Jour 25 : Jour J

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Noël était là.

J'avais enfin passé une nuit calme et reposante. Je me reconnectais à quelque chose de plaisant, un moi paisible et absout de tant de choses. Je revenais presque à un état normal. Même mieux, à un état de vie et de perception plus enclin à vivre dans la positivité.

Un sourire de plénitude se dessinait sur mon visage, un sourire qui s'accentua quand je vis la frimousse de mon Patouche qui venait me voir pour avoir son lot de caresses dès le saut du lit.

J'étais bien, et le temps autour de moi me le rendait bien aujourd'hui. Nous avions droit à un début de journée ensoleillée. J'ouvris mes fenêtres et malgré la fraîcheur ambiante, je sentais les rayons de soleil qui réchauffaient mes joues. Je pris une grande respiration, une goulée d'air qui me fit sentir vivante.

Oui, j'étais sereine. Maintenant, j'étais bien et tout irait bien.

Il était encore tôt et il n'y avait quasiment pas de bruit dans mon immeuble. Le bruit de la ville ne parvenait pas entièrement jusqu'à moi. Et même si l'on se concentrait, et que l'on pouvait entendre quelques moteurs vrombissants, cela ne perturba pas la quiétude de l'instant.

Je ne fermais pas de suite les battants de ma fenêtre, car je voulais que la douce chaleur réchauffe tout mon appartement, que la sensation que j'avais senti sur mon visage irradie autour de moi. Pour en ressentir encore pleinement les bienfaits, je me préparais une grande tasse de thé chai que j'irais déguster accoudée à ma balustrade.

Mais alors que j'allais encore profiter de cette toute nouvelle matinée pleine de renouveau, en me dirigeant vers mon balcon, j'entendis qu'on frappait à ma porte. Je ne perçus pas de suite qu'il y avait quelqu'un qui avait toqué, je m'en rendis compte quand mon chat se précipita en miaulant vers mon entrée.

Encore en pyjama et enroulée dans ma grosse veste en laine, je n'étais pas vraiment habillée pour recevoir quiconque. D'habitude, j'aurais fait comme si je n'avais rien entendu et aurais attendu que cette personne parte, mais je ne savais pourquoi mais je devais ouvrir cette porte. Notamment à cause de mon chat qui miaulait comme un forcené ! C'était vraiment mon chat de garde !

Je saisis la poignée, essayant en plus de ne pas marcher sur mon chat qui restait bloqué devant l'ouverture, j'ouvris doucement sans regarder, penchée vers mon Patouche :

« Allez mon chat, pousses-toi sinon je vais t'écraser une patte ! Allez pousse-t... »

Les derniers mots restèrent bloqués dans ma gorge.

J'avais enfin relevé ma tête pour voir qui se trouvait de l'autre côté, et je la vis.

Elle était là, la dernière boule de mon calendrier de l'avent, la décoration numéro 24.

Je pensais que tout était derrière moi, que cette histoire avait pris fin au moment où Stephan avait avoué qu'il n'était pas mon Père Noël secret. Mais non.

Tout d'abord je ne vis qu'elle, là flottant devant mes yeux, se balançant tout doucement, le chiffre 24 étincelant, et ne rendis pas compte qu'au bout de l'accroche se trouvait une main, un bras, une personne de chair et de sang.

Un homme.

Axel.

« Que faites-vous ici ? Et ça là, lui montrant du doigt la décoration qu'il tenait, vous l'avez trouvé où ? »

Je tremblais, car je ne comprenais pas ce qui se déroulait devant moi. Ou ne voulais-je pas comprendre ?

« Minerva, dit-il. C'était la première fois que je l'entendais prononcer mon prénom. Je ne pensais pas vous voir aujourd'hui, je ne pensais pas que... Enfin voilà, j'ai trouvé ceci ce matin, derrière les conteneurs de déchets, je ne l'ai vu qu'au moment où j'ai les ai déplacé pour les mettre dans la rue et alors que j'allais prendre ce papier et le mettre à recycler, j'ai vu que c'était une lettre : votre lettre, Minerva. J'ai su qu'il fallait que je vienne, que je vienne vous voir ce matin. »

Dans une main, Axel avait la décoration 24 et dans l'autre, la lettre que j'avais écrite à Stephan et qui dévoilait que je savais – à tort - qu'il était mon Père Noël secret. Elle avait dû tomber de mon sac la veille, lorsque j'étais tombée sous le choc de la collision avec Axel.

« Minerva, c'est moi. C'est moi, votre Père Noël secret. Je suis sincèrement désolé pout tout ça, mais je ne savais pas, je ne savais plus si c'était une bonne idée...

- Chut. N'en dis pas plus, lui dis-je. »

Je lui pris alors la décoration des mains, cette boule décorée qu'il tenait encore à bout de bras. Puis je lui pris sa main devenue libre, le tira vers l'intérieur pour le faire entrer et fermait doucement la porte.

Le mystère du Père Noël secret, n'en était plus un.

Mais nous avions du temps à rattraper, et il nous faudrait bien plus de 24 jours d'un mois de décembre pour nous apprivoiser.

FIN.

🎅🎄Le Père Noël secret🎄🎅 ~Terminé ~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant