OUBLIER - dramione

Chapitre 31

"Demain, 19 heures, dans mon bureau. ... Je suis sûre que vous l'aviez cherché, Mr Malefoy."

Et le professeur McGonagall avait tourné les talons et était partie d'un pas saccadé, l'air courroucée.

Hermione se retourna sur le ventre dans son lit, les bras serrés autour de son oreiller. Elle expira longuement. Elle avait eut une heure de colle. Peut-être même plus, ça dépendait pendant combien de temps la professeure les avait regardé avant d'intervenir. Hermione se doutait qu'ils avaient du enfreindre plus d'un point du règlement intérieur en courant comme des dératés dans les étages.

Ils... Hermione repensa à la scène qui s'était déroulée une heure plus tôt.

Après que McGonagall ait commencé à partir, Drago tourna la tête vers Hermione, sans la baisser, pour la regarder de toute sa hauteur. Il la regarda sans rien dire, sans bouger. Son visage était parfaitement froid et impassible, mais Hermione se sentit mourir en voyant que ses yeux gris brillants de colère lui étaient destinés. Il ne fit rien de plus que la regarder, pendant de longues secondes qui parurent une éternité à la brune qui ne le regardait qu'en biais, incapable de le regarder en face tant elle avait honte. Puis Drago tourna les talons, calme, aucune émotion perceptible.

En se retournant, Drago lança, d'une voix froidement coléreuse, comme elle ne l'avait jamais entendu:

- Qu'est-ce que vous avez à regarder ? Le spectacle est fini.

Il avait retrouvé sa voix méprisante et méchante. Hermione soupira, le regarda avancer à pas rapides dans le parc puis passer la porte pour rentrer dans le château ; elle avait probablement tout gâché.

Elle s'avança à son tour dans la rangée d'élèves qui la regardaient tous en silence. Elle traversa le parc, la tête vers le bas, les yeux regardant ses pieds, et monta jusqu'à la tour des Gryffondor à pas lents, en silence.

Elle se redressa et s'assit sur sa couette, son oreiller sur les jambes. Elle soupira. Ça faisait une heure qu'elle se morfondait dans sa chambre, repensant sans arrêt à ce qu'il s'était passé. Heureusement, elle n'avait croisé aucun de ses amis, seulement d'autres Gryffondor, qui ne lui avaient posé aucune question. Il semblait, tant mieux pour elle, que les spectateurs de son récent exploit n'étaient pas des élèves qui oseraient lui demander ce qu'il s'était passé. Elle voulait à tout prix oublier tout cela, et dans un deuxième temps, se faire pardonner.

***

19 heures moins cinq. Hermione se présenta devant le bureau de la directrice. Malefoy n'était pas là. Peut-être avait-il décidé de ne pas venir, car sa punition était totalement injuste, ou peut-être avait-il parlé avec le professeur McGonagall et elle lui avait retiré sa punition en comprenant ce qui s'était passé. Hermione, elle, était en revanche toujours punie, elle avait écopée de la première heure de colle de sa vie? Et elle était préfète-en-chef en plus ! Oh là là, McGonagall aurait bien des remontrances à lui faire ! Elle avait complètement failli à son rôle de modèle de préfète-en-chef, et elle ne respectait même pas tous les devoirs que son statut lui demandait : elle n'avait fait aucune ronde dans les couloirs depuis belle lurette, ne s'était pas occupée des élèves de Gryffondor ou encore des préfets de 5ème année de sa maison. Son rôle lui avait seulement demandé de préparer deux bals, et elle avait même une chambre pour elle seule, sans rien faire pour la mériter.

Le temps qu'elle pense à tout cela, la porte de l'ancien bureau de Dumbledore s'ouvrit, et le professeur McGonagall apparut dans l'entrée, une main sur l'encadrement de la porte.

- Bonsoir Miss Granger, entrez.

La voix de McGonagall était si sèche et sévère, Hermione se mit à regretter tout ce qu'il s'était passé, elle avait peur de décevoir sa professeure préférée.