Amour tronqué

Chapitre 6

Lou

Nous sommes au stade, je suis l'arbitre. Aaron joue sur un terrain à côté, j'ai un œil sur lui. Je crois que je vais perdre mon pari, ils sont tous déphasés c'est pas possible. En début de match Cameron est passé à côté de moi en me disant "c'est parti, jouons". Il a dit à Matteo et Jules que Léo et moi avions rompu. Le changement a été direct. Matteo est venu me voir pendant la mi-temps, en me demandant comment j'allais.

- Ça ira.

- Hé bien en tout cas si tu as besoin de parler, appelle moi, je suis passé par là il n'y a pas longtemps. On peut se faire un film ou autre chose c'est comme tu veux.

- C'est gentil merci.

Il a trouvé un bout de papier et a griffonné son numéro dessus, puis il est parti boire un coup avec les gars. Lorsque je me retourne, je suis stupéfaite du regard insistant que me lance Jules. Je commence a être mal à l'aise, mais garde toujours ma façade, après tout faire semblant fait partie de mon éducation.

Si je fais le bilan Cameron a raison mais il a choisi deux célibataires et pas des top-modèles, ça ne prouve rien. Je reste normale et vais boire un coup. Du coin de l'œil, je vois Cameron en pleine discussion avec Arthur qui se frotte les mains. Qu'est ce qu'ils préparent ? Mon petit copain se tourne vers moi et me fait un rapide haussement de sourcils. Il est en train de jouer sa meilleur carte, Arthur dans son rôle de Vincent et sa grande gueule.

Vincent s'élance vers moi. Et se pose sur la barrière à coté de moi. Son genou touche mon bras. Il me pousse doucement.

- Alors gamine tu ne crois pas en ton sex-appeal ? Je vais te montrer à quel point tu leur plais même aux plus beaux et même aux maqués.

Je ne lui réponds pas, je n'aime mais pas Vincent même si en cet instant je ne suis pas sûr qu'il joue un rôle. Il descend de la rambarde et met ses bras de part et d'autre de mon corps, ainsi nous sommes face à face. Il est très près, vraiment très près. Les paupières closes, j'inspire fort, il sent bon, comme toujours. Il sent la force, la douceur et la sécurité. Le sentir me fait du bien. Lui aussi a fermé les yeux, il inspire à fond puis plante ses beaux yeux marrons presque noirs dans les miens.

- Pour beaucoup ici tu es la femme parfaite, pour moi y compris.

J'ai du mal à assimiler ce qu'il me dit, surtout la fin. Je ne sais pas si c'est du flan ou pas, je ne sais pas si c'est Vince ou Arth' qui parle. Incertaine, je me défends comme je peux.

- Ça ne prouve rien, Matteo et Jules ont rarement des copines, c'est normal que je les intéresse et toi t'es un gros pervers.

Il rit fort et caresse mes cheveux comme il aime le faire. Il reprend son sérieux. Il me dit tout bas que je lui manque. Enfin je crois. J'ai dû rêver.

- Tu sais bébé, Cam et moi on est pareil sur ce point là. Il est aussi, voir plus pervers que moi. Et comme lui, je pourrais arrêter toutes mes petites sauteries, pour toi.

Bébé... il est sérieux, ce sont de vrais sentiments. Mon cœur fait des embardées dans ma cage thoracique. Je baisse les yeux, je n'ose même plus le regarder, je suis effarée, je ne me serais jamais douté. Je dois lui répondre.

- Arth', tu ne peux pas me dire des choses comme ça, pas maintenant.

Il prend mon menton pour que je le regarde, je ne l'ai jamais vu comme ça. Nos visages sont à quelques centimètres l'un de l'autre. Il regarde mes lèvres avec insistance et reprend.

- Je rigole pas ma belle, t'es une nana extraordinaire et tu plais beaucoup. Au plus jeune et au moins jeune que toi.

Il me lâche, se recule et me sourit. Je respire à nouveau, mon corps tendu se relâche.