OUBLIER - dramione

Chapitre 37

C'est pas de l'amour, c'est pas de l'amour, c'est pas de l'amour, se répétait Hermione. Elle soupira. Si, pour elle c'était de l'amour. Peut-être que Drago l'aimait aussi, après tout. Peut-être qu'il l'appréciait, comme elle avait dit à son meilleur ami. Ca lui allait, n'est-ce pas ? Il l'avait embrassé. Ca lui allait.

Elle rejoint Drago, Harry sur ses talons, devant la Grande Salle. Elle remarqua Théodore qui attendait derrière lui. Il semblait d'ailleurs trouver la couverture d'un de ses livres poussiéreux très intéressants. Drago s'avança vers Hermione, lui sourit.

- Je vois que tu as eu la même idée que moi, dit-il en esquissant un coup de menton dans la direction d'Harry, qui regardait au loin, dans le couloir, en attendant. C'est le seul que j'ai pu amener.

Ca lui allait, après tout Pansy et Daphné étaient liguées contre elle, probablement Astoria aussi, après tout. Et Blaise... Elle tenta de ne pas montrer sa tristesse quand elle repensait à lui. Ce n'était pas tout le temps, mais quand ça lui prenait, elle devenait nostalgique de tous les moments qu'ils avaient passé à se tenir compagnie, dans sa chambre, quand elle ne voulait pas sortir. Elle hocha la tête.

- Ca ira, fit-elle avec un petit sourire.

- Oui. Bon, je l'ai un peu forcé, mais je pense qu'il est juste gêné, il avait quand même envie de venir. Enfin... compléta-t-il en regardant rapidement son meilleur ami et en esquissant un sourire désolé pour lui.

- Harry également. C'est stupide, tout ça. Surtout que nous sommes les deux qui sommes censés nous détester le plus.

- Alors c'est uniquement ridicule. McGonagall aura eu ce qu'elle voulait, nous allons réconcilier les maisons historiquement ennemies.

- Ne parle pas trop vite quand même. On ne garantit rien.

- C'est moi le pessimiste. C'est un premier pas. Ca va aller, ils ne vont pas s'entretuer.

Il se rendit compte de la stupidité de sa dernière phrase, tenta de rectifier :

- Enfin... Tu vois.

Hermione éclata de rire, il la regarda et se mit à rire aussi, ébloui par son visage chaleureux, son sourire accueillant ; les deux garçons derrière eux levèrent la tête. Ils se dévisagèrent mutuellement, toujours aussi gênés. On n'aurait pas pu voir de spectacle si improbable : Hermione et Drago qui riaient ensemble, à quelques centimètres seulement l'un de l'autre, le courageux Harry Potter et l'impassible Théodore Nott, qui les regardaient, embarrassés, les yeux plus attirés par leurs chaussures qu'autre chose.

Derrière Hermione, Drago vit Pansy et Daphné sortir de la Grande Salle. Elles les regardèrent de haut en bas, les yeux remplis de dédain, et Pansy suivit Daphné qui accéléra subitement le pas loin d'eux. Drago leva les yeux au ciel en se rappelant l'acte ignoble que ses deux anciennes amies avaient fait à Hermione. Ils se parlaient tout juste, à ce moment-là. Il n'en restait pas moins que cet acte était affreux, et totalement indigne d'elles. Il ne pouvait décemment pas continuer à rester leur ami, surtout par rapport à Hermione, qu'il avait juré de protéger contre toutes les personnes qui voudraient la poignarder dans le dos. Hermione était plus importante. Il se promit d'aller leur parler rapidement, leur faire savoir qu'il était au courant de leur comportement - et il faudrait que Théo choisisse son camp aussi. Il détestait avoir à faire ça, il voulait garder tous ses amis. Mais il ne pouvait pas supporter n'importe quoi non plus.

Drago glissa sa main dans la paume d'Hermione, et il l'attira vers la sortie vers le parc. Hermione héla Harry pour le ramener à la réalité, et les deux garçons suivirent le couple jusqu'au parc. L'air frais du matin les glaça immédiatement, rougissant leur peau. Hermione sentit ses doigts se raidir dans la main de Drago, qui la serra plus fort pour la réchauffer. Ils se dirigèrent vers un endroit au soleil, tout près du lac. Harry s'assit à côté d'Hermione, Théodore ramena ses jambes et appuya son menton sur ses genoux, de l'autre côté, près de Drago. Hermione contempla le bleu sombre, froid, lisse, de la surface du lac, pendant quelques instants, quelque peu gênée de la situation. Comment commencer une conversation, comment amener à une discussion quelque peu construite entre leurs deux meilleurs amis respectifs ? Encore une fois, beaucoup trop fréquemment au goût d'Hermione, la jeune fille pensa que si Blaise était là, il aurait pu réchauffer l'atmosphère facilement. Aucun d'eux n'était réellement sociable, et ne savaient pas réellement comment engager un échange.