Johanna suivait depuis longtemps les matchs du Bayern München avec ses frères. Elle allait régulièrement au stade, habitant à une vingtaine de minutes de l'agglomération bavaroise. Mais des déplacements, elle n'en avait jamais fait. Ça coûtait cher, et puis avec ses études ça ne tombait jamais très bien. Mais là, elle savait depuis un mois que cette semaine avait été banalisée, et quand son frère lui avait proposé de se déplacer à Amsterdam, elle avait accepté tout de suite. C'est pas comme si c'était très loin, le coût du transport serait moins élevé que s'il avait fallu aller en Turquie par exemple.
C'est comme ça qu'elle s'était retrouvée dans le parkage de la Johan Cruijff Arena, à chanter avec tout les autres après la victoire dûe à l'égalisation par Thomas Müller, qui leur offrait la première place de la poule. Au coup de sifflet final, il y eut un brusque mouvement de foule dans le parkage, et Johanna se trouva projetée en avant. Elle savait bien que parfois tout le monde essayait de descendre au plus prêt du stade, mais là elle avait plus l'impression qu'on avait cherché à la bousculer. Et ça avait marché : comme tout le monde, elle était debout, et elle bascula en avant. Le temps semblait à la fois très rapide et lent, et Johanna parvint sans savoir comment à éviter d'écraser le garçon d'une dizaine d'année qui était devant elle. Mais cela augmenta aussi la longueur de chute, et quand elle se réceptionna deux rangées en dessous sur son poignet, elle sentit celui-ci craquer.
Pendant quelques secondes, elle resta étalée sur les sièges, un peu sonnée. Puis, la douleur arriva par vague, et aux cris des victoires de ses voisins se joinrent les cris de douleurs de la jeune femme. Au bout de quelques secondes, deux personnes étaient autours d'elle, à essayer de la relever, de lui parler. Johanna n'était pas sûre de voir clair, mais son frère devait être à ses côtés. Presque immédiatement, il l'emmena vers la sortie du parkage, quand tout ce que Johanna arrivait à dire, c'est qu'elle avait mal au poignet. De toute manière, elle était incapable de penser rationnellement autre chose.
Arrivés prêt de l'escalier qui les laisserait sortir, le frère et la sœur furent arrêtés par deux hommes en tenue de stadiste, et sans que Johanna comprenne trop comment, elle se retrouva avec eux à déambuler dans des couloirs. Elle les entendait vaguement parler une autre langue, arrivait quand même à reconnaître que c'était du néerlandais, mais c'était tout. Elle regardait juste sa main, horrifiée. Elle était déjà toute bleue et avait un angle pas naturel. C'était la main dont elle se servait pour écrire, et dans ses études de juriste, elle avait besoin d'écrire, de beaucoup écrire.
Johanna avait l'impression qu'ils marchaient dans les couloirs du stade depuis des heures, et commençait à sérieusement se demander si elle allait être abandonnée ici à son sort, quand quelqu'un déboula dans le couloir, s'adressant aux deux hommes qui l'avaient séparée de son frère, puis à elle. Incapable de se concentrer, elle se contenta de répéter encore et encore qu'elle avait mal au poignet.
Ce n'est que quand le nouvel arrivant lui expliqua en anglais qu'il allait l'emmener à l'hôpital et que tout allait bien se passer que Johanna commença à retrouver ses esprits. Elle avait paniqué, mais même si la douleur était toujours autant insupportable, elle arrivait de nouveau à penser clair.
Sans regarder l'homme qui la guidait à travers d'autres couloirs en tenant le coude de son bras valide, Johanna prit le courage de lui parler un peu plus clairement qu'auparavant.
"Désolée pour tout à l'heure, j'étais paniquée.. Je m'appelle Johanna."
L'anglais n'était pas sa langue maternelle mais comme la plupart des allemands, Johanna le maîtrisait très bien, et elle savait que les néerlandais aussi. D'ailleurs, l'autre lui répondit dans la même langue :
" D'accord, Johanna. Ne t'inquiète pas, je t'emmène à l'hôpital le plus proche. Tu as quelqu'un à contacter ?"
Pendant quelques secondes, Johanna essaya de comprendre pourquoi il ne s'était pas présenté en retour : c'était ce que les gens normaux faisaient. Puis, elle tourna la tête, et comprit. Évidement, il avait supposé (à raison) qu'elle le connaissait déjà. Frenkie de Jong, une des stars d'Ajax. Le cerveau de Johanna se mit quelques secondes en pause. Elle devait imaginer qu'il était là à cause de la douleur: pour quelle raison un joueur comme De Jong irait emmener une pauvre fan de l'équipe adverse à l'hôpital ? Puis elle se dit que si jamais c'était un rêve, elle pouvait quand même lui répondre, ça ne risquait rien.
"Mon frère, je dois appeler mon frère." fit-elle avant d'essayer de sortir son portable de la poche de son jean, mais évidement, il était coincé, et à une main elle n'était pas à l'aise pour le sortir.
"C'est bon si je met ma main dans ta poche pour t'aider à le sortir ? I don't want you to sink i'm a rapist"
Johanna s'arrêta net, sans répondre. Alors, c'était lui. Toute sa vie elle s'était demandée qui allait lui parler de viol avec une drôle d'erreur, et en anglais. Avec sa mère, elles avaient pensé que ça serait un français, car c'est les français qui mélangeaient les "th" et les "s". Mais non. C'était un néerlandais, et pas n'importe lequel. De Jong, qui la fixait, semblant toujours attendre une réponse. Johanna réussi à bagayer :
"Euh, oui, vas y!"
Elle ne savait pas quoi faire. Honnêtement, elle était presque sûre que des tas de femmes faisaient croire à des footballeurs qu'ils avaient dit leur tatouage pour gagner un peu d'argent ou de célébrité. Et puis elle ne le connaissait pas du tout. Alors, elle ne dit rien, mais passa sa main à l'arrière de ses cheveux, là où son tatouage partait pour suivre sa colonne vertébrale. Il était plus long de la normal et prenait beaucoup de place. Johanna devrait attendre plus tard avant de vérifier qu'il était bien partit.
"Ça va ?" demanda soudain De Jong, et Johanna réalisa qu'ils étaient arrivés à une voiture de luxe, qu'elle n'avait pas dit un mot depuis quelques minutes, et qu'elle n'avait pas non plus envoyé de message à son frère.
" Uh... Ich... Sie haben gesagt...
-Je ne parle pas allemand, par contre!" fit le joueur en souriant, et Johanna rougit fortement, avant de se tourner et d'essayer de relever ses cheveux avec sa main valide.
"Si tu ne vois rien, alors tu as dit mon tatouage. Je... Je te promet que je ne suis pas une menteuse, mais si tu ne me crois pas, dépose moi juste à l'hôpital.
-Je te crois. Tu.. Tu as aussi dit le mien."
Johanna rougit, gênée. Elle n'avait jamais été à l'aise avec le concept des âmes sœurs, sans doute parce que ses parents l'étaient mais que ça n'avait pas été tout rose tout le temps.
" Écoute, on fera des trucs ensembles demain, ou après demain, mais pour le moment il faut vraiment que je t'emmène à l'hôpital... Ta main me fait peur."
Encore une fois, c'est De Jong qui la sauva de son malaise, et Johanna songea qu'il faudrait qu'elle commence à l'appeler par son prénom, mais elle ne s'en souvenait pas. Elle détendit juste dans le siège en cuir. Il avait raison, ils apprendraient à se connaître plus tard. Pour le moment elle était juste épuisée par la douleur et les émotions de la journée.
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Je les ai fait se tutoyer tout de suite car y'a pas de vouvoiement en anglais, mais Johanna quand elle parle allemand vouvoie Frenkie. Je suis pas hyper contente de la partie mais bon, elle est ce qu'elle elle.
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[One Shot Football]
FanficÇa va être tout simplement de tout et n'importe quoi, car j'ai du mal à finir les longues histoires. J'aime bien les Draxembe donc homophobes s'abstenir ♥️