma les yeux, laissa son esprit divaguer vers le souvenir d'une photo qu'Hagrid avait pris en première année : Harry et Ron courant et elle, les cheveux au vent, les rejoignant en riant. Tous trois s'esclaffaient, paraissaient tellement innocents... Ça lui paraissait tellement lointain et pourtant... C'était il y a 7 ans à peine. Et pourtant, en 7 ans, le monde avait changé, et elle était passée de petite miss-je-sais-tout à héroïne de guerre...

Quand elle s'endormit, une larme s'échappa de son œil gauche et roula le long de sa joue pour aller s'écraser contre l'oreiller.

***

Le lendemain, Hermione se réveilla de bonne heure. Elle se prépara, rassembla ses affaires et transplana.

Arrivée dans un coin retiré de la gare moldue, Hermione souffla un grand coup et se dirigea vers le mur entre les voies 9 et 10...

Sur la voie 9 3/4, elle remarqua que le quai était plus calme que d'habitude. Aussitôt, elle ne put s'empêcher de penser à Lavande, Fred, Colin Crivey, Lupin et Tonks, et tellement d'autres, et elle ne put que se sentir affreusement coupable.

Sans regarder tous les gens qui lui faisaient des signes, car elle était depuis deux mois en Une de la Gazette du Sorcier : "les filles qui ont sauvé le monde", baissant la tête et regardant ses pieds, la jeune fille entra dans le train et se dirigea, comme à son habitude, vers le dernier compartiment.

Il n'y avait encore personne ; tant mieux. Elle put un peu réfléchir parmi toute cette agitation. Voyons... Comment se dérouleraient les retrouvailles avec Harry et Ron ? Elle serrerait Harry dans ses bras, ferait un signe de tête à Ron sûrement - ou peut-être lui serrerait-elle la main ? Oui parce que, après deux mois sans nouvelles, il ne pouvait pas revenir gentiment vers elle et reprendre leur relation amoureuse là où ils l'avaient laissé. Elle savait que les Weasley étaient en deuil de Fred, que Harry était en deuil de tout le monde, mais elle ? Ses parents n'étaient-ils pas morts, pour elle, en quelque sorte ?

Soudain la porte du compartiment s'ouvrit. Mais elle n'eut pas le temps de lever les yeux que la porte coulissa pour se fermer avec un "oh pardon !" d'une voix traînante qu'elle jugea extrêmement familière.

Durant tout le trajet, elle fut seule, et finit par s'endormir. Elle ne se réveilla que lorsque le train s'ébranla à l'arrêt ; son compartiment était toujours vide.