R e s pire .

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Je n'avouerai jamais que certaines de mes propres pensées m'effraient. Et pourtant, je ne veux pas sortir de ce si bel enfer, simplement parce que j'en suis le roi.
J'ai beau être le diable, ma folie se noie dans le fleuve d'idées noires qu'est devenue ma tête.

J'irai bâtir mon empire loin des étoiles pour ne pas me perdre en chemin. De toute façon, j'ai bien trop peur du vide, que ce soit dans ma tête ou à l'extérieur pour m'aventurer  dans l'espace.

J'ai juste besoin d'être seul pour voir la larme noire qui coule sous un œil fatigué. Elle a le goût amer de la défaite.  
Mes épaules se courbent dans un silence glacial, on n'entend plus que le doux bruit du vent qui me fouette le visage.
Il ne m'a pas laissé de cicatrice, comme les héros des livres, ou peut-être que si, en fait je ne sais pas. Je ne sais plus rien, mon ami. J'ai oublié, ou je n'ai jamais retenu. Je n'en n'ai jamais eu l'envie, n'est-ce pas?

Au loin, quelqu'un sifflote des paroles lourdes de sens :
« Donnez moi de l'espoir 
Pour que j'apprenne la vie
Pour que j'oublie l'ennui ».
Ces paroles, elles sont de moi, et déjà elles s'effacent, aussitôt qu'on les oublie. Il n'y a pas meilleure moyen de tuer une histoire. Elle n'en valait pas la peine, mais elle aurait rempli son rôle à sa façon, comme d'habitude.

Laissez-moi passer les miroirs comme Ophélie parce que de l'autre côté j'ai rendez vous avec moi-même. Le temps presse, mais ce n'est pas à moi qu'il échappe, c'est d'eux, de ces gens innocents, qu'il tente de se cacher.

Georges,
plus lucide que jamais

Tout et rienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant