⸻Page de journal #?

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⸻Page de journal #?



C'est hilarant, de se dire qu'à mon âge, j'écrive encore sur mon journal intime.

Je trouve toujours du réconfort à l'idée de tenir un stylo entre mes doigts. J'ai toujours aimé lire. Qu'importait les sujets qui s'y trouvait. L'idée de tenir un livre, humer l'odeur du neuf ou de l'ancien me procure toujours un sentiment de bien-être.

Une évasion. 

A l'école, certaines filles tenaient un journal intime, attiraient la curiosité auprès de leur amie en leur soufflant que si elle gardait secret, elles ouvriraient leur boite de pandore. 

Je n'ai fait que imiter. Et pourtant, même si c'est ringard au bout d'un certain âge, j'avais le besoin de garder mes habitudes. Je ne sais pas trop pourquoi. Peut-être que le fait d'écrire m'aide à évacuer mon stress. Ou de toutes mes émotions.

Je vivais tranquillement auparavant. Sans de soucis. Ma famille travaillait honnêtement, certes, ne gagnait pas beaucoup, mais on était si heureux. Si bien. 

Puis un jour a tout basculé. 

A la télévision, ça a été annoncé qu'un danger public rôdait dans tout le pays. Qu'il était une menace, imprévisible. Que ça paraissait fou, mais qu'il avait dans ses mains, un pouvoir surnaturel. Nous étions tous perplexes, persuadés qu'il ne s'agisse d'une mauvaise blague. 

Pourtant, la sécurité a été même déposer une lettre dans notre boîte aux lettres, nous informant que si jamais on voyait un jeune garçon mal habillé rôder dans les environs, nous devrions immédiatement nous mettre à l'abri et faire appel sur-le-champ aux sécurités publiques. Qu'il y aurait même l'armée qui débarquerait. 

C'est à ce moment précis, que j'étais assaillis de doutes, de craintes. Mes parents s'inquiétaient même de ma propre sécurité. Une jeune fille, rentrer seule, avec une telle menace qui pourrait débarquer n'importe quand dans le quartier? Ce n'était pas envisageable. Pourtant, je leur ai assuré que s'il y avait un problème, je balancerais un spray de poivron et je fuirais en appelant les secours. 

J'étais une gentille fille bien obéissante. 

Ce jour-là, il neigeait. Chose rare au Japon. Quand ça arrivait, ça rend magique, je trouve. 

Après les cours, je me rendais chez moi, en me demandant ce que je pourrais bien faire. Et là, j'ai repéré de nul part, une silhouette très louche. 

Pour une quelconque raison, je me suis mise à trembler. A être paralysé. Tout mon corps se faisait écraser par une aura oppressante. La bile remontait jusqu'à mon oesophage. Mes yeux piquaient, s'humidifiaient et ma propre respiration était saccadée. Alors que je n'avais absolument pas couru jusqu'ici. 

L'individu portait une longue veste, avec une capuche qui recouvrait son visage. Lentement, ses yeux, dénudés d'émotions, se posèrent sur moi. Son visage m'effrayait encore plus.

THE TRUE HERO | ᵐʸ ʰᵉʳᵒ ᵃᶜᵃᵈᵉᵐᶦᵃOù les histoires vivent. Découvrez maintenant