Douze Naturels ~ EXO / BTS

Chapitre 10 : L'âge, une question d'assumer ses attirances

Nous avons attendu longtemps avant que nos amis ne remontent. Normalement, mon groupe était censé descendre rejoindre le groupe de Sehun par un autre chemin. On se doutait que l'accès aux souterrains devaient avoir une sortie de secours menant à l'extérieur. Mais nous n'avons jamais trouvé cet accès. Donc après maintes recherches, on a fini par retourner voir les autres.

J'étais dans la gare, avec Tao, quand nous avons senti une secousse. Il y a eu de la frayeur, de la panique, une peur viscérale qu'il arrive quelque chose à nos compagnons. Après tout, seulement quatre de nos amis sont en-bas. Certes, c'était le plan de Sehun, mais circonstances atténuantes, Chanyeol, Baekhyun, Jun Myeon et moi, étions censés les rejoindre par cet autre chemin jamais retrouvé. 

Mais la réalité est plus dure à assumer. On a fait les mauviettes. Voilà ce qu'il s'est passé. Mais les quelques minutes qui ont suivis ce tremblement affreux, on s'est enfin décidé à aller les aider, de mettre une image à ce qui était en train de se passer en dessous de nous.

Sauf qu'après notre longue hésitation, c'est à mi-chemin que nous nous sommes croisés. Et ce fut avec regret et honte que nous avons retrouvé, un Sehun tremblant, un Kyung Soo et un Jong In main dans la main terrifiés, et un Xiumin épuisé avec dans les bras un Luhan blessé et inconscient.

Lay s'est empressé de les rejoindre pour soigner d'abord les quelques égratignures de Sehun, puis des autres garçons. Pour finir par Luhan. On s'était installé dans une salle d'attente vide que l'on a barricadé pour ne pas être interrompu. Luhan, allongé sur une rangé de siège, était illuminé par les mains du guérisseur qui était d'une concentration incroyable. La scène était juste magique, où personne n'osait parler. On voyait les blessures sur le visage de Luhan disparaître petit à petit, et une fois toutes disparus, Lay a soulevé son T-shirt pour passer à ses hématomes. Nous eûmes tous la même réaction à la vision du corps torturé de ce garçon que nous ne connaissons pas, mais qui a servi d'exemple à ce qui nous attendrait. 

Sehun avait raison de nous réunir. Ce jeune ingrat qui ne m'inspirait pas confiance était le seul à avoir le courage d'affronter les caractères salés des jeunes Naturels de notre université, qui ont toujours vécu dans la peur et la honte d'être différent. De cacher des dons puissants à cause d'une terreur instauré par nos parents. 

Mais aucun de nous n'a le courage d'affronter nos figures d'autorité, et de remettre en cause leurs ordres. Après tout, peut-être ... sont-ils de mèche avec le cercle. Ou peut-être n'hésiteront-ils pas à nous vendre si l'on sort du lot. 

Après les événements, chacun de nous est rentré chez soit. Nous avons prévu une réunion pour demain, mais aucun de nous n'est allé en cours. Le choc est bien trop grand. 

Pour ma part, je suis rentré chez moi, épuisé par les tours de la gare fait à l'aveugle pour trouver une maudite porte, qui au passage a été soit-disant camouflée par le ravisseur. 

Une fois chez moi, affalé sur le canapé de mon humble studio loué, mon téléphone me ramène à la réalité. 

« Demain, rendez-vous devant les pistes d'athlétismes. Chaque jour, dans l'ordre où se déroule les activités sportives de la fac, nous irons voir les autres cours pour trouver le dernier Naturel de l'université. La priorité est de le retrouver. Je n'en sais pas plus, et je vous dis à demain. Sehun. »

Je verrouille mon téléphone puis le jette au pied du lit. Mon avant-bras encore frai me fait un bien fou placé sur mon front. Mon regard perdu sur mon plafond tâché d'humidité, je me remémore les visages de notre groupe de Naturels. Je les ai tous plus au moins croisés. Etant en dernière année, j'ai eu le temps durant ces quatre années à mémoriser les visages des nouvelles générations. Mais très honnêtement, je ne pensais pas que ma vie changerait à ma simple rencontre avec Tao. Par force du hasard, c'est grâce à lui que j'ai rencontré ce groupe. Parce qu'à l'inverse, jamais ils ne seraient remontés jusqu'à moi. Je n'utilise jamais mon don.