chapitre douze - retour à la normale

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Mon frère avait le don de toujours me taquiner avec les filles que je ramenais à la maison. Alors comme à son habitude quand il vit Sakino débarquer il ne put s'empêcher de lâcher les quelques remarques qu'il faisait quand ce genre d'événement arrivait, c'est-à-dire assez souvent. Pourtant depuis ma rupture avec Sora qui remonte à un peu plus d'un mois, je n'avais amené personne à la maison. Il avait dû penser que ma mauvaise habitude avait été chassée. La vive sensation de perte d'énergie refit son apparition sans prévenir. Et bien voilà, j'allais enfin retrouver mon corps, me dis-je. Je m'adressais à mon frère : — « Dis-moi Éric, sais-tu quand les parents vont rentrer ? » Il me regardait avec un air songeur, il devait être en pleine réflexion.

— «Il me semble qu'ils rentrent ce soir, mais il est aussi possible qu'ils soient là demain matin,» me répondit-il calmement. Mince ! Cela ne me laissait que quelques heures pour ranger toutes mes affaires indécentes ... Mon frère aîné était un agréable jeune adolescent, un peu plus petit que moi en taille mais sa carrure était plus imposante que la mienne. Vous me diriez sûrement, c'est normal qu'il soit plus large d'épaules que toi, vu qu'il s'agissait d'un homme. Néanmoins, je n'étais pas forcément d'accord, je le battais presque toujours dans les épreuves de force. Ses cheveux bleu nuit, ses traits fins et ses grands yeux bleus ciel lui donnaient un air un peu enfantin et naïf. Toutefois je savais que sous ses airs de garçon innocent se cachait une forte personnalité. Éric et moi avons toujours été proches depuis l'enfance, si bien que pour moi il était mon modèle. Je le suivais partout et je jouais souvent avec lui aux petites voitures ou au football. À vrai dire, en grandissant je regrettai que nous ne soyons plus aussi proches qu'à l'époque. Je me décidais à proposer à Sakino de monter dans ma chambre, pour qu'on puisse être un peu tranquilles que les deux. Je gravissais la dizaine d'escaliers en marbre blanc et je faisais signe à Saki de me suivre jusqu'à la troisième pièce à gauche. Les premières choses qui sautaient aux yeux de mes conquêtes étaient l'immensité de la pièce et la présence de quelques posters sur les murs de jeunes filles dans des poses indécentes et très peu voire pas du tout habillées. Je craignais que cela dérange Sakino, en plus de ça je possédais pas mal de gadgets et de magazines de charme dans mon étagère. Comme je l'avais pressenti, elle me semblait très mal à l'aise en observant ma chambre. — « Candice ... C'est quoi tout ça ?, me demanda-t-elle en pointant l'un de mes posters. Le poster en question était une jeune fille aux cheveux bruns, tirant la langue et ayant glissé une de ses mains dans sa culotte en cuir et l'autre recouvrant son sein droit. — « Ne fais pas attention à ça, ne te focalises pas sur ce genre de détails. » Son innocence me faisait bien rire mais en même temps cela me faisait aussi fondre. — « Cela me met vraiment mal à l'aise ... On ne peut pas aller ailleurs ?, me questionna-t-elle. » Je comprenais son malaise bien évidemment mais y penser me faisait sourire. Je savais ce qu'elle ressentait pour moi et je comptais bien lui faire découvrir moi-même ce que ses sentiments signifiaient, si elle l'ignorait. J'avais senti son coeur s'emballer et son corps se figer sous l'effet de la passion qui la dévorait. — « Tu as fait quoi de spécial depuis ce matin ?, lui demandais-je. La pauvre Sakino était vraiment embarrassée d'être assise sur mon lit près des fameux posters. Elle croisait les jambes l'une sur l'autre et souriait nerveusement. Ses joues et son visage étaient de couleur écarlate et je pouvais apercevoir quelques gouttes de sueur couler sur son front. — « Eh bien, j'ai croisé Illario ce matin quand j'ai été faire les courses. Je me suis sentie particulièrement mal à l'aise en le voyant. Je n'ai même pas osé lui adresser la parole... C'était vraiment étrange comme sensation surtout venant de toi, je pense. » Mince ! Peut-être s'était-elle rendue compte que je craquais pour lui .... Bon pas le choix, je devais lui dire pour Rinko. 

— « Écoutes, je devais sûrement être paniquée pour une autre raison, tu te fais des idées. Devines qui m'a dévoilé ses sentiments ce matin : Rinko . Et je dois avouer que toi aussi tu étais vachement gênée et excitée par sa déclaration. Tu me l'avais jamais dit que tu craquais pour ta meilleure amie, sacrée coquine ! » Elle avait l'air choquée par ce que je venais de lui dire. Comme si elle ne s'y attendait pas le moins du monde. — « Mais qu'est-ce que tu racontes ?! Je ne suis pas amoureuse de Rinko, c'est insensé !  » C'est ce que je pensais, elle ne s'en était pas rendue compte ! Elle ne peut pas le nier, ce que j'ai ressenti était très clair ! — « Cela ne sert à rien de mentir à soi-même, tu sais. Ton corps ressentait des choses très intenses, aucun doute possible c'est de l'amour, crois-moi. » Elle me semblait être tombée de haut, cela devait l'avoir sacrément bouleversée. Tout son corps s'était laissée tombé sur mon lit, le choc devait avoir été important pour avoir réagi ainsi. Elle se mit à sangloter de plus en plus fort. Je lui apportais ma peluche favorite, un lapin blanc prénommé White et un paquet de mouchoirs. Je la relevai gentiment et lui caressait tendrement les épaules. — « Sakino, il ne faut pas pleurer ! Ce genre de chose arrive, plus souvent que tu ne le penses. Tu comptes faire quoi ? » Elle cessait de pleurer petit à petit et son visage esquissait un timide sourire. — « Comment tu peux être sure qu'il s'agisse d'amour, enfin je veux dire cela peut aussi être une réaction dûe à la surprise, non ? Genre, je ne m'y attendais pas et j'ai sursauté. C'est pour cette raison que mon rythme cardiaque se serait accéléré. » Son raisonnement n'était pas mauvais en soit, sauf que ... L'accélération de son coeur n'était pas le seul effet qu'elle avait ressenti. Comment lui expliquer sans l'offusquer les autres sensations ? — « Je te retourne la question, comment tu sais que tu es amoureuse de Yuko ou de moi ? Autrement que le rythme cardiaque qui s'affole. » Elle réfléchissait intensivement. — « Hum ... C'est une question difficile. Je pensais au fait que j'avais envie d'être à vos côtés et que je pensais souvent à vous quand j'étais toute seule. Mais tu parles plutôt de réactions physiques, j'imagine. Dans ce cas là, je sèche. Je n'en ai aucune idée. » Elle-même ne connaissait pas ce qu'il lui arrivait. Cela allait être plus ardu que je le pensais. — « Est-ce que quand tu penses à nous, tu mouilles ? Je veux dire si tu as la culotte trempée. Pardon d'être aussi explicite. » Elle hochait la tête en signe de réponse. Je me mis à rougir fortement involontairement. Que j'avais honte de moi à cet instant, j'en perdais mes moyens. — « Cela signifie que tu nous désires, tu comprends ? Moi aussi, je te désire ... Tu as dû le ressentir quand je suis arrivée, n'est-ce pas ? » 

— « Je crois que oui ... Enfin il me semble. Mais je ne désire pas faire quoi que ce soit de malsain avec toi. Seulement des petites attentions romantiques comme des bisous et des câlins. Toi aussi ? » m'avoua-t-elle. 

— « Hum ... Un peu du même genre que toi je suppose mais plus poussé peut-être. Dis-moi ce que tu désires que je te fasse, j'obéirai. Je rendrai tes fantasmes réalité, Saki-chan. » lui promis-je. J'espérais aussi me faire plaisir, j'avais tant envie de la toucher même quelques secondes. Je m'asseyais sur ses cuisses face à elle et entourais mes bras autour de son cou. Je commençais par mordiller son cou avec tendresse. Elle ne cherchait pas à me résister, c'était bon signe.  Je poursuivais ensuite en déposant de délicats baisers le long de son cou. 

— « Arrêtes de divaguer. Imagines que ton frère nous surprenne. Cela serait beaucoup trop gênant pour moi ... Si nous étions seules j'aurais été plus rassurée.» me chuchota-t-elle. Je pouvais comprendre son inquiétude mais j'avais pris le soin de fermer la porte à clé. Et puis entre nous cela n'était pas la première fois que je faisais des avances à une fille pendant que mon frère était dans la maison. Sauf que d'habitude nous allions bien plus loin que simplement échanger des innocents baisers. 

— « Tant que tu restes silencieuse, on ne risque pas grand chose. Tu préfères que je commence par quoi ? » lui demandais-je avec un air coquin. Je regardais discrètement sa poitrine, j'avais envie de la libérer et de lui faire prendre un peu l'air. Ses seins devaient étouffer, pensais-je. Et ce serait l'occasion d'enfin voir à quoi ils ressemblent. Pendant que j'attendais sa réponse, je commençais par enlever un à un les boutons de sa chemise à fleurs roses. 

— « Attends ! Je ne comprends pas ce que tu veux faire ... Embrasses-moi plutôt ! Un baiser comme celui d'hier ... Je n'ai pas arrêté d'y repenser depuis. » Elle essayait d'attirer mon attention sur autre chose. Eh bien elle devait me sous-estimer, je pouvais tout aussi bien faire deux choses en même temps. 

— « Je t'embrasserai après être revenue du dressing. J'ai remarqué que ton haut te serrait beaucoup, alors je pensais te prêter quelque chose à ta taille. Je dois en avoir en réserve dans ma garde-robe. J'imagine que tu préférerai quelque chose d'assorti à ta culotte, de quelle couleur est-elle ? » la sondais-je avec une attitude grivoise. Elle me répondit timidement qu'elle était rose claire. Je m'exécutais et allais lui dégoter un soutien-gorge à sa taille dans mon immense dressing. J'en avais trouvé un plutôt mignon de style balconnet et d'une jolie teinte rose pâle , je pensais qu'il mettrait son séduisant décolleté en valeur. Je désagrafais habilement son soutien-gorge et caressait avec finesse sa peau de bébé. 

— « Tu es vraiment magnifique, je ne comprends pas pourquoi tu tenais tant à les cacher ... Je peux comprendre que tu puisses être complexée mais honnêtement moi je les trouvent vraiment beaux. » J'affichais un sourire ouvertement coquin à ma belle. Elle me remercia pour le compliment visiblement très gênée une nouvelle fois encore et s'empara du haut que je lui avais ramené. J'insistais pour le lui mettre moi-même mais elle ne voulait rien savoir. Résultat, il tomba parterre et j'en profita pour la faire basculer en position couchée et blottir ma tête dans le creux de sa délicate poitrine. La senteur de fleur de prunier qui s'en dégageait m'enivra. Elle laissa s'échapper un cri timide que je tus immédiatement en l'embrassant sauvagement comme elle l'avait demandé. Soudain j'entendis la porte de l'entrée s'ouvrir brusquement. Mince ! Pourquoi a-t-il fallu qu'ils rentrent à un moment pareil ? 




Les aventures de Candice, Yuko et Sakino - Tome 1 (2012-2013)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant