Douze Naturels ~ EXO / BTS

Chapitre 8 : Un premier amour, l'action commence déjà

C'est à vingt-heure que je reçois un message de Chanyeol, me disant qu'on doit se réunir demain matin avant les cours. Mais qui est-ce, on ? 

Sur le chemin du retour de mon entraînement d'haltérophilie, avec des jambes tremblantes dû aux efforts fait plus tôt, je me passe en boucle les événements récents. Que se cache-t-il derrière le rassemblement d'autant de Naturels ?

Jusqu'à présent, le seul Naturel que je connaissais était Chanyeol. Au départ, nous ne nous fréquentions pas. De nature très réservé, une grande partie de ma scolarité a été passé dans une solitude réconfortante pour moi. Ma santé fragile étant enfant m'a renfermé sur moi-même. J'ai appris à vivre avec moi-même pour seule compagnie, alors que j'étais enfermé par mes parents chez moi pendant que les autres enfants allaient à l'école. Je n'ai jamais su si ma maladie était en réalité mon don qui dérangeait mon père au point de me faire passer pour un enfant à la santé fragile, m'obligeant à suivre une scolarité à domicile. 

Le fait est que les derniers événements me poussent dans mes retranchements, cherchant au plus profond de mon être ce Kyung Soo qui a besoin de connaître de nouvelles personnes, de sortir de sa zone de confort pour se rendre compte qu'il est normal, avec d'autres adolescents normaux comme lui.

Ce jour où ma vie s'est pris un premier coup de pied est arrivé à ma rencontre avec Chanyeol. Lui n'avait aucun problème à se lier d'amitié avec tout le monde. Je ne sais même pas si avant notre vrai rencontre, il savait que j'existais. Même si nous étions dans la même classe, il ne m'avait jamais adressé la parole. 

Puis j'ai été agressé par des élèves d'une autre université. Le petit timide en cours d'haltérophilie qui peinait à soulever un poids. J'étais la risée de ma classe, mais peu m'importait. Je voulais me prouver que je pouvais être bon sans mon don. Alors mon intention de muscler toute partie de mon corps me maintenait concentré, en faisant abstraction de ces garçons jaloux de mon courage et ma motivation. Mais ils devaient avoir des contacts dans des vrais clubs d'haltéro. Ils m'ont enlevé alors que je rentrais chez moi à pied, dans la maison de mes parents excentrée de Seoul. A cette époque, je ne prenais le bus que le matin. Le soir, je marchais les cinquante-cinq minutes de trajet pour maintenir mon endurance.

Et ce soir-là, après les cours, en ce début d'hiver, ils m'ont enlevé de la rue principale pour me coincer derrière des bennes à ordures plus grandes que nous. Ils m'ont déshabillés, plongé la tête dans le bitume froid, m'ont traité de tapette, qui n'avait aucune force. Puis ils ont essayé d'aller plus loin. Parce que les garçons sont horribles et sans humanité quand il s'agit de rabaisser quelqu'un, ils ont essayé de me retirer la dernière chose qui me faisait tenir droit. Mon honneur et ma virginité. Et je les en ai empêché. Parce qu'être découvert par le cercle à ce moment-là m'avait paru moins grave que de leur donné les quelques miettes qui restaient de moi. Chanyeol n'avait pas eu besoin de me porter secours. Je ne l'avais pas senti me suivre dans la rue. Les choses s'étaient passé si vite. Je les avais massacré. Ce côté de moi que je ne connaissais pas. 

Demain, ce sont des nouvelles personnes qui vont entrer dans ma vie comme l'a fait Chanyeol. Qui vont peut-être connaitre cette partie de moi que je veux cacher au fond. Des personnes comme lui, qui éveille en moi des sensations que je ne pensais jamais vivre. Des personnes sans pudeur, qui s'incruste dans ton intimité sans laisser la place au doute. C'est peut-être ça, ce dont j'ai besoin.

Et après une nuit bien courte à ne faire que penser, je descends du bus en titubant à un arrêt avant celui habituel, pour les rejoindre au point de rendez-vous, à deux pas de l'université.

« Kyungi ! »

« Oh Jong In, comment vas tu ? »

« Très bien et toi ? » me demande t-il en gage de réponse à ma propre question. « C'est quoi ces cernes ? Tu as mal dormi ? Tu es malade ? »